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Le tireur revient sur les lieux du meurtre

15 février 2019 | Edition N°2437

Les forces de l’ordre ont bouclé le parc des Quatre-Marronniers, jeudi soir, à des fins de reconstitution de l’homicide du 17 novembre dernier.

Alors que les amoureux étaient tranquillement attablés dans les bistrots, ce jeudi 14 février, un voile de mystère s’est abattu sur le parc des Quatre-Marronniers, à Yverdon-les-Bains. Sur le coup de 20 heures, les forces de l’ordre ont débarqué en nombre pour barrer tous les accès à l’espace vert, là où un jeune Yverdonnois de 21 ans avait été abattu par balle, le soir du 17 novembre. De quoi rappeler de mauvais souvenirs aux rares badauds à s’être aventurés dans les rues, en ce jour de Saint-Valentin. « Il y a eu un meurtre ici il y a quelque temps », commentait un retraité, tout en observant le ballet des policiers.

Le parc des Quatre-Marronniers et ses alentours sont restés inaccessibles durant des heures. © Michel Duperrex

Le parc des Quatre-Marronniers et ses alentours sont restés inaccessibles durant des heures. © Michel Duperrex

Or c’est bien à des fins de reconstitution de ce drame qu’une cinquantaine de policiers ont été mobilisés aux alentours du parc des Quatre-Marronniers, resté totalement inaccessible durant plusieurs heures. Et c’est sous bonne escorte que les quatre protagonistes de cette affaire, dont l’Espagnol de 19 ans domicilié à la Vallée de Joux suspecté d’avoir tiré sur le défunt, ont été acheminés sur les lieux à bord de fourgons aux vitres teintées. L’un après l’autre, ils ont pénétré au cœur du parc, sous les yeux du procureur Bernard Dénéréaz et de la présidente du Tribunal des mineurs, qui conduisent l’enquête. Entourés de plusieurs inspecteurs, les deux magistrats leur ont demandé de répéter les gestes qui ont conduit à la mort de la victime, avec qui ils avaient rendez-vous ce 17 novembre pour affaire de drogue. Un paquet contenant 500 grammes de marijuana avait en effet été découvert à côté du corps.

Une cinquantaine de policiers, dont des inspecteurs de la brigade de police scientifique et de la brigade criminelle de la Police cantonale vaudoise, ont été mobilisés. © Michel Duperrex

Une cinquantaine de policiers, dont des inspecteurs de la brigade de police scientifique et de la brigade criminelle de la Police cantonale vaudoise, ont été mobilisés. © Michel Duperrex

Les quatre prévenus, soit l’Espagnol de 19 ans, ainsi qu’un Vallorbier de 21 ans et deux Combiers de 15 ans, ont ensuite regagné leur prison, où ils sont en détention préventive depuis leur arrestation. Les forces de l’ordre avaient déployé l’artillerie lourde pour les interpeller quelques jours après les faits. Une centaine de policiers avaient en effet été affectés aux recherches, et plusieurs dizaines de personnes contactées, dont une trentaine entendues par procès-verbal.

Au terme de la reconstitution, les quatre prévenus ont été reconduits en prison à bord de fourgons aux vitres teintées. © Michel Duperrex

Au terme de la reconstitution, les quatre prévenus ont été reconduits en prison à bord de fourgons aux vitres teintées. © Michel Duperrex

Encore des zones d’ombre

Le 21 novembre dernier, jour de son arrestation, l’Espagnol de 19 ans, déjà connu des services de police pour des actes de violence, des infractions contre le patrimoine et d’autres à la Loi sur les stupéfiants, avait reconnu avoir tiré sur l’Yverdonnois de 21 ans. Touché à la tête, ce dernier était décédé quelques heures plus tard à l’hôpital après que des passants l’avaient retrouvé gisant dans le parc.

Le soir du drame, le tireur présumé était accompagné par le Vallorbier de 21 ans, qui lui avait servi de chauffeur. Il avait été arrêté le 22 novembre, la veille de l’interpellation des deux jeunes Combiers de 15 ans.

Si les investigations avancent, plusieurs zones d’ombre restent encore à éclaircir «afin de déterminer le mobile et le déroulement de ce drame», indique la Police cantonale vaudoise dans un communiqué.

Caroline Gebhard