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Leclanché mise malgré tout sur l’avenir

12 avril 2013

Réunis mercredi à Y-Parc, les actionnaires de la société ont consenti un énorme sacrifice, un pari sur un avenir meilleur.

Les administrateurs Stefan A. Müller, Rolf Eckrodt (président), Antoine Spielmann et Armin Weiland (à dr.) entourent le directeur général Ulrich Ehmes. Le mandat des deux premiers a été renouvelé.

Réunis en assemblée générale mercredi dernier, à Y-Parc, les actionnaires de Leclanché ont consenti à une réduction de capital de près de 16,9 millions de francs. Sur la lancée, ils ont voté une augmentation ordinaire du capital de même montant, et une autre de quelque 11 millions de francs. Le capital actions, de quelque 28 millions de francs avant les décisions prises mercredi, pourrait atteindre un maximum de 31,26 millions de francs.

Afin d’emporter l’adhésion de l’assemblée, le conseil d’administration, présidé par Rolf Eckrodt, a bataillé ferme. Il s’est longuement expliqué sur les difficultés de la société et sur celles inhérentes au marché des batteries lithium-ion, qui se développe moins rapidement qu’initialement prévu.

Cela dit, les actionnaires n’avaient pas tellement le choix. Refuser les résolutions proposées par le conseil d’administration correspondait à jeter l’éponge. Avec le sacrifice consenti, et l’appui de nouveaux investisseurs -Bruellan, qui a accordé un prêt de 5 millions d’euros à la filiale allemande de Leclanché, participera à l’augmentation de capital au moins pour ce montant-, la firme va poursuivre son activité et achever la mise au point de la chaîne de production de Wilsttät (A), qui devrait être prête lorsque le marché des batteries lithium-ion va décoller.

Batteries stationnaires

Si, lorsque la société s’est lancée dans la production de batteries lithium-ion, le marché de la voiture électrique paraissait le plus prometteur, aujourd’hui, ce sont les solutions de stockage des énergies renouvelables qui sont clairement privilégiées. D’autant plus que des modifications législatives en cours vont permettre à un particulier de stocker l’énergie qu’il produit.

Ce segment de marché est clairement privilégié. D’autant plus que la voiture électrique peine à s’imposer, en raison de son prix et de sa faible autonomie. «L’auto sera un marché, mais plus tard. On reste impliqués dans ce développement», commente Pierre Blanc, directeur en charge de la production.

Voilure réduite

Bien avant cette assemblée, Leclanché a lancé un processus de restructuration, afin de compresser ses charges. Cela conduira sans doute à une réduction du nombre de postes de travail -la moitié du personnel de Wilstätt est au chômage technique, afin de redimensionner les effectifs aux besoins actuels.

 

Un ancien espère le retour des beaux jours

Témoin d’un autre temps

«Pour ceux qui y sont encore, j’espère que la stratégie du conseil d’administration sera payante. Même si je crains qu’on ne soit trop petit par rapport à la concurrence internationale. Regardez ce qui s’est passé avec Flexcell…», expliquait un ancien collaborateur de la société au sortir de l’assemblée. Cet ancien cadre a connu une société qui a employé jusqu’à 800 personnes et qui en occupait encore 400 en 1996. Mais il admet que le monde va vite et qu’on ne peut plus comparer. «Cela fait mal par rapport à ce que c’était, mais il faut y croire», conclut-il.

Isidore Raposo