Mateusz Legowski a immédiatement gagné sa place à mi-terrain à Yverdon Sport, après son arrivée en septembre. Pour une aventure qui doit permettre au Polonais de prendre une autre dimension.
Dire que la première apparition de Mateusz Legowski avec Yverdon Sport a été une réussite relèverait de l’ironie, tant ses premières minutes avec ses nouvelles couleurs ont été compliquées. Tout juste arrivé en provenance de Salerne, équipe avec laquelle il avait évolué en Serie A la saison précédente, le Polonais avait vécu son baptême du feu lors du derby cauchemardesque disputé par YS contre Lausanne, le 22 septembre dernier à la Tuilière.
Lancé, peut-être un peu précipitamment, puis remplacé après 33 minutes de jeu par Alessandro Mangiarratti alors que son équipe était déjà menée de deux longueurs, le milieu de terrain se rappelle être passé par plusieurs états d’âme à cette période: «Non, ce n’était pas vraiment un début idéal, tout est allé très vite. Je crois que cela devait être l’un de mes premiers, si ce n’est le premier match que je jouais sur un terrain synthétique. Bien évidemment, j’étais vexé d’être remplacé aussi tôt dans la rencontre, mais j’étais aussi très conscient que je n’avais pas du tout bien joué ce jour-là.»
La réponse d’un pro
Là où d’autres auraient pu sombrer dans le doute et dans la remise en question, celui qui a soufflé sa 22e bougie mercredi dernier a, lui, choisi de prouver sa valeur sur le terrain: «J’aurais pu en vouloir au coach sur le moment, mais ça n’a pas du tout été mon cas. Il faut dire que je sortais d’une fin de saison où j’avais eu un peu moins de temps jeu avec Salernitana. Au lieu de me chercher des excuses, j’ai décidé de travailler encore plus pour montrer à l’entraîneur qu’il pouvait compter sur moi. Même avec une bonne préparation, il faut toujours un peu de temps quand on recommence à avoir du temps de jeu pour performer à son meilleur niveau.»La réponse d’un homme qui a la tête sur les épaules et les pieds bien ancrés sur le terrain.
Venu dans le Nord vaudois pour continuer à obtenir du temps de jeu, le porteur du numéro 8 s’y sent d’ailleurs presque comme à la maison, même si le choix de s’engager avec Yverdon n’était pas forcément évident en premier lieu: «Il y a eu beaucoup de bouleversements durant l’été à Salerne. Une vingtaine de joueurs sont partis et une vingtaine sont arrivés. Après une relégation, l’aspect psychologique peut parfois être difficile à gérer dans un club, et les dirigeants ont fait le choix d’envoyer presque tous leurs joueurs en prêt. Pour ma part, j’avais des offres pour retourner au pays, mais j’avais le sentiment que ce n’était pas vraiment le bon moment. Je voulais continuer à évoluer à l’étranger et la Super League était un bon compromis pour moi. Je pense que c’était le bon choix. La vie ici ressemble beaucoup à la Pologne.»
Un cap à franchir
Titularisé à chaque fois, Mateusz Legowski est vite devenu indéboulonnable, lui qui a disputé l’intégralité de quatre des six derniers matches des Verts en Super League.
Mais l’international polonais, qui compte une sélection avec les Aigles, veut encore franchir un cap: «J’aimerais être plus décisif. En fin de compte, les statistiques sont aussi très importantes pour un joueur à l’heure actuelle, et j’espère que notre nouvelle façon de jouer me permettra de participer davantage aux actions.»
Autre objectif de «Lego», comme l’appellent affectueusement ses coéquipiers, et pas des moindres: apprendre la langue de Molière. «Je parle déjà quatre langues, le polonais, l’anglais, l’espagnol et l’italien, et j’ai commencé à apprendre un peu le français», sourit-il en sortant de sa poche des petites cartes sur lesquelles sont inscrits des mots et phrases du quotidien.
À la fin de la saison, Mateusz Legowski devrait, selon toute vraisemblance, retourner en Italie. En attendant, sa tête, son cœur et ses pieds sont yverdonnois. «Je ne veux pas vivre une deuxième relégation d’affilée», affirme-t-il.
On peut compter sur lui pour tenir parole.