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Les élus ont mouillé leur tablier pour les carnavaliers
Pascal Broulis et Cesla Amarelle n’ont pas hésité à mettre la main à la pâte pour régaler 1000 personnes, vendredi soir. © Michel Duperrex

Les élus ont mouillé leur tablier pour les carnavaliers

25 février 2019 | Edition N°2443

Pascal Broulis et Cesla Amarelle ont joué les sommeliers, vendredi soir, à l’occasion du repas d’ouverture du carnaval. Retour sur cette soirée et les festivités qui ont suivi.

«C’est le King», lance en souriant Cesla Amarelle, tout en pénétrant dans la cantine du Carnaval de Sainte-Croix, ce vendredi soir sur le coup de 19h30. «Le King», c’est son collègue du Gouvernement vaudois, Pascal Broulis. Sur ses terres, le ministre PLR est comme un poisson dans l’eau. Les poignées de main et les bises pleuvent, tandis qu’il se fraie un chemin avec la socialiste jusqu’à la cuisine installée dans un coin de la cantine. Les deux élus ont une mission, pour cette soirée de lancement des festivités. Ils vont en effet mettre la main à la pâte pour servir les 1000 carnavaliers qui attendent d’être régalés (lire encadré).

Une tradition
au Conseil d’Etat

Pascal Broulis a d’ailleurs déjà enfilé sa salopette blanche au moment où il rejoint la Confrérie des amis du carnaval, qui mijote du fromage d’Italie, des patates et des haricots secs dans trois énormes chaudrons. Membre fondateur de la manifestation, le ministre joue les garçons de café depuis plus de trente ans, lors de ce repas d’ouverture. Et la coutume veut qu’il embarque à chaque fois un autre membre du Gouvernement cantonal. «C’est une obligation: cela figure dans le règlement interne et officieux du Conseil d’Etat», glisse-t-il. «Il y a une liste d’attente et je suis l’heureuse élue», renchérit Cesla Amarelle. Pour elle, c’est donc une grande première. «Tu peux te mettre en salopette ou en tablier», lui annonce son collègue, au moment où ils prennent leur service. Elle optera pour la seconde option: «Je crois que c’est stratégiquement moins salissant. Mais le top, ce serait de juxtaposer les deux!»

Rompu à l’exercice, Pascal Broulis lui dispense quelques précieux conseils. «Il me dit que je devrais lever mon plateau au-dessus de ma tête pour pouvoir regarder mes pieds, car il y a parfois des trucs par terre. J’appréhende quand même un peu», note Cesla Amarelle. Elle n’est pas la seule. En lice pour l’élection complémentaire au Conseil d’Etat, le 17 mars, la socialiste Rebecca Ruiz vient de faire son arrivée, aux côtés de son concurrent, l’UDC Pascal Dessauges. Tous deux sont également de service, et la candidate de la gauche redoute un peu de traverser la cantine avec d’énormes plateaux. «J’espère que je ne vais pas en renverser un, c’est ma hantise. Je suis tellement maladroite!»

«Les patates
ne sont pas cuites»

Tandis que les serveurs d’un soir étudient la meilleure stratégie à adopter, Frédéric Haarpaintner, président de la Confrérie des amis du carnaval, lance le rappel des troupes pour un petit briefing, à 20h20. Outre les conseillers d’Etat et les deux prétendants à l’Exécutif cantonal, la Municipalité de Sainte-Croix est venue prêter main forte à la Confrérie. Ils sont une trentaine, au total, pour rassasier tout le monde. Mais alors que la brigade est dans les starting-blocks, un petit problème de brûleurs vient entacher les opérations. «Les patates ne sont pas cuites», explique Franklin Thévenaz, syndic de Sainte-Croix.

A 20h55, les pommes de terre sont enfin à point et Philippe Duvoisin, vice-syndic de la commune, se met à taper dans ses mains: «On y va!» En cinq minutes, les sommeliers sont alignés, parés pour le coup de feu. Alors que Pascal Broulis s’empare d’un plateau, il en tend un second à Cesla Amarelle: les deux conseillers d’Etat sont fin prêts pour aller à la rencontre de leur première tablée. Très à l’aise, le PLR ouvre la marche tout en jetant des coups d’œil par-dessus son épaule pour évaluer la progression de sa collègue. «C’est un gymkhana», sourit-elle après avoir contourné des enfants qui jouent sur le sol. Durant une demi-heure, les élus multiplient ainsi les allers-retours entre la cuisine et les convives. Les traits de certains, un peu crispés au début, laissent rapidement place à de larges sourires.

A 21h35, tout le monde a enfin reçu son assiette et les élus s’attablent pour déguster le repas. Bilan de l’opération: aucun plateau renversé et des serveurs ravis. «Il y a eu un petit stress au début mais après, j’étais complètement détendue, confie Cesla Amarelle. Et je suis très fière d’avoir servi à manger aux pompiers!»

Caroline Gebhard