Les exploitants d’un kiosque ont filé
18 octobre 2013Clients et fournisseurs du Kiosque Le Piaf, rue d’Orbe, attendent depuis août le retour des tenanciers. Ceux-ci ont tout abandonné derrière eux.
Où son passés les exploitants du Piaf, à une époque l’un des kiosques les plus fréquentés de la ville ? Cette question hante aussi bien les habitués que les fournisseurs. En effet, les deux frères d’origine portugaise qui exploitaient ce commerce, situé rue d’Orbe 48, depuis quelques années n’ont plus donné signe de vie depuis leur départ en vacances, mi-juillet.
Ne les voyant pas revenir, les clients et les commerçants du quartier ont commencé à s’interroger. Aujourd’hui, leurs commentaires laissent penser que ces deux hommes n’étaient pas faits pour exploiter ce type de commerce. «Ils n’avaient jamais de monnaie et ils refusaient de verser les gains de loterie à des gens qui avaient joué dans un autre kiosque», explique une habitante du quartier. «Avec eux, c’était toujours la guerre pour les places de parc», ajoute un habitué d’un café voisin.
Les clés par la poste…
«Le 12 août dernier, nous avons reçu les clés dans une enveloppe recommandée, sans aucune explication», commente le gérant de l’immeuble. Et d’ajouter : «Ce qui est surprenant, c’est qu’ils ont payé le loyer jusqu’à ce moment-là. D’habitude, nous avons affaire à des locataires qui ne paient pas depuis plusieurs mois et qui restent dans l’objet.»
La Justice de paix a été saisie et, pour l’instant, tout est bloqué. Un inventaire a été requis auprès de l’Office des poursuites, tous les articles étant encore dans le commerce. Et jusqu’à la libération des locaux, il peut encore s’écouler quelques mois.
Domicile abandonné
A Saint-Aubin-Sauges (NE), où ils étaient domiciliés depuis trois ans, les deux exploitants du kiosque yverdonnois n’ont pas été revus depuis l’été. Leur appartement a finalement été contrôlé sous l’autorité de la police. Il a été abandonné en l’état, avec tout le mobilier et les effets personnels.
Montagne de poursuites
Depuis, selon une source bien informée, les poursuites ne cessent d’affluer : «Il y en a pour des dizaines de milliers de francs. Au début, cette double disparition paraissait mystérieuse. Mais elle pourrait s’expliquer par l’accumulation des dettes. On dit qu’ils seraient repartis dans leur pays d’origine, mais, officiellement, on n’en sait rien.»
Le «Piaf» est prêt à reprendre le commerce
«Oui, je suis intéressé à reprendre ce commerce. C’était le meilleur kiosque privé du canton. J’ai contacté la gérance, mais pour le moment, ils ne peuvent rien faire», explique Marcello Ponzetta, l’homme qui a baptisé ce kiosque et qui l’a exploité durant seize ans. Et d’ajouter, très motivé : «Tout le monde attend que je l’ouvre !»
Le propriétaire, un fonds de pension, a mandaté un agent d’affaires pour suivre la procédure. Jusqu’à maintenant, malgré les courriers recommandés, les destinataires, partis sans laisser d’adresse à Saint-Aubin-Sauges, n’ont pas donné signe de vie. L’invitation à un état des lieux risque, elle aussi, de ne provoquer aucune réaction.