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Les arbres d’eau dans une ville d’eau…
Les peupliers d’Italie en automne, au parc des Rives.

Les arbres d’eau dans une ville d’eau…

18 octobre 2024 | Texte et photos: Georges Pury
Edition N°3812

Arbres et autres végétaux ont besoin d’eau pour survivre. Mais un trop plein d’eau peut également être néfaste. Analyse de quelques variétés sensibles ou résistantes à Yverdon.

Yverdon-les-Bains, ville d’eau… Cette appellation n’est pas usurpée puisqu’elle se situe au début du lac de Neuchâtel (qui s’appelait anciennement «lac d’Yverdon»). Elle est en plus traversée par la Thièle et plusieurs canaux venant de la plaine de l’Orbe (Buron, Canal Oriental, Mujon, Bey. En plus «Yverdon-les-Bains» est effectivement une ville d’eau avec ses bains thermaux.

Quel rapport avec les arbres, si ce n’est qu’ils ont besoin d’eau pour vivre et se développer? Comme pour tout être vivant, il n’en faut ni trop… ni trop peu… Mais certains en demandent plus que d’autres, qui, eux, ne supportent pas d’en avoir trop et en meurent!

Un exemple récent est arrivé à Yverdon lors de la montée des eaux du lac en été 2021 à l’allée de Winterthur: cette allée était bordée de cerisiers «sauvages» qui n’ont pas supporté d’avoir les racines dans l’eau pendant plusieurs semaines: tous en sont morts et ont été remplacés par des chênes des marais (ouercus palustris), plus aptes à supporter d’autres inondations.

Les grands peupliers d’Italie en bordure du lac, comme les peupliers carolins des forêts riveraines ainsi que les vernes ou saules ont tous très bien supporté ce régime.

D’une façon générale, les conifères n’apprécient pas trop d’avoir les pieds dans l’eau mais, là encore, l’un d’eux peut très bien vivre dans les marais saturés d’eau. Ce cyprès (cyprès chauve, taxodium distichum en latin) est originaire de Louisiane, dans les zones marécageuses et a été importé en Europe en 1637. On en trouve de très beaux à l’île de Mainau (lac de Constance) ou Brissago (lac Majeur). En Belgique, un cyprès chauve dans une propriété privée mesure 32 mètres de haut pour une circonférence de tronc de 8,60 mètres! La particularité principale de ce cyprès se trouve dans son système racinaire qui forme des protubérances hors de terre en forme de genoux, lui permettant d’absorber de l’air. Elles sont appelées «pneumatophores».

Chez nous un cyprès chauve avait été planté au parc d’Entremonts du côté sud de la villa. Il mesure environ 5 mètres, malgré le fait qu’il ne soit pas dans un marais. Peut-être puise-t-il son eau dans la source des bains? A défaut de pneumatophore, il est remarquable par son feuillage semblable à celui de l’if, vert clair devenant roux en automne avant de tomber, comme les aiguilles des mélèzes.

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