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Les antifusion en colère à Essertines

21 novembre 2014

Les opposants à la fusion s’estiment «lésés» par le matériel de vote. Les autorités reconnaissent une «maladresse», mais assurent que tout est conforme à la loi.

Les opposants craignent que de nombreux citoyens passent à côté de leur argumentaire, placé à la fin, au dos d’une page blanche. © Nadine Jacquet

Les opposants craignent que de nombreux citoyens passent à côté de leur argumentaire, placé à la fin, au dos d’une page blanche.

Le comité antifusion d’Essertines- sur-Yverdon ne cache pas son amertume. Il s’estime «lésé» par la brochure explicative fournie par les autorités en vue de la votation du 30 novembre, date à laquelle les habitants du village devront dire s’ils acceptent le projet Sauteruz. Celui-ci prévoit une fusion, à cheval entre le Nord vaudois et le Gros-de-Vaud, de huit communes pour un total de 4500 habitants (Bercher, Essertines, Fey, Oppens, Orzens, Pailly, Rueyres et Vuarrens).

«Notre page d’argumentaire, qui n’a pas de numérotation, a été placée à la fin du livret au dos d’une page blanche, s’étonne Marylin Brand, conseillère communale et l’un des trois coprésident du comité antifusion. De plus, notre page n’est pas indexée sur la couverture du livret. C’est un peu comme si on avait accepté d’intégrer nos arguments dans le bulletin, mais en voulant les cacher.» L’opposante «peine à digérer » un procédé qu’elle estime peu démocratique.

Rien d’illégal

Du côté des autorités, Philippe Dind, syndic l’Essertines, reconnaît «une maladresse» au niveau de la mise en page, due, en partie, au fait qu’il a fallu réaliser un bulletin spécial pour la commune qui, avec Fey, est la seule à compter un comité d’opposition constitué. Mais l’élu assure que le droit des opposants à se faire entendre a été respecté et regrette que ceux-ci jettent de «l’huile sur le feu» à quelques jours de la votation. «Nous sommes dans la légalité», insiste-t-il, craignant que cette polémique autour de la brochure de votation n’envenime un débat déjà très émotionnel

Quant au Canton, il préfère calmer le jeu. «C’est une chicanerie, relève Laurent Curchod, le chargé de mission aux fusions de communes. Il y aurait eu faute grave si l’argumentaire des opposants n’avait pas été intégré dans la brochure de vote, ou si leur texte avait été coupé ou changé.» L’homme est néanmoins conscient de la tension qui règne avant cette votation du 30 novembre, un dimanche qualifié d’«historique», avec pas moins de six projets de fusion proposés au peuple à travers le canton. Un septième, celui autour de Chavornay, était prévu, mais il a pris du retard après le refus de Suchy et sera soumis en janvier prochain.

Yan Pauchard