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Les chefs français fondent pour le sucre

15 avril 2015

Essertines-sur-Yverdon – La société de Denis Villard attire les candidats de l’émission Top Chef. Et pourrait même séduire une chaîne de télévision française.

Un aperçu du potentiel décoratif du sucre devant Denis Villard. © Duperrex -a

Un aperçu du potentiel décoratif du sucre devant Denis Villard.

Denis Villard était, à l’image de nombreux téléspectateurs romands, derrière son petit écran pour assister, lundi soir, à la finale de Top Chef, l’épilogue de la sixième saison d’un concours culinaire diffusé sur la chaîne française M6.

S’il s’avoue impressionné par le talent du vainqueur Xavier Koenig, un jeune prodige de 19 ans, le fondateur de Glucose- Passion a été particulièrement conquis par la cuisine et la personnalité d’Olivier Streiff, éliminé dans la dernière ligne de droite de l’émission. Ce candidat valeureux, l’entrepreneur d’Essertines-sur- Yverdon pourrait l’accueillir prochainement dans son fief. «Je devrais avoir la réponse la semaine prochaine. A priori, il est motivé à venir», déclare Denis Villard.

Le but de son arrivée dans la région? Apprendre les techniques de travail du sucre, un savoir-faire visiblement recherché par les étoiles montantes de la gastronomie française, le coup de coeur du patron de Glucose-Passion n’étant pas le seul à avoir manifesté son intérêt.

Défilé de star

Ainsi, après la visite de Norbert Tarayre, qui participera, le 29 mai prochain, au repas de soutien d’Yverdon Sport, Noémie Honiat, une autre ex-participante de Top Chef, sera de passage dans la région pour ajouter une corde à son arc. «Elle devrait venir début septembre», se réjouit Denis Villard. A ces noms s’ajoute celui d’Imane, demi-finaliste de la saison 3 de l’émission «Le meilleur pâtissier».

L’école du sucre d’Essertines pourrait même bientôt bénéficier d’une bien plus large audience puisque, selon nos informations, une chaîne de télévision française étudierait la possibilité d’y faire appel dans le cadre d’une de ses émissions.

 

«Installées dans l’ADN naturel de la RTS»

Les émissions culinaires sont aussi synonymes de succès pour la chaîne de télévision nationale. «Elles sont installées dans l’ADN naturel de la RTS», signale Thierry Ventouras, responsable de l’unité divertissement. Pour preuve, Al dente, qui fera son retour au mois de septembre, en est à sa onzième édition, alors qu’Un dîner à la ferme a récolté 45 à 48% de parts de marché. Ce rendez-vous prisé des Romands sera néanmoins remplacé cette année par Cuisine de chez nous, une compétition culinaire à l’échelle nationale qui se déclinera en sept épisodes. Des tranches de terroir à déguster cet été.

 

Les fourneaux comme tremplin vers… la police

Le boom des programmes de télévision dédiés à la cuisine donne un coup de projecteur bienvenu aux professions de l’hôtellerie-restauration. Pour le président de GastroVaud Frédéric Haenni, cet «effet bénéfique» contribue à la hausse constante du nombre d’apprentis -ils sont actuellement plus de 700 en cours de formation. «Les différentes émissions permettent de vulgariser le domaine en ouvrant les portes des cuisines à la population. Toutes proportions gardées, les grands chefs chevronnés ont un impact similaire à Federer pour le tennis», déclare-t-il.

Pour autant, la propagation de l’étiquette «people» aux stars des fourneaux ne saurait être, à ses yeux, l’unique raison de l’engouement porté aux professions de sa branche. Le fait que l’hôtellerie-restauration fasse partie des cinq activités professionnelles les plus attrayantes d’un point de vue financier pour les apprenants et la présence conséquente d’établissements étoilés -le bassin lémanique affiche la plus forte concentration au niveau européen- ont, notamment de quoi susciter des vocations.

Le succès rencontré par les formations proposées par la branche doit toutefois être nuancé par l’orientation choisie au terme de ces dernières. «Une partie des gens se dirigent vers d’autres métiers nécessitant d’avoir réussi un apprentissage au préalable, comme, notamment, celui de policier», indique Frédéric Haenni, précisant que les particularités en termes d’horaire desservent parfois l’hôtellerie-restauration.

Ludovic Pillonel