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Les food trucks sont «tendance» à Y-Parc

4 avril 2016
Edition N°1714

Yverdon-les-Bains – Deux restaurants itinérants proposent, dès aujourd’hui, des repas à l’emporter. L’offre double, mais la roulotte des Gourmets n’est plus tolérée.

Le vendeur de pâtes, présent les vendredis sur le site, sera rejoint, dès cette semaine, par un camion proposant des hamburgers et des sandwiches. © Muriel Aubert

Le vendeur de pâtes, présent les vendredis sur le site, sera rejoint, dès cette semaine, par un camion proposant des hamburgers et des sandwiches.

Il est midi à Y-Parc. Une petite dizaine de personnes travaillant dans le Parc scientifique d’Yverdon-les-Bains se trouvent déjà devant le comptoir du vendeur de pâtes itinérant, qui vient chaque vendredi. Depuis le mois de décembre, un food truck différent fait halte, chaque jour, à l’avenue des Sciences. La phase de test s’est terminée et, vu l’enthousiasme que le concept a suscité, Y-Parc, en collaboration avec la Ville, a décidé de doubler cette offre. Dès aujourd’hui, ce n’est plus une, mais deux places d’arrêt -ce qui pourrait permettre à trois camions-restaurants de s’y installer- qui sont disponibles. Produits de saisons, hot-dogs, focaccia ou wraps… deux propositions de repas, à manger sur les bancs publics ou devant l’ordinateur, sont dorénavant offertes chaque midi.

«Il y a une très grosse demande. Y-Parc avait besoin d’une offre alternative au restaurant», explique Sandy Wetzel. Le directeur du Parc scientifique précise que plus de cinquante personnes se sont restaurées, chaque jour, auprès des cuisiniers itinérants, ces derniers mois. «Les chiffres sont comparables à ceux faits sur la place de la Riponne, à Lausanne. Nous avons été surpris en bien. La clientèle s’est faite très rapidement, et ce, malgré la période hivernale», ajoute-t-il. Pour divertir l’offre, avec des menus adaptés aux différents régimes alimentaires, les food trucks sélectionnés ne peuvent pas venir plus de trois fois par semaine.

La roulotte L’Express fermée

Bien que ce concept soit tendance et réponde à une demande, une grosse amertume se fait ressentir du côté des patrons du restaurant d’Y-Parc, présents depuis douze ans sur le site. Ce n’est pas le fait de voir arriver des concurrents qui dérange Liliane Galmiche et son associé, mais de devoir fermer leur food truck. Depuis plus de quatre ans, ils proposent, dans L’Express, une roulotte en marge de leur restaurant, des snacks et des plats à l’emporter. Alors qu’une offre de street food se développe sur le site, les premiers arrivés, n’ont pas pu renouveler le permis d’exploiter leur remorque et ont servi leurs derniers plats à l’emporter jeudi dernier.

«Tout était clair depuis le début. En 2011, les restaurateurs ont reçu une autorisation d’exploiter la roulotte pendant deux ans, puis elle a été prolongée deux ans de plus, explique la municipale yverdonnoise Valérie Jaggi Wepf. Il faut savoir que l’installation n’est pas légale et déroge à la Loi cantonale sur l’aménagement du territoire et les constructions. La structure n’est pas mobile et elle était mal placée. Des files d’attente se créaient sur la route.»

«La police est venue nous rappeler que nous devions fermer et nous dire de nous débarrasser de la roulotte, alors que nous étions en plein service, jeudi à midi, et que nous avions encore l’autorisation d’exploiter», lance la patronne, sans cacher sa rancune. De plus, elle a été surprise d’apprendre qu’elle devait retirer la roulotte, placée sur des places de parc qu’elle loue, le jour même.

Les restaurateurs pourraient s’inscrire dans le tournus des food trucks, «mais pour nous, qui avons un restaurant à gérer à côté, ce service n’était déjà pas rentable en le proposant cinq fois par semaine, alors imaginez si nous ne pouvons le proposer que trois fois par semaine», lance Liliane Galmiche. Sans compter que les patrons ont déjà investi 60 000 francs pour leur roulotte et qu’il faudrait encore dépenser de l’argent pour mettre le véhicule aux normes. «Nous nous attendions à recevoir une nouvelle autorisation, mais visiblement nous nous sommes trop obstinés à espérer», regrette Liliane Galmiche, qui espère parvenir à trouver une alternative pour les employés engagés spécialement pour la vente à l’emporter et pour continuer à proposer ses paniers aux clients.

La liste des food trucks présents à Y-Parc se trouve sur www.y-parc.ch.