Logo

Les «douze travaux» des EHNV

28 octobre 2015

Yverdon-les-Bains – Pour faire face aux enjeux de l’avenir, les Etablissements hospitaliers du Nord vaudois s’arment d’un plan stratégique.

Le directeur général des EHNV, Jean-François Cardis, lors de la présentation du plan stratégique. © Nadine Jacquet

Le directeur général des EHNV, Jean-François Cardis, lors de la présentation du plan stratégique.

«Jusqu’ici, nous avions une vision; désormais, on entre dans le vif du sujet: on sait comment on y va», a résumé, hier matin, André Perret, président du comité directeur des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (EHNV), lors de la présentation du plan stratégique 2015-2020 de l’institution, par ailleurs plus grand employeur de la région. Un document -validé par le comité directeur des EHNV et qui a reçu, en juin dernier, «un bon accueil de la part du conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard», selon le directeur général Jean-François Cardis- dont l’objectif et de tenter d’armer les EHNV, afin que ces derniers deviennent une référence régionale, tant en matière de qualité des soins qu’en terme de gestion.

Bouleversement du paysage

Bref, une sorte de Bible, ambitieuse, qui définit la nouvelle organisation de l’institution dans un contexte sociétal et politique où l’inertie est désormais à proscrire; la révision, entre autres, de la LaMal, en 2012, étant depuis passée par là, avec pour conséquence un profond changement du paysage hospitalier. Un microcosme qui a, dès lors, vu apparaître de nouvelles notions, telles que la concurrence ou le financement par cas. Sans oublier, ainsi que l’a rappelé Jean-François Cardis, «la gestion des défis que représentent la croissance démographique ou le vieillissement de la population.» Le fait est que, d’ici 2020, le Nord vaudois devrait alors compter près de 124 000 âmes, dont le cinquième sera âgé de plus de 65 ans.

Un véritable bouleversement que les EHNV vont donc attaquer de front, en tentant de faire coïncider réalités du terrain et besoins, tant des communes membres, des employés que des partenaires de soins, qui ont tous été consultés afin de mettre sur pied ce plan stratégique qui, concrètement, comporte cinq orientations majeures.

– D’abord, la centralisation des activités des soins aigus spécialisés à Yverdon-les-Bains. Ceci, notamment, afin de regrouper, sur un seul site, les meilleures compétences médicales qui seront alors capables de prendre en charge toutes les pathologies relevant d’un hôpital non universitaire. «Un plateau médico-technique de pointe qui, de plus, devrait également permettre d’offrir un outil de travail capable de séduire, et donc de garder les spécialistes très demandés sur le marché», comme s’en est réjouit le directeur médical, Bertrand Vuilleumier. Cette centralisation, comme déjà annoncé, passera par des travaux d’agrandissement du site yverdonnois.

– Le maintien de deux hôpitaux de proximité à Saint-Loup et à la vallée de Joux. Deux sites qui garderont, entre autres, leur service d’urgence et qui seront équipés pour garantir l’établissement d’un diagnostic complet des patients et assurer les interventions ne nécessitant pas de longue hospitalisation. Quant à l’activité de l’unité de traitement de l’anorexie et de la boulimie, elle restera à Saint-Loup et devrait, même, être amenée à se développer.

– Troisième orientation: la construction, à Orbe, d’un centre de traitement et de réadaptation unique pour l’ensemble du Nord vaudois, qui prendra alors le relais des deux centres existants actuellement à Orbe et Chamblon. Ce dernier, à terme, devrait, sans doute, être amené à accueillir des logements.

– L’ouverture de permanences médicales proches de la population, ensuite. Ainsi, après Orbe et la vallée de Joux, Cossonay d’abord, puis Yverdon-les-Bains devraient, à leur tour, se voir doter de cabinets médicaux partenaires ou de permanences médicales. L’objectif étant de pallier au manque de généralistes qui, entre autres, induit une surcharge des service d’urgences, le tout en offrant une «porte d’entrée» supplémentaire dans le réseau de soin des EHNV.

– Enfin, le développement des activités ambulatoires. La réalité étant qu’au cours des dix dernières années, les pratiques médicales hospitalières ont évolué et permettent désormais une stabilisation plus rapide des patients. Le développement de ce type de prise en charge, entamé avec l’inauguration prochaine d’une troisième salle d’opération au centre de chirurgie ambulatoire (DaisY) permettra aux patient de regagner, dans les meilleures délais, leur domicile.

 

Le plan stratégique en quelques dates:

2015: construction d’un troisième bloc opératoire au Centre de chirurgie ambulatoire (DaisY) à Yverdon-les-Bains. Ouverture d’une permanence médicale à Orbe

2017: ouverture d’une permanence médicale à Cossonay.

2020: agrandissement de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains. Construction d’une Maison de la santé à Yverdon-les-Bains.

2025: construction d’un Centre de traitement et de réadaptation (CTR) unique pour l’ensemble du Nord vaudois, à Orbe.

Raphaël Muriset