Nord vaudois – L’aéroport de La Chaux-de-Fonds propose des vols commerciaux depuis plusieurs années. Ce développement est aussi sérieusement envisagé à Yverdon-les-Bains.
Les chiffres publiés en début d’année l’attestent: le trafic commercial est synonyme, sur sol suisse, de quasi monopole des aéroports de Bâle, Genève et Zurich, qui en totalisent les 93,5%. La saturation qui guette Cointrin et Kloten pourrait, toutefois, redistribuer quelque peu les cartes en positionnant les aéroports régionaux en alternatives crédibles.
A Yverdon-les-Bains, l’Air-Club veut, et cela ne date pas d’hier, surfer sur cette vague. «Le développement de vols d’affaires et de tourisme à bord de PC-12 constituerait un petit à-côté qui contribuerait à diversifier notre offre, tout en dynamisant la région», indique Georges Chevalley, président de l’association. Ce dernier précise que le projet d’extension de l’aérodrome dans lequel s’inscrit, entre autres, cette activité devrait idéalement être mis à l’enquête à la fin de l’année.
Vers la Corse et l’Ile d’Elbe
L’exemple de l’aéroport des Eplatures, à La Chaux-de-Fonds, prouve qu’il est possible de relever le défi des vols commerciaux sur de petites plateformes. Un partenariat conclu entre VT Vacances, Croisitour et Air-Glaciers permet de mettre le cap sur Calvi, en Corse, depuis 2011. Deux ans plus tard, Marina di Campo, sur l’Ile d’Elbe, s’est ajoutée à la liste et l’ouverture d’une troisième destination -la Sardaigne, voire la Croatie- est actuellement en réflexion. La progression de la fréquentation est constante: le cap des 1030 passagers a été atteint en 2015, alors qu’ils étaient 176 l’année du lancement de l’offre.
Nord vaudois ciblé
«Nos clients viennent du canton de Neuchâtel, de celui du Jura, mais aussi du Jura bernois, de Bienne et du canton de Vaud. Nous cherchons d’ailleurs à renforcer notre visibilité dans le Nord vaudois et le Gros-de-Vaud», déclare Michel-André Ryser, directeur administrateur de Croisitour, l’agence en charge de la commercialisation du projet.
Plusieurs paramètres expliquent, selon lui, le succès croissant des départs de La Chaux-de-Fonds. Le parking gratuit, situé à quelques dizaines de mètres de l’aéroport, des formalités d’embarquement effectuées en quelques minutes et la convivialité que confère la taille de l’appareil -un avion d’une capacité de huit de places.
Le choix du nord de la Corse et de l’Ile d’Elbe n’est pas anodin, dans la mesure où ces destinations sont peu desservies par les compagnies aériennes. «Les gros-porteurs ne peuvent pas accéder à ces aéroports de petite taille. Les touristes s’y rendent majoritairement en voiture, puis en ferry. La durée du trajet est donc beaucoup plus longue», explique Stéphane Jayet, directeur administrateur du tour-opérateur VT Vacances.
Le prix du confort
Reste que ce confort a un coût -un peu plus de 1500 francs au minimum pour un forfait comprenant vol et transferts aller-retour, ainsi que sept nuits dans un hôtel trois étoiles avec petit-déjeuner. «Je suis toutefois étonné de constater que nos clients sont Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Les gens aiment le côté VIP que nous proposons», indique Michel-André Ryser.
Même si la demande est bien présente, l’aéroport des Eplatures ne devrait pas voir son trafic commercial exploser. «Proposer des vols de ligne avec des Dornier de 32 places nécessiterait des investissements conséquents dans les infrastructures aéroportuaires et cela enlèverait le charme lié à l’offre actuelle», estime Michel-André Ryser.