Les fans du numérique devront patienter
17 décembre 2024 | Jean-Philippe Pressl-WengerEdition N°3854
La Ville doute qu’une édition 2025 de Numerik Games ait lieu. L’Association, elle, pense que tout reste encore ouvert.
En épluchant le budget de la Commune d’Yverdon-les-Bains pour l’année 2025, on remarque que la subvention pour les Numerik Games a été réduite de moitié, passant de 120 000 francs en 2024 à 60 000 pour l’année à venir. «Dans le contexte actuel, avec des finances qui ne sont pas extensibles et des demandes d’augmentation de subventions qui se multiplient, détaille la vice-syndique Carmen Tanner, il faut faire des choix. Et comme nous n’étions pas persuadés que l’entier de la subvention serait effectivement consommé par Numerik Games, nous avons décidé de réduire celle-ci de moitié. Notons encore, ajoute la responsable de la culture yverdonnoise, que 60 000 francs, ce n’est pas rien.»
Si la somme peut permettre d’avancer (ndlr: en comparaison les Jeux du Castrum profitent, eux, d’une subvention de 263 000 francs), le signal que cette réduction abrupte envoie n’est pas des plus réjouissants. D’autant plus que la municipale laisse clairement entendre qu’en raison du temps restant à disposition pour organiser ce genre de manifestation, elle pourrait être réduite à un «teaser» pour 2025. «S’il faut chercher une directrice ou un directeur, que cette personne doit ensuite créer un projet et le soumettre, explique Carmen Tanner, il sera très compliqué que quelque chose puisse être mis sur pied l’année prochaine.»
Partenaires recherchés
Du côté de l’Association Numerik Games, le son de cloche est assez différent. «Plutôt que de rechercher la perle rare qui pourrait diriger le projet, nous préférons miser sur la mise en commun des différents savoir-faire, répond Nadia Mettraux, membre du comité de l’Association Numerik Games et directrice de l’ADNV, membre fondateur du festival. Même si l’édition 2025, que nous planifions plutôt pour l’automne, serait peut-être plus modeste que les éditions précédentes, nous recherchons avant tout la mise en commun des bonnes volontés.»
Un peu comme partout, le volet financier reste une raison d’inquiétudes mesurées. En effet, au-delà des 60 000 francs retirés par la Ville d’Yverdon-les-Bains, l’Association doit faire face à l’exil des sponsors historiques. Ceux-ci ont en partie décidé de suivre l’équipe initiale, partie sur les bords du Léman en 2023.
«Nous sommes actuellement dans l’attente des retours de plusieurs sponsors potentiels, détaille Pascal Gafner, le président de l’Association Numerik Games. Début janvier, nous serons fixés sur le budget que nous aurons à disposition pour organiser une éventuelle édition 2025.» Plusieurs possibilités s’offrent aux organisateurs, utiliser une infrastructure existante, afin de minimiser les coûts, ou alors, si les sponsors répondent présent en masse, pourquoi ne pas rêver à une édition emblématique? «Mais si la situation financière demeurait fragile, nous ne prendrions pas de risque, promet Pascal Gafner, l’idée n’est pas de faire perdre de l’argent à la communauté.»
Nouveau concept
L’année prochaine, il s’agira pour Numerik Games de se réinventer pour ne pas proposer une copie plus ou moins pâle de l’ancien festival. Des ateliers ont déjà été organisés en collaboration avec la Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD) et ont permis de redéfinir les grandes lignes de la nouvelle mouture.
Sous quelle forme renaîtra Numerik Games? Tout demeure encore très flou pour l’instant. Mais on se laisse volontiers aller à imaginer un festival mêlant intelligemment quelques performances artistiques pointues à une partie plus populaire, plus accessible, indispensable au véritable rayonnement d’une telle manifestation dans la région yverdonnoise.