«Le travail c’est la santé»

Jeanne Groux a passé le cap des 100 ans. Un anniversaire célébré comme il se doit avec sa famille et les représentants de la Ville et du Canton lundi dernier, après quoi la centenaire est retournée se reposer à la maison, où elle a la chance de pouvoir toujours couler des jours heureux en bonne santé.

Les semaines peuvent être chargées, même quand on est centenaire! Cela, Jeanne Groux a pu s’en rendre compte en cette semaine de relâches où elle a effectivement passé le cap symbolique des 100 ans. Née le 17 février 1925, son anniversaire a été célébré lundi avec notamment la visite de deux représentantes de la Ville d’Yverdon, Aurélie-Maude Hofer, présidente du Conseil communal de 2023 à 2024 et Emmanuelle Gander, employée administrative de la Cité thermale. Le préfet du district Stives Morand est, quant à lui, venu apporter les félicitations du Canton en ce jour de fête.

«Avoir 100 ans? C’est arrivé comme ça… ça pèse un peu sur les épaules», dit-elle le lendemain, tranquillement assise dans son salon, dans sa maison à la rue de Sainte-Croix, à Yverdon, où elle vit encore et où La Région a pu lui rendre visite. «C’est ma petite fille qui s’occupe de moi. Je suis fière de ma famille. Je suis heureuse d’être à la maison plutôt qu’à l’EMS», explique la centenaire.

De Reims à Yverdon

En un siècle d’existence, Jeanne Groux a connu maints événements. A commencer par la Seconde Guerre mondiale. Née à Reims, elle est ensuite allée vivre à Nice à l’âge de 4 ans. Elle se souvient très bien du début de la guerre et de l’occupation. «La vie ne devenait plus possible. On était pris entre les Allemands et les Italiens. Il n’y avait plus de travail. Je me souviens de mon père qui faisait la queue pour avoir à manger. Un jour il est revenu avec une tétine de vache. C’était vraiment pas bon!»

A 16 ans, son père, suisse, emmène la famille vivre à Yverdon, d’où elle ne bougera plus. «Je suis entrée en fabrique. Je faisais des moyeux de vélo avec les vitesses», se remémore-t-elle. Par la suite, elle travaillera chez Leclanché où elle fabriquera des condensateurs. Elle rencontre alors son mari, employé des CFF et aura un fils, qui sera sellier garnisseur, sellier tapissier et décorateur d’intérieur.

Le secret pour bien vieillir

Quand on demande à Jeanne Groux son secret pour bien vieillir, elle ne sait d’abord quoi répondre. Mais finit par dire: «J’ai eu un parcours assez simple et une vie calme.» Sa petite-fille, Nadine Nerny, complète toutefois: «Elle a travaillé toute sa vie. Le soir, elle faisait des tricots pour le magasin La Reine Berthe. C’est une preuve que le travail c’est la santé. Autrement, elle a beaucoup marché dans sa vie, ce qui entretient le corps.» Et l’esprit! Car Jeanne Groux conserve une bonne mémoire. En dehors du travail, elle se rappelle également ses nombreuses croisières à travers le monde, en Asie, en Méditerranée, en Amérique, au Japon. «J’ai tout aimé dans ces voyages. Mais ce que j’aimais surtout, c’est de voir la manière de vivre tout à fait différente des gens. J’étais très curieuse à propos de ça.»

Lorsqu’elle avait du temps libre, Jeanne Groux aimait aussi faire du scrabble dans le club d’Yverdon et de la gym dans la société locale. Désormais, ses semaines sont bien remplies entre les après-midi passés au Centre d’accueil temporaire, les soins à domicile et la physiothérapie. Elle a également le plaisir de partager son domicile avec Jedi, son petit chihuahua. «Il avait déjà ce nom quand je l’ai eu. Moi, je l’appelle gamin!»