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Juliet Schott: les bras, les jambes et la tête

5 novembre 2020

La polyvalence de Juliet Schott lui a permis de s’affirmer aux États-Unis, où l’Yverdonnoise s’est faite au rythme à l’américaine.

Après l’Australie, les États-Unis. Juliet Schott a poursuivi son tour du monde des parquets, entre août 2019 et mars 2020. L’Yverdonnoise est de retour à la maison depuis le confinement, mais n’a qu’une hâte, repartir dans son collège du New Jersey.

«J’ai d’ores et déjà repoussé d’une année ma deuxième année aux USA, signale la basketteuse de 20 ans. Il n’est même pas certain qu’il y aura une saison.» Le dernier exercice, elle l’a passé sous les couleurs du Raritan Valley Community College. Cette année – quand le sport n’est pas suspendu –, elle évolue avec l’équipe de 1re ligue de Nyon, elle s’entraîne une fois par semaine avec la LNA, et elle coache les filles M17 d’Yverdon, club présidé par son papa.

Ça, c’est pour le sport. Le reste de son temps, elle le partage entre des études de science et sport à Neuchâtel et deux jobs à 20% chacun, dans une banque lausannoise et comme assistante de direction du coach sportif de Suchy Alex Meylan. De quoi bien occuper ses journées en attendant de pouvoir poursuivre sa carrière outre-Atlantique.

De l’autre côté de la «gouille», Juliet Schott a découvert le berceau du basketball. «Dès que le championnat a commencé, c’était top», raconte-t-elle. Il faut non seulement être performant sous le panier, mais également en classe. Des dix filles de son équipe, quatre n’ont pas pu jouer lors du deuxième semestre, car elles n’avaient pas la moyenne aux études. «On n’était plus que six et, malgré ça, on est parvenues au final four de notre division. Ça a choqué les gens!»

À l’aise sur les deux tableaux, la Nord-Vaudoise a même figuré dans la «première équipe académique» de NJCAA II de tous les États-Unis, grâce à ses notes. Elle a ainsi fait partie des meilleurs étudiants sportifs de la catégorie. «C’est joli sur le CV et, surtout, intéressant pour être recrutée plus tard par les universités, relève-t-elle, ambitieuse.

Sa saison a néanmoins été entravée par deux entorses, une par cheville, en un mois. «C’est devenu une blague récurrente sur le campus, se marre la concernée. Je suis passée de quatre à cinq heures de basket par semaine à plus de douze heures, et mon corps n’était pas prêt.» Cela dit, une fois remise, elle a adoré le rythme de deux à trois matches par semaine entre novembre et février.

Au cœur d’un basket plus physique encore qu’en Australie, sa science de la défense, propre à la culture du jeu européenne, a constitué son meilleur atout. Ne reste plus qu’à attendre des jours meilleurs pour pouvoir rejouer ses cartes dans la raquette. «C’est sûr que je vais y retourner, ne serait-ce que pour remercier le coach, Phil.»

 

Les + de l’Australie

 

Le coût de la vie: «L’Australie est incontestablement beaucoup plus abordable que les États-Unis pour quelqu’un qui vient de Suisse. Aux USA, la vie est assez onéreuse, sauf l’essence, vraiment moins chère qu’ici. Il faut dire que, sauf dans les grandes villes, il y a tellement ce besoin de pouvoir se déplacer par ses propres moyens.»

L’état d’esprit: «Les Australiens sont vraiment ouverts. On ose parler avec n’importe qui, alors que le premier truc qu’on m’a dit en arrivant dans le New Jersey, c’est de ne surtout pas m’adresser aux inconnus, vraiment jamais. Et heureusement qu’on me l’a signalé, après ce que je venais de vivre en Australie.»

La nourriture: «C’est un peu pareil dans les deux endroits. Il faut savoir que l’Australie est un des pays où il y a le plus d’obésité dans le monde, mais on trouve plus facilement des restaurants avec plus de variété, et il y a quelques particularités, comme les biscuits enrobés de chocolat Tim Tam, qui me font craquer. Aux États-Unis, on ne trouve presque que des fast-foods si on ne prépare pas nos plats à l’avance.»

 

Les + des Etats-unis

 

Le basketball: «Le basket, et le sport en soi, c’est vraiment toute une culture aux États-Unis. Les infrastructures sont exceptionnelles. Si tu veux aller shooter à minuit et demi, tu peux le faire sans problème. Et en plus, le personnel est vraiment qualifié. Alors même que je ne jouais pas dans l’élite de l’élite, l’entraîneur de mon équipe et son assistant étaient professionnels. Ils ne font que ça. Honnêtement, rien que pour le basketball, j’ai envie de pouvoir y retourner le plus rapidement possible. En Australie, c’est bien aussi, mais on n’est pas encore au niveau des USA. Cela dit, à l’endroit où je travaillais lors de mon séjour dans la région de Canberra, on trouvait tout de même six terrains ouverts au public.»

L’organisation des cours: «Avec le Covid-19, je suis rentrée en Suisse et j’ai dû suivre les derniers cours en ligne depuis la maison. Et c’est uniquement parce qu’une plateforme était déjà en place que j’ai pu le faire. Quand j’entends comment certains de mes potes ont galéré pour suivre leurs études, je me rends compte que j’ai eu de la chance. Même si cela ne change pas le fait que l’éducation est très chère là-bas.»

Manuel Gremion