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Le terroir des Côtes de l’Orbe sublimé par un livre magnifique

24 décembre 2020

Comme sur cette image prise à Arnex-sur-Orbe,  le travail des vignerons de la région a été mis en valeur  au travers d’un livre magnifique, coécrit par plusieurs auteurs amoureux de la vigne. À découvrir absolument.

Le gain de qualité des vins des Côtes de l’Orbe a été spectaculaire ces dernières années, mais cette montée en puissance n’a pas toujours été accompagnée des efforts de communication nécessaires pour rayonner au-delà du cercle d’initiés. «On a créé un produit qui tenait la route avant de penser à communiquer», résume dans un sourire Benjamin Morel, vigneron-encaveur et président du groupement Promotion Côtes de l’Orbe, lequel, comme son nom l’indique, vise à faire connaître l’excellence des produits d’un terroir plus vaste qu’il n’y paraît. Les domaines s’étendent en effet d’Yvonand à La Sarraz et Eclépens, et ils recèlent de véritables trésors, préparés avec passion. «Et depuis quelques années, tous les domaines mettent beaucoup d’énergie dans l’accueil et ce que j’appelle l’expérience, le moment de plaisir que l’on offre au client. Vendre du vin, ce n’est pas que livrer un carton, bien au contraire, il faut prendre le temps de faire découvrir et apprécier son produit, si possible dans un cadre chaleureux. Ce n’est pas toujours évident et cela demande des qualités différentes que celles que requiert le travail dans la vigne. D’un côté, il y a l’aspect laborieux, taiseux, le travail de la terre. Et, dans la même journée, on doit se muer en communicant», continue le vigneron-encaveur du réputé Château de Valeyres.

La qualité grimpant, l’intérêt croît autour des vins des Côtes de l’Orbe, qui peuvent désormais compter sur leur propre salon, à Daillens, ainsi que sur leur désormais réputé semi-marathon, qui apporte une communication décalée, mais bien réelle. Et puis, depuis quelques jours, un magnifique livre de 192 pages fait son entrée dans ce paysage. Un ouvrage d’exception, qui fait le bonheur des vignerons de la région. écrit par un collectif d’auteurs, et mis en valeur par les photos du professionnel Claude Jaccard, ce livre est un véritable travail d’équipe, qui met en exergue la vigne, mais aussi les hommes.

L’un des auteurs n’est autre que Xavier Duquaine, ancien directeur et rédacteur en chef de Terre&Nature, aujourd’hui secrétaire communal à Orbe. Cette plume de talent s’est notamment chargée de dresser le portrait de plusieurs vignerons-encaveurs, ce qui l’a ravi: «Ce livre est axé sur les hommes et les femmes, sur leurs histoires. Nous, les auteurs, avons été portés par l’amour de cette région et impressionnés par le travail des vignerons. Car au final, ce sont eux qui ont effectué le changement dont on parle. Il fallait casser un peu cette image des Côtes de l’Orbe, qui ne reflète en rien la réalité et le travail formidable effectué au quotidien.» Ce livre contribue donc à cette opération, et de fort belle manière il faut bien le dire.

«Pour nous, disposer d’un ouvrage tel que celui-ci est très intéressant. Il n’existe aucun livre de cette envergure, y compris d’un point de vue cantonal, et j’imagine qu’il est réplicable, à terme, dans les autres régions du canton. En tant que groupement de promotion, nous avons eu un rôle de facilitateur et les premiers retours sont très bons, les premiers lecteurs ont eu beaucoup de plaisir à découvrir les différents portraits. Même parfois, il y a eu de l’émotion en tournant les pages», relève Benjamin Morel, qui souligne la belle unité des vignerons des Côtes de l’Orbe, mise en avant par les auteurs. «Il n’y a pas de focus sur l’un ou l’autre en particulier, tous les vignerons sont présentés. C’est important, car c’est l’union qui crée de la visibilité. La notion de concurrence a évolué. Au début, le clocher était le cercle de concurrence. Aujourd’hui, celle-ci s’est élargie à l’étranger.»

Avec ce livre, les Côtes de l’Orbe ont en tous les cas un vrai atout de plus dans le jeu.

 

«Les dégustations à l’aveugle nous ont fait du bien»

 

Coauteur du livre, Philippe Tanner souligne lui aussi l’importance de l’ouvrage et le rôle qu’il a à jouer dans le processus de mise en valeur d’un terroir qui le mérite. «Nous avions à cœur de montrer qu’il se fait de très beaux produits ici aussi, et qu’ils n’ont rien à envier à ceux d’autres régions», relève ce véritable passionné de vin, ardent défenseur des beautés du Nord vaudois.
Le potentiel, d’ailleurs, est énorme. Olivier Chautems, secrétaire du groupement de promotion et lui-même viticulteur à Champvent, relève notamment que deux bouteilles sur trois vendues chaque année en Suisse sont d’origine étrangère! «Il y a du potentiel de croissance chez nous!», estime-t-il à juste titre. Et, parmi les vins suisses, ceux des Côtes de l’Orbe doivent se mettre en valeur. «Les dégustations à l’aveugle nous ont fait beaucoup de bien dans un passé récent. Elles nous ont permis de franchir un cap, car les dégustateurs, sans a priori vu que c’était à l’aveugle, nous ont permis de faire comprendre que nos produits étaient à la hauteur», explique Benjamin Morel, en indiquant que la réputation des vins de la région était largement à la hausse. «Les gens aujourd’hui offrent plus facilement notre vin, y compris dans d’autres régions. Il faut être honnête, ce n’était pas le cas il y a quelques années et c’est très bon signe. Nous constatons aussi que les abbayes, par exemple, choisissent plus facilement notre vin qu’avant», enchaîne le président de Promotion Côtes de l’Orbe. Là aussi un bon signal, que résume parfaitement Olivier Chautems: «On a gagné le respect.»

 

 

Vingt-sept portraits

 

Onze vignerons-encaveurs, dont les noms sont bien connus dans la région et au-delà, font l’objet de grands portraits, fouillés, très bien écrits et documentés. Seize autres vignerons sont également présentés dans cet ouvrage de référence, appelé «Vignoble et vignerons des Côtes de l’Orbe. Territoire. Patrimoine. Histoire», disponible en librairie et aux éditions Attinger.

 

Les auteurs

 

Philippe Tanner (notaire et passionné de vin), Jean-François Fournier (journaliste et romancier) et Xavier Duquaine (ingénieur agronome et journaliste de formation) ont écrit notamment les grands portraits.

Philippe Dubath, éditeur, a écrit lui aussi plusieurs portraits.

Jacques Ravussin, enseignant à la retraite, s’est occupé de la partie concernant les villages et villes.

Charles-Louis Morel, ingénieur agronome retraité, s’est attelé à la partie historique.

Claude Jaccard, photographe professionnel, a réalisé toutes les images.