Logo

Les élèves de Sbarro dévoilent leur talent

5 mars 2015

Formation – Le stand du célèbre créateur automobile nord-vaudois est, chaque année, une magnifique occasion pour ses étudiants de présenter, devant un très large public, toute l’étendue de leur savoir-faire acquis grâce à la formation distillée par l’école Espera.

Une partie des élèves de l’école Espera Sbarro de Montbéliard entourent Aria, la voiture qu’ils ont réalisée spécialement pour le Salon de l’auto de Genève. © Michel Duperrex

Une partie des élèves de l’école Espera Sbarro de Montbéliard entourent Aria, la voiture qu’ils ont réalisée spécialement pour le Salon de l’auto de Genève.

Pour ces 26 jeunes, cela restera comme une expérience unique. Pour le Salon de l’auto de Genève, les élèves de la promotion 2014-15 de l’école Espera Sbarro, basée en France voisine, à Montbéliard, ont eu comme mission de réaliser une voiture de A à Z à partir d’un moteur de Subaru.

En trois mois, les étudiants -treize se sont occupés de la carrosserie, les treize autres de la motorisation- ont ainsi réalisé un protoype gris et orange, au lignes très sportives, un modèle très aérien, qu’ils ont surnommé Aria. «Pour nous, ce nom symbolise le fait que notre voiture se veut légère comme le vent», explique Victor Berne, architecte d’intérieur venu à l’école se former en design automobile.

Douze semaines pour imaginer, dessiner, mouler et assembler une voiture entière reste un véritable tour de force. «Ce fut une période très intense», reconnaît Benjamin Mandirac, venu du monde de l’aéronautique. Comme ses camarades, le jeune Toulousain passera dix mois à l’école à se former aux différentes techniques de l’industrie automobile.

Le succès au rendez-vous

Elève de la première volée de l’école Espera en 1992-1993, le designer français Ludovic Lazareth pose avec son étonnant modèle de véhicule trois-roues Wazuma GT. © Michel Duperrex

Elève de la première volée de l’école Espera en 1992-1993, le designer français Ludovic Lazareth pose avec son étonnant modèle de véhicule trois-roues Wazuma GT.

Et qui sait, peut-être s’imposeront-ils dans ce milieu très concurrentiel, à l’image de Ludovic Lazareth, qui expose, sur ce même stand Sbarro, deux étonnants modèles de trois-roues, notamment son incroyable Wazuma GT. Ce véhicule décapotable à roues jumelées à l’arrière et aux allures de «Batmobile», propulsé par un bon vieux moteur V8 Jaguar d’une puissance de près de 400 chevaux, vaut la bagatelle de 170 000 euros. «Il y a un marché, assure le Savoyard. Je viens d’ailleurs d’en vendre un au Canada.»

Le designeur et constructeur auto-moto, basé aujourd’hui à Annecy, fut un des élèves de la première volée de l’école Espera, en 1992-93, quand les cours étaient encore dispensés à Grandson. «Je suis toujours rester proche de Franco Sbarro, l’appelant souvent dès que j’ai une question», souligne Ludovic Lazareth, qui n’a pas hésiter trop longtemps à accepter l’invitation du Nord-Vaudois à venir sur son stand.

 

La passion intacte du «sorcier de Grandson»

Création – Pour la 43e fois, le designer automobile Franco Sbarro est présent à Genève pour y dévoiler ses dernières réalisations, des voitures toujours aussi révolutionnaires et innovantes.

Franco Sbarro au volant de Triple, un bolide de 440 chevaux, prévu pour rouler sur circuit. © Michel Duperrex

Franco Sbarro au volant de Triple, un bolide de 440 chevaux, prévu pour rouler sur circuit.

Il a beau s’agir de sa 43e participation au Salon de l’auto de Genève, la passion de Franco Sbarro est intacte. Et c’est avec des yeux émerveillés que le génial designer automobile déambule entre les prototypes présentés sur son stand, petit joyau entouré, dans la halle 2 de Palexpo, de ceux des géants de la branche que sont VW, Skoda ou Seat. Mais pas de complexe, la foule se presse pour admirer les voitures imaginées par le «sorcier de Grandson» ou par ses élèves (lire ci-dessus).

Lors de ce 85e Salon, le designer automobile dévoile deux prototypes. Le premier, baptisé Triple, véritable flèche rouge et blanche, est taillé pour les circuits. «Triple pour trois places, explique simplement Franco Sbarro. Le but est qu’un pilote puisse emmener deux personnes sur un circuit, pour leur faire ressentir les sensations de la vitesse.» C’est pour cette raison que le constructeur n’a pas prévu d’habitacle sur cette voiture, qui ne renferme pas moins de 440 chevaux sous le capot. «Comme ça, les passagers ressentent le vent, les vibrations, ils sont bousculés», souligne avec fougue celui qui fut, en début de carrière, chef mécanicien de la célèbre Scuderia Filipinetti.

Le second véhicule présenté se veut un clin d’oeil. Il est une réplique de la fameuse Ferrari GTO Le Mans 1964, considéré comme la quintessence des voitures de course conçues par la marque au cheval cabré. Un modèle sixties, qui démontre encore une fois la passion de Franco Sbarro pour la vitesse, la course et l’automobile.

 

La Sbarro Baby reprend vie à Bussigny

© Michel DuperrexElle a tout d’une grande: un moteur à essence, des suspensions, une ceinture de sécurité et un très chic intérieur cuir… La réplique de la BMW 328 trône fièrement entre les prototypes du stand, avec, à son volant, la plus petite des grandes pilotes, Maria Eduarda (photo), fille du concepteur du véhicule, Leonel Silva. Véritable passionné, ce constructeur automobile, établi à Bussigny, a souhaité redonner vie à la ligne Sbarro Baby, de vraies voitures pour enfants élaborées par le Grandsonnois, mais dont il a arrêté la production il y a une quinzaine d’années.

«Au début de cette aventure, il y avait un double défi à relever, explique Leonel Silva. Oser s’approcher du maître pour lui demander l’autorisation de reprendre ses modèles, et réaliser le premier prototype, car de nombreuses pièces n’existent plus.» Si beaucoup de choses ont été faites à la main, comme à l’époque, le jeune constructeur a apporté une petite touche de modernité: «J’ai ajouté un système, avec une télécommande, qui permet aux parents de stopper le moteur à distance, pour des raisons de sécurité».

A l’heure actuelle, il n’existe que cet unique modèle, Leonel Silva souhaitant profiter du Salon de l’auto pour sonder le marché et voir s’il y a un intérêt. «Dans tous les cas, cela restera un produit de commande, que je personnaliserai selon la demande.»

Yan Pauchard