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Les douanes allègent leur immobilier

3 juin 2013

La Confédération a mis en vente trois immeubles des douanes situés dans notre région. Ces objets n’ont plus d’utilité et ne sont pas considérés comme stratégiques.

La Confédération veut se séparer du bâtiment qui était occupé par les gardes-frontières et leur famille à la Grand-Borne, près de L’Auberson.

Le temps où les gardes-frontières contrôlaient nuit et jour les passages-clés du réseau routier, tout en patrouillant à pied le long de la ligne frontière, est, depuis quelques années déjà, révolu. En effet, le déploiement d’unités mobiles, aux déplacements aussi rapides qu’imprévisibles, donnent au moins d’aussi bons, si ce n’est de meilleurs résultats.

Les modes de vie ont aussi évolué et il n’est plus possible d’exiger le confinement de la famille d’un collaborateur dans un endroit isolé.

Ainsi, après avoir procédé à une analyse qui tient compte des besoins pour les années à venir, mais aussi des charges que représentent certains immeubles, le service de la Confédération en charge de l’immobilier a décidé de se séparer de certains objets.

Après avoir avoir liquidé des immeubles dans la région des Verrières (NE), la Confédération vient de mettre en vente trois bâtiments dans le Nord vaudois.

Contrebandiers…

Deux d’entre eux étaient destinés au logement du personnel, à La Grand-Borne, près de L’Auberson, et au Brassus, sur la route de Bois-d’Amont. Ces bâtiments sont situés sur la ligne frontière. La Confédération veut également se défaire de la guérite du Suchet, qui permettait aux gardes-frontières de passer la nuit lorsqu’ils patrouillaient le long du mur entre La Grand-Borne et le Suchet, et de contrôler également le passage entre le col de l’Aiguillon et le vallon de la Jougnenaz.

Ce passage a connu, durant une partie du siècle passé, ses «moments de gloire». Il était fréquemment utilisé par les contrebandiers et, surtout, par les éleveurs suisses intéressés par la race montbéliarde.

Si, aujourd’hui, les éleveurs et douaniers retraités évoquent le trafic des montbéliardes avec le sourire -un contrebandier avait même été pincé à la douane du creux avec un veau dans un landeau amarré sur le toit d’un véhicule-, à l’époque, les agents de la Confédération menaient une vrai guerre, avec de véritables battues nocturnes, à ceux qui tentaient de braver l’interdit.

Après les visites organisées hier, les intéressés devront adresser des offres à la Confédération. A ce stade, les prix indicatifs paraissent élevés: 100 000 francs pour la guérite du Suchet et 650 000 francs pour l’immeuble de la Grand-Borne. Ce dernier reste, pour le chauffage, relié à celui situé de l’autre côté de la route, que la Confédération a l’intention de conserver.

Ces immeubles ne sont pas de première fraîcheur et des travaux sont à prévoir. La Confédération ne semble toutefois pas avoir l’intention de les brader puisque, au terme du processus, elle se réserve le droit de les retirer de la vente.

 

Isidore Raposo