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Les experts croient au maintien d’YS
Les spécialistes comptent sur le retour en forme de Varol Tasar pour améliorer l’animation offensive yverdonnoise.  Lado-a

Les experts croient au maintien d’YS

16 janvier 2025 | Textes: Manuel Gremion | Photo: Lado-A
Edition N°3871

Le championnat reprend dimanche à 14h15 au Letzigrund, face au FC Zurich, pour Yverdon Sport. Alain Béguin, Jérémy Manière et Alain Rochat, tous anciens joueurs des Verts et suiveurs attentifs du foot suisse, se positionnent à propos du changement d’entraîneur, des besoins de l’équipe, ainsi que de la lutte contre la relégation.

Alain Béguin:
«Je n’ai pas de doutes»

Le changement d’entraîneur: «Le fait de ne pas avoir pu s’appuyer sur un onze de base a fait du tort à Alessandro Mangiarratti, qui a fait un peu ce qu’il a pu, mais pas toujours les bons choix. J’ai l’impression que tous les joueurs ne donnaient pas tout. Paolo Tramezzani est un gagnant, et c’est ce qu’il faut à Yverdon en ce moment. Vittorio Bevilacqua avait un peu le même type de sang. Ça peut marcher, cette façon de faire un peu à l’ancienne, comme quand dans le temps on demandait à Gilbert Gress ou Gabet Chapuisat de venir. A court terme, ça peut fonctionner, mais sur la longueur, je ne sais pas, car je n’ai pas l’impression que Tramezzani est quelqu’un qui construit. Lui, il fonce. Ce n’est de toute façon pas évident de faire le bon choix.»

Les besoins d’YS: «J’aimerais déjà que certains retrouvent leur forme. Je fonde beaucoup d’espoirs en Varol Tasar (photo). Kevin Carlos manque, on n’a pas toujours la chance d’avoir un tel joueur. Les centres-avants ne sont pas mauvais, mais peut-être pas assez focus sur le goal. La période où je ne courais pas trop devant et marquais est révolue, désormais il faut tous les ingrédients. Yverdon doit oser jouer l’offensive: en 5-4-1, ça ne paie pas.»

Les chances de maintien: «J’y crois totalement, je n’ai pas de doutes. Il y a une bonne équipe, de bons éléments et, même si je ne suis pas dans le vestiaire, je perçois un bon était d’esprit. Je pense Winterthour moins fort qu’Yverdon, alors je n’ai pas peur. Je serais vraiment déçu si l’équipe coulait.»


Jérémy Manière: «Avant tout être bon, pas forcément beau»

Le changement d’entraîneur: «Je n’ai pas été spécialement étonné du changement. L’équipe piétinait, amassait peu de points depuis un certain temps et Alessandro Mangiarratti était critiqué, même si à mon sens les gens ont été durs avec lui. Le choix de Paolo Tramezzani fait sens, alors qu’une filière italienne se dégage de plus en plus à l’interne. Le fait qu’il connaisse bien la Super League plaidait en sa faveur. Je me rappelle toutefois que les supporters d’Yverdon reprochaient le manque de jeu durant l’automne. Je ne suis pas certain que cela va changer. Dans certaines situations, il faut avant tout être bon, pas forcément beau.»

Les besoins d’YS: «En évoquant le nombre de buts inscrits, 16 en 18 matches, on a déjà tout dit. Yverdon a besoin de se renforcer sur la phase offensive. Mitchy Ntelo, par exemple, est un jeune qui découvre le championnat, il doit s’acclimater, et empiler des attaquants ne va pas régler le problème. Il est aussi question de l’animation. Par ailleurs, YS était très fort à domicile la saison passée, mais j’ai le sentiment que Kevin Carlos avait résolu pas mal de problèmes par lui-même. Il s’agit de dénicher des joueurs offensifs afin de créer plus de situations. Peut-être des ailiers? Par ailleurs, dans quel état de forme se trouve Varol Tasar, aura-t-il la confiance du coach?»

Les chances de maintien: «Les Yverdonnois possèdent une marge de quelques points avant de commencer. Elle est petite, oui, mais elle existe. Je crois au maintien car, en ce qui me concerne, je ne vois aucune lisibilité dans le projet de GC. J’imagine plus Winterthour être capable de revenir. Cela dépendra également des transferts que Grasshopper réalisera encore. Les Zurichois jouent avec le feu, et YS pourrait en profiter.»


Alain Rochat: «C’est de Varol Tasar dont Yverdon a besoin»

Le changement d’entraîneur: «Alessandro Mangiarratti était en danger depuis un moment, car quand les choses n’évoluent pas, ça se passe comme ça. Il fallait s’attendre à un changement. En ce qui concerne Paolo Tramezzani, je le connais surtout de ses passages à Sion. C’est quelqu’un qui va demander un engagement total, qui est très exigeant. Ses équipes sont organisées, avec une structure défensive. Son FC Sion n’était pas spectaculaire, mais efficace. Il remportait des points.»

Les besoins d’YS: «C’est de Varol Tasar dont Yverdon a besoin. C’est une très bonne chose qu’il soit de nouveau là. L’équipe a connu de bonnes phases, mais a manqué de constance. Je pense qu’il faudrait un milieu supplémentaire qui, un peu comme Boris Cespedes, soit capable de solidifier tous les compartiments. C’est-à-dire bon défensivement et sachant également bien se projeter dans les transitions offensives, car c’est à ce sujet qu’Yverdon a rencontré des difficultés. Un milieu box-to-box, ayant le volume de jeu pour apporter du danger. Les attaquants se sont retrouvés trop esseulés. »

Les chances de maintien: «J’y crois, bien sûr. Un nouveau mini-championnat commence. Pour des équipes en forme, comme le Lausanne-Sport, on regrette parfois ces coupures. Celles qui se trouvaient dans le dur, comme Yverdon, peuvent en bénéficier. Le nouvel entraîneur a eu le temps de travailler ses ajustements et, sur le plan mental, la pause fait du bien à l’équipe. Dans mes pronostics de début de saison, je voyais YS se sauver en barrages. Idéalement, il faudrait toutefois éviter cette place. Si Yverdon redevient dangereux et surprenant à domicile, il se sauvera.»