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Les Clendystins ont évacué les lieux
© Michel Duperrex

Les Clendystins ont évacué les lieux

28 décembre 2021

Les militants qui occupaient le quartier de Clendy-Dessous à Yverdon-les-Bains (VD) depuis le 16 octobre ont quitté les lieux, a indiqué mardi à Keystone-ATS le syndic de la ville Pierre Dessemontet. Leur départ s’est fait de leur propre initiative et dans le calme.

« La Ville peut confirmer que Clendy-Dessous a été évacué par ses occupants », a officiellement déclaré M. Dessemontet. Il n’y a eu aucune intervention de la part de la police. « C’est un soulagement que l’ensemble de la situation se soit résolu autrement que par la force », affirme le syndic de la cité thermale. L’évacuation a eu lieu pendant la nuit, peu après minuit selon La Région.

Les militants écologistes du collectif Quartier libre avaient jusqu’à mardi minuit pour évacuer cette zone à l’entrée de la cité thermale, selon une décision de justice. La police cantonale vaudoise avait plus tôt déjà indiqué à l’agence de presse « être au courant » que la zone semblait avoir été désertée. Elle expliquait vouloir procéder à des vérifications sur place.

L’occupation du quartier Clendy-Dessous avait débuté dans la foulée d’une manifestation autorisée. A l’instar d’une Zone à défendre (ZAD), le collectif Quartier libre s’était installé sur les lieux pour dénoncer un projet immobilier prévoyant la construction de neuf immeubles et d’un parking de 170 places. Les activistes critiquaient la gentrification et la densification du quartier.

Sur cette parcelle de 1,2 hectare, ils avaient aménagé un jardin collectif et des espaces culturels. L’occupation n’était censée durer qu’un week-end. De son côté, la Municipalité yverdonnoise a toujours affirmé qu’elle s’opposait à cette occupation illégale. Par la voix de son syndic, elle s’est dit mardi désormais « ouverte à tout débat de fond sur le développement urbain ».

L’affaire a fini devant la justice, qui avait donné aux occupants un délai au 27 décembre minuit pour s’en aller. S’ils n’obtempéraient pas, les propriétaires des lieux auraient pu se tourner vers le tribunal. Celui-ci aurait pu alors ordonner une intervention de la police. Le collectif avait fait recours contre cette décision de justice et demandait l’instauration d’une trêve hivernale.

L’ordonnance rendue le 9 décembre dernier par le Tribunal du Nord vaudois faisait suite à une audience qui s’était déroulée le 16 novembre entre les deux parties. L’avocat des propriétaires avait exigé une évacuation rapide, au motif que le droit de propriété était bafoué.

Refusant de décliner leur identité, les activistes n’avaient pas été entendus. Seul leur avocat s’était exprimé en plaidant pour une temporisation. Selon lui, il n’y avait aucune urgence à libérer les lieux, sachant que le lancement du projet immobilier n’était pas attendu avant plusieurs semaines.

Lundi soir, plus d’une centaine de personnes ont participé à un rassemblement non autorisé à Yverdon-les-Bains en solidarité avec le collectif Quartier libre. La manifestation a été émaillée de discours, de chants et de danses, sans heurt.

ATS