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L’économie vaudoise va plutôt bien
L’industrie alimentaire orientée vers l’exportation vit une belle période malgré la crise sanitaire.© Michel Duperrex

L’économie vaudoise va plutôt bien

2 décembre 2021

Exception faite du secteur hôtellerie-restauration, la reprise économique a été très marquée.

«Le bilan 2021 s’annonce quand même plutôt positif», déclare Jean-Pascal Baechler, en charge de l’Observatoire économique de la Banque cantonale vaudoise (BCV), l’un des partenaires de Conjoncture vaudoise, dont le bilan et les prévisions ont été commentés hier par les représentants des principaux secteurs d’activité.

Cette approche, qu’on jugera prudente, a sans doute été influencée par l’apparition du nouveau variant sud-africain et les nouvelles restrictions évoquées la veille par le Conseil fédéral. Cela dit, la croissance est au programme 2022. Même si «le rebond s’essouffle». Et l’expert d’ajouter: «La croissance a tendance à se modérer, voire à stagner à court terme.»

Cela posé, Claudio Bologna, de Statistique Vaud, se veut optimiste: «On a une situation fragile, mais cela va bien, même très bien du point de vue économique.» Le PIB (produit intérieur brut) vaudois va progresser de 3,2% en 2021 et il devrait atteindre 4,1% l’an prochain. «Cela permettrait de dépasser le niveau d’avant-crise, en raison de la forte demande intérieure et extérieure», souligne le statisticien.

Cela dit, la sensible reprise de l’inflation aux Etats-Unis (+6%), et dans l’Union européenne (+4%) – elle n’est que de 1,5% dans notre pays –, et «un franc fort à surveiller» sont autant de menaces qui planent, alors que la Banque nationale suisse (BNS) se contente d’observer.

Et Claudio Bologna de révéler une bonne nouvelle: «Les exportations vaudoises à fin 2021 auront dépassé le niveau de 2019!» Ces exportations bénéficient principalement à l’industrie alimentaire, à l’horlogerie et au matériel à usage médical.

Si on y ajoute une sensible croissance démographique, qui contribue à stimuler la demande intérieure, et la création de 5800 nouveaux emplois – principalement dans le secteur des services –, il y a de quoi se montrer optimiste.

On relèvera au passage que le taux de chômage a reculé à 3,6% à fin octobre. A la même date, le Service de l’emploi enregistrait 5300 places vacantes, alors qu’on n’en dénombrait que 2900 à la même période de l’an dernier.

Selon Nicolas Tripet, porte-parole de la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE), le secteur de la construction se porte bien. Il occupe 28 931 personnes (+336). Un ralentissement est perceptible dans le gros-œuvre, mais les demandes de permis de construire, tout particulièrement pour les rénovations et les agrandissements, sont stables.

Les réserves de travail se situent entre cinq et six mois. Ce qui inquiète les entrepreneurs, ce sont «les blocages sur le terrain», entendez la multiplication des recours.

 

Des pénuries inquiétantes

 

Le manque de matériaux et composants et de main-d’œuvre spécialisée dans les activités à haute valeur ajoutée, mais aussi non spécialisée dans l’hôtellerie-restauration, indépendamment du fait que cette branche est, et sera de nouveau, l’une des plus affectées par la crise sanitaire, contribue à modérer l’optimisme des experts.

La problématique du manque de personnel spécialisé, dans des domaines tel celui de l’informatique, était déjà bien présente avant la crise du Covid. Et cette dernière, avec l’extraordinaire développement du télétravail, n’a pas permis de rétablir la situation, bien au contraire. Dans le secteur hôtellerie-restauration, la fermeture des établissements l’an dernier a incité de nombreuses personnes à se réorienter vers d’autres activités.

Enfin, le manque de matériaux et de composants pèse également sur certaines activités.

Isidore Raposo