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«L’équipe a une réponse à chaque situation»
© Champi

«L’équipe a une réponse à chaque situation»

1 décembre 2022

Challenge League – En position de barragiste à la pause, Yverdon Sport a surpris son monde de l’été à l’automne. Le bilan avec l’entraîneur, Marco Schällibaum.

Dix-huit matches, dix victoires, 38 buts inscrits, 32 points et une 3e place provisoire à deux longueurs seulement des coleaders Wil et Stade-Lausanne-Ouchy. Pas grand monde n’attendait YS si haut dans le classement, encore moins une année où plusieurs clubs de la division ont mis le paquet pour espérer profiter du futur passage de dix à douze équipes en Super League.

Le bilan du coach

A sa nomination, et alors qu’il devait encore appréhender son contingent, Marco Schällibaum s’était montré bien prudent à l’heure d’évoquer les objectifs. A la trêve de Noël, il est l’heure de dresser un premier bilan. Et, comme il l’avait dit avant le match de Xamax, l’ultime victoire permet à ses yeux d’affirmer qu’Yverdon Sport a réalisé une très bonne première moitié de saison. «C’était déjà très bien avant ce match, mais ce succès fait une différence pour moi, car l’équipe a une fois encore réagi après une défaite», félicite Marco Schällibaum.

Les sensations ont été bonnes dès les matches de préparation, l’été dernier, et elles ont suivi ensuite en démarrage de championnat. Et si l’entraîneur voit trois à quatre matches manqués sur les vingt (Coupe de Suisse comprise) disputés, le reste a été à la hauteur de ses attentes, voire parfois au-delà.

Bien sûr, il espérait voir son équipe connaître du succès mais, en arrivant, il ne savait pas jusqu’où cela serait possible d’aller. De quoi être surpris? «Oui et non, car je me suis vite rendu compte que j’avais une équipe qui fonctionne bien, qui est à l’écoute.»

Les qualités du groupe

Le Zurichois le répète à l’envi, il a trouvé à Yverdon un groupe soudé, ainsi qu’avec de la qualité. «C’est une équipe qui a, les 90% du temps, une réponse à chaque situation», affirme-t-il, s’appuyant sur l’exemple de vendredi dernier, face à Xamax. Alors que les Neuchâtelois reviennent à 1-1 sur penalty, ses hommes ont trouvé le moyen de réagir pour aller chercher la victoire. «On ne s’est pas laissé perturber, et on a trouvé la réponse, poursuit-il. Et remporter des matches en Challenge League est quelque chose de très difficile.»

Le point à améliorer

Si Yverdon Sport a beaucoup marqué (voir encadré consacré), il a aussi encaissé 33 buts. C’est trop, et Marco Schällibaum est le premier à venir sur le sujet: «C’est beaucoup, oui. Je pourrais aussi fermer les couloirs et alors on gagne peut-être 1-0, note-t-il. Mais tant que mes joueurs ont autant envie d’aller de l’avant, je les laisse faire.» Et, comme il le souligne, ce n’est pas forcément toujours la faute de la défense si Yverdon encaisse, mais de toute l’équipe au moment de défendre.

Le tournant

La défaite à Wil, 4-0 au premier match du second tour, a fait office de déclic, assure «Schälli». Celle-ci avait débouché sur une grosse discussion en interne et, depuis, les Yverdonnois ont réentamé une excellente séquence. «Depuis là, et même si on en a pris cinq contre Stade-Lausanne-Ouchy, on a retrouvé un bon équilibre, estime le technicien. On a marqué, mais on n’a pas pris beaucoup de buts. On a trouvé une stabilité: car ne pas prendre de buts, ça commence devant. Et sur ce point, on n’a pas toujours été bons. On a alors travaillé sur ce point aux entraînements, en faisant une semaine où on a insisté sur le retour après une perte de balle. Et là encore, les joueurs ont très bien compris.»

Et l’entraîneur de prendre un exemple parlant, selon lui, de l’excellent deuxième tour d’YS (18 points engrangés en six victoires sur neuf matches, contre 14 au premier tour): «A Aarau, on a perdu 3-2, mais c’était une de nos meilleures performances. On avait construit une bonne base au premier tour, mais on a encore ajouté des briques en plus durant le suivant. Et sur nos 32 points, je n’en vois pas un qu’on n’a pas mérité.»

Mercato et tour printanier

On se souvient de la deuxième partie de championnat décevante la saison passée. Comment Marco Schällibaum voit-il celle à venir? «Elle sera plus difficile, car à présent, on a prouvé qu’on est bons. On se retrouve dans une position où les adversaires vont nous aborder différemment.»

YS doit-il alors être actif sur le marché des transferts? Les discussions doivent encore avoir lieu, mais la tendance est au calme. «A mon avis, on ne doit pas trop changer, car les joueurs ont mérité qu’on leur maintienne notre confiance.» Après, bien sûr, si une opportunité ou une autre se présente, il s’agira de l’étudier. Sans parler des retours espérés de blessure de Miguel Rodrigues, de Ninte et, peut-être un peu plus tard, d’Hugo Fargues, dont les progrès sont intéressants.

Les ambitions

Dans les travées du Stade municipal, on ne parle pas de promotion. Les ambitions? On y réfléchira durant la trêve, et il sera temps d’en dire un peu plus à la reprise.

Marco Schällibaum, pour sa part, parle de profiter du moment, des fêtes: «Le regard des proches est différent quand tu as réussi quelque chose.» Et ensuite? «On va discuter avec l’équipe début janvier. Mais dans notre position, je ne peux pas dire à mes hommes: on est 3es, c’est super, on arrête. Je ne peux pas et je ne veux pas les freiner, insiste le coach. On ne sait pas ce qui va se passer, mais peut-être qu’on sera toujours sur la même lancée, comme un TGV.»

 

38

Yverdon Sport possède l’attaque la plus prolifique de Challenge League, avec 38 goals inscrits, et il le doit notamment aux 12 réussites du meilleur buteur actuel de la ligue, Koro Koné, mais pas seulement: Lirik Vishi, Brian Beyer, Jessé Hautier et Théo Berdayes ont chacun fait trembler les filets à quatre reprises, par exemple. Un gros point positif à mi-saison.

3

Arrivé avec une réputation sulfureuse, «le volcan suisse», comme Marco Schällibaum était surnommé au Canada, est resté bien tranquille. Il a néanmoins écopé de trois cartons jaunes. «A Grasshopper, il fallait toujours gagner, et j’ai ça dans le sang. En plus, je n’aime pas les injustices», glisse celui qui a peu eu l’occasion de se fâcher: «C’est plus simple avec une telle équipe.»

Manuel Gremion