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Les deux Champagne se mettent d’accord

24 janvier 2011

La marque «de Champagne» disparaîtra des emballages de flûtes et de biscuits produits dans le village nord-vaudois, mais la mention «1424 Champagne» sera acceptée.

Champagne a trouvé un accord avec la France!

Champagne a trouvé un accord avec la France!

«Si c’est une bonne nouvelle? Disons que c’est une nouvelle. Cet accord met fin à une saga et à nos différends avec le Comité interprofessionel du vin de Champagne, voilà.» Marc-André Cornu, directeur de Cornu SA, n’était pas forcément très enthousiaste à l’heure de commenter l’accord trouvé entre le CIVC et son entreprise.
Le syndic de Champagne ne sait que trop bien les concessions que son entreprise a dû effectuer pour avoir le droit d’apposer le nom «Champagne» sur ses produits. La marque «de Champagne» disparaîtra ainsi des emballages de flûtes et de biscuits, mais «1424 Champagne» sera autorisé. L’essentiel est donc sauf, puisque la mention même du mot «Champagne» semblait poser un sérieux problème au CIVC, lequel n’a pas hésité à entamer des poursuites judiciaires contre l’entreprise nord-vaudoise. Celles-ci seront en outre abandonnées, et «chaque partie prendra à sa charge les frais de justice de son côté», précise Marc-André Cornu, tout en regrettant le manque de soutien du Conseil fédéral. Si le conseiller national de Pomy Jean-Pierre Grin a notamment déposé une motion en juin denier afin d’inclure la mention «de Champagne» dans des accords de libre-échange, celle-ci n’a toujours pas été traitée et le Conseil fédéral ne semble pas accorder une attention particulière au problème champagnou.

 

Cet accord met donc fin à un litige vieux de près de vingt ans, et Cornu SA pourra donc utiliser le nom du village dans lequel il se trouve pour commercialiser ses produits, sans risquer de fâcher le puissant comité français.

Chronique d’une histoire agitée

Si l’affaire des flûtes a trouvé un épilogue, le vin fait toujours parler de lui. Le produit de la vigne nord-vaudois ne peut en effet plus s’appeler «vin de Champagne» depuis le 1er juin 2004, date d’entrée en vigueur de l’interdiction de vente sur le marché suisse sous l’appellation Champagne, en vertu des accords bilatéraux avec l’Union européenne. Le conflit n’est pour l’heure pas réglé de ce côté-là.

Timothée Guillemin