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Leclanché cède la maîtrise de ses usines à un Polonais
Yverdon, le 09 juillet 2013. Leclanché, Av. des Sports. © Michel Duperrex

Leclanché cède la maîtrise de ses usines à un Polonais

3 juin 2020 | Edition N°2738

Yverdon-les-Bains - Le groupe d’Europe de l’Est Eneris détiendra une part majoritaire dans les nouvelles coentreprises qui produiront les cellules et les modules de la marque yverdonnoise.

La mesure est drastique. Leclanché, la célèbre société active dans l’énergie, a annoncé hier la création, d’ici à six mois, de deux coentreprises partagées avec le groupe polonais Eneris. Ce dernier devrait investir 95 millions de francs dans les sociétés, ce qui en fera l’actionnaire majoritaire. Même si Leclanché reste impliquée, elle perd la mainmise sur ses activités.

Une des nouvelles entités reprendra les commandes du site de production de cellules en Allemagne. L’autre récupérera les rênes des lignes d’assemblage de batteries, à Yverdon-les-Bains et, bientôt, en Pologne. Concrètement, Eneris fabriquera les produits de Leclanché – contre paiement d’une redevance – et les lui vendra en s’octroyant une marge.

Un accord pour devenir rentable

Cette annonce intervient quelques mois après un gros assainissement de Leclanché. En octobre dernier, son capital-action avait été réduit de 211 à 14 millions de francs, soit une chute de la valeur des actions de 1,5 franc à 10 centimes. «L’accord avec Eneris nous permettra d’atteindre une capacité de production suffisante pour être rentable», affirme Anil Srivastava, directeur général de Leclanché. «Il s’agit de ne pas assumer seul le poids financier du fonctionnement des usines», indique la direction de l’entreprise nord-vaudoise. En revanche, l’activité de stockage stationnaire, ainsi que la recherche et le développement restent sous le contrôle de la société nord-vaudoise.

La direction de l’entreprise yverdonnoise assure qu’aucune suppression de postes ni délocalisation n’est prévue. Au contraire, l’objectif serait plutôt de créer des places… ici ou ailleurs.

Mais Leclanché étant minoritaire au sein de la coentreprise, comment peut-elle être certaine que ces emplois ne sont pas menacés? «Le fait que les postes ne soient pas délocalisés est constitutif du deal avec Eneris, détaille la direction. Leclanché peut donc assurer leur maintien.» Selon l’entreprise, rien ne devrait changer pour les futurs employés de la nouvelle entité, parmi lesquels on retrouve une trentaine des 140 salariés basés à Yverdon-les-Bains.

Massimo Greco