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Les Championnats suisses de saut de retour à la vallée de Joux

3 octobre 2013

Saut à ski et combiné nordique – Les meilleurs athlètes suisses et français des deux disciplines ont rendez-vous ce week-end au Sentier et à Chaux-Neuve.

Tim Hug, spécialiste suisse de combiné nordique, et bien d’autres vont s’envoler ce week-end à Chaux-Neuve.

Le point avec deux spécialistes, Ueli Anken et Arnaud Bousset. Durant le siècle dernier, le Nord vaudois pouvait s’enorgueillir de posséder une grande renommée dans le domaine des sports nordiques. Le saut à ski et le combiné nordique font en effet partie des sports traditionnels dans certaines régions telles que la vallée de Joux, Sainte-Croix ou encore Vaulion. Aujourd’hui, il ne reste que deux tremplins de 30 mètres en activité à la Vallée.

Malgré cela, un petit groupe de sauteurs subsiste et certains parviennent à un haut niveau, à l’image du jeune Killian Peier. Ce week-end, onze ans après la démolition du mythique tremplin de la Chirurgienne au Brassus, la vallée de Joux va renouer avec son glorieux passé en accueillant les Championnats suisses de saut à ski et de combiné nordique, le saut se déroulant sur le site de Chaux-Neuve, en France voisine. Pour l’occasion, nous avons rencontré Ueli Anken, président de l’organisation, ainsi qu’Arnaud Bousset, entraîneur de la relève régionale.

La Région : Le saut à ski et le combiné nordique ont connu une belle histoire en Suisse romande, comment se portent ces disciplines aujourd’hui ?

Ueli Anken : Nous avons peu de licenciés en Suisse, environ 110. Cependant, pour la première fois depuis dix ans, la relève obtient régulièrement des résultats en Coupe des Alpes et en Coupe du Monde B. Le dernier exemple en date est la victoire de Killian Peier, le week-end dernier en Allemagne. Avec Gabriel Karlen, Killian Peier est l’un des deux jeunes Romands faisant partie de l’équipe nationale. Ces deux sauteurs sont issus de l’Equipe West. Il s’agit d’une structure fondée en 2008 en partenariat avec l’Oberland bernois et qui offre un cadre professionnel à notre relève.

De nombreux sauteurs romands partent en Suisse centrale, à Einsiedeln, afin de s’entraîner. Est-ce plus difficile d’atteindre un haut niveau en Suisse romande à cause du manque d’infrastructures ?

Ueli Anken : Einsiedeln est le centre national de performance. Voir plusieurs Romands y arriver fait partie des bonnes nouvelles. Cela dit, il est indéniable que la barrière linguistique est un défi supplémentaire pour les Romands.

Arnaud Bousset : Je crois que pour devenir sauteur, il faut un esprit d’ouverture. C’est vrai que la barrière de la langue est un élément important, mais en y regardant bien, on y trouve aussi beaucoup d’avantages pour la suite et notamment au niveau professionnel.

Quelles seraient justement les besoins de la Suisse romande en matière d’infrastructures ?

Ueli Anken : Le plus important est de retrouver un site d’initiation avec des petits tremplins entre 15 et 60 mètres.

Simon Ammann prendra certainement sa retraite en fin de saison, peut-on aujourd’hui imaginer un successeur capable de rivaliser au plus haut niveau ?

Ueli Anken : Oh oui ! La relève suisse est petite, mais vivace. Maintenant, ne décrions pas les talents en place. Un déclic tardif chez l’un ou, au contraire, un arrêt soudain de parcours chez l’autre est toujours possible. L’essentiel est de leur offrir un cadre d’évolution stable et digne de confiance. C’est ce que nous avons essayé de faire en créant l’Equipe West au printemps 2008.

Simon Ammann a apporté une notoriété supplémentaire au saut à ski en Suisse. Cela s’est-il fait sentir sur l’intérêt des enfants à l’égard de cette discipline ? Et au niveau des sponsors ?

Ueli Anken : Sans aucun doute, Simon Ammann a donné des idées à plusieurs membres de la jeune génération. Mais le grand engouement n’a malheureusement pas eu lieu. La faute aux infrastructures de proximité qui manquent ? Certainement ! La peur des parents ? Le zapping des activités ? Une crise de beaucoup de sports classiques ? Un peu de tout cela aussi !

La ville de Lausanne est candidate pour les JO de la jeunesse en 2020. Pensez- vous que cette candidature est un plus pour le saut à ski et le combiné en Suisse romande, et plus particulièrement dans le Nord vaudois ?

Ueli Anken : Comme pour l’ensemble du sport vaudois et suisse, c’est évident ! Et plus spécifiquement pour le saut à ski. Je citerai trois opportunités : la première, celle de montrer aux jeunes que le chemin est accessible et en vaut le parcours ; la deuxième, celle de faire vivre une expérience internationale aux bénévoles qui gravitent autour des tremplins ; enfin, celle de relancer un projet de tremplins d’initiation.

Arnaud Bousset : Le choix le plus judicieux serait d’utiliser les tremplins des Tuffes, près des Rousses (réd : l’organisation a prévu d’utiliser les tremplins de Chaux-Neuve également, situés en France voisine). Nous pourrions aussi construire des tremplins en Suisse romande.

Cependant, s’il est possible de mobiliser des fonds pour l’investissement, les charges d’entretien risquent de poser problème sur le long terme.

 

Le programme

Chaux-Neuve

Demain : 13h, saut dames et M16 (tremplin HS 60); 15h30, saut juniors (HS 118).

Samedi : 9h, saut par équipes (HS 118); 11h30 saut combiné (HS 118).

Dimanche : 9h30, saut dames et élite (HS 118); 11h45, remise des médailles.

Le Sentier

Samedi : 13h30, course skiroues OJ (7,5 km) et open (20 km); 15h30 course combiné M16 (5 km), 16h15 course combiné élite et juniors (10 km); 17h, remise des médailles des concours de vendredi et samedi, séance d’autographes.

Sebastien Cala