L’engagement sans faille de Prométerre
7 février 2025 | Textes et photos: Jean-François ReymondEdition N°3887
L’Association faîtière vaudoise de défense professionnelle et de promotion des métiers de la terre fête ses trente ans d’existence. Jean-Pierre Grin, ancien député et conseiller national, l’a bien personnalisée pour toute la région du Nord vaudois.
En cette année 2025, Prométerre va connaître une année phare et de reconnaissance pour le travail accompli en faveur de la défense et du soutien de tous les métiers liés à l’agriculture. Tout au long de l’année, elle mettra sur pied, dans tout le canton, des événements festifs dans le but de relier de façon positive les mondes urbain et rural. Cela débutera par une présence animée au prochain Comptoir du Nord vaudois, du 28 mars au 6 avril à Yverdon. Et pour marquer son appartenance bien vaudoise, Prométerre a lancé son anniversaire par une conférence de presse le 24 janvier, à Lausanne, autour d’un papet vaudois.
Mais Prométerre, qu’est-ce que c’est au juste? Pour les non-initiés, il convient d’apporter quelques explications. Au départ, dans un but de simplification des contacts, il s’agissait de regrouper trois entités différentes sous un même toit, une même adresse. C’était la Chambre vaudoise d’agriculture (comme dans tous les cantons), le service de vulgarisation agricole (formation et promotion des métiers de la terre) et la Fédération rurale vaudoise (pour le rôle social, assurances, allocations familiales, formalités financières). Grâce à des dirigeants visionnaires et clairvoyants, Prométerre a été créée pour construire l’avenir des métiers de la terre, au moment où d’énormes contraintes administratives deviennent de plus en plus compliquées.
Prométerre a été fondée en 1995. Son but était de réunir, en tant que membres, tous les professionnels vaudois de la terre. Promotion et défense professionnelle sont les deux axes principaux, l’association comprend 15 filiales distinctes à même de s’occuper de tous les problèmes spécifiques. Elle propose services et conseils aux exploitants agricoles et viticoles tout en tenant également le secrétariat d’organisations professionnelles. Prométerre, c’est aussi 3000 membres, 33 organisations sectorielles et près de 200 collaborateur·rice·s. Son siège est à la Maison du Paysan, rue des Jordils à Lausanne.
De l’action dans le Nord vaudois
Notre région compte de nombreuses exploitations agricoles. Il y a une personnalité politique qui a beaucoup œuvré avec Prométerre dans le Nord du canton. Il s’agit de l’ancien député et conseiller national Jean-Pierre Grin, lui-même agriculteur domicilié à Pomy. Il a bien voulu répondre à quelques questions.
Jean-Pierre Grin, quelles implications vous a apporté Prométerre?
Avant même la création de Prométerre, j’étais déjà fortement impliqué dans les anciennes structures, et cela à différents niveaux principalement avec les groupes de vulgarisation agricoles. Pour la charte sociale agricole on s’est battus pour sa défense financière durant ma fonction de député. J’ai collaboré avec Prométerre pour contrer les nombreuses initiatives contre les produits phytosanitaires. Je suis fier de la création de Prométerre qui est devenue rapidement la défense professionnelle par excellence de l’agriculture. J’ai aussi profité directement des prestations de Prométerre lorsque je me suis associé avec mon fils, puis lors de la remise du domaine. Tout a été fait dans les règles de l’art en parfaite collaboration.
Comment jugez-vous l’utilité de Prométerre pendant ces trente ans?
Si cela fonctionne aussi bien sur la durée, c’est que Prométerre est une association polyvalente et très utile pour les métiers de la terre. Elle se projette toujours avec anticipation sur l’avenir. Notre région agricole a profité largement des prestations en matière de formation, de promotion et de défense professionnelle pour créer une bonne synergie entre producteurs et consommateurs, et en faire un objectif prioritaire. Avec les techniques modernes, tout devient plus complexe! Il faut donc apporter une aide indispensable et individuelle avec un service de dépannage, une aide à la gestion et une sécurité sociale pour la retraite comme le point AVS.
Votre double vision agricole et politique vous a-t-elle aidé dans vos démarches?
Cela m’a surtout aidé à garder les pieds sur terre! Quand on a la pratique et la théorie, on réagit différemment et surtout plus simplement. Il faut savoir simplifier le compliqué ! Au niveau politique, j’ai toujours voulu défendre les objectifs des producteurs tout en préservant l’environnement et la biodiversité, dont on parle tant aujourd’hui. Il faut savoir mettre le balancier au milieu tout en défendant le volet de production.
Comment voyez-vous l’avenir de Prométerre?
Bien sûr, rester avec dynamisme au service de l’agriculture… La structure fonctionne à satisfaction. Il faut donc continuer dans cette voie tant au niveau politique, professionnel et social, C’est une nécessité d’avoir une telle entité qui demeure à l’écoute de ses membres. La jeunesse agricole doit pouvoir anticiper l’avenir avec optimisme et sérénité en profitant de ses services.
Question plus personnelle: et vous, votre retraite?
Je gère mon agenda beaucoup plus facilement et je peux passer beaucoup plus de temps en famille avec mon épouse à la maison. Je fais encore avec plaisir quelques heures de tracteur sur l’exploitation et des balades en vélo électrique. Mon fils Patrick s’est lancé il y a quelques années déjà dans la production de viande de poulet. 21 000 volatiles ont remplacé le bétail. Lait et patates oubliés d’un coup! Ce fut un virage important au début mais il s’est avéré que cela a été une bonne option pour rationaliser le travail en gérant seul, avec son épouse Cosette, son exploitation. Après 50 ans de politique communale, cantonale et fédérale, je continue de suivre la politique mais en spectateur plutôt qu’en acteur!