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«Les habitants ont la liberté d’utiliser ou non ce service»
Le nouveau contenant actuellement mis en place devant l’ancienne benne de récupération des plastiques à la STRID: un sac LEO en version XXL. patrick Wurlod

«Les habitants ont la liberté d’utiliser ou non ce service»

19 mars 2025 | Textes: Maude Benoit
Edition N°3913

Un citoyen fait part de son mécontentement à propos de la gestion des déchets plastiques. Réponse de la Municipalité.

«Est-ce que vous trouvez normal de devoir payer une nouvelle taxe sur un sac de recyclage dont l’argent ne revient pas à la Ville, mais sert à enrichir une entreprise privée?» a interpellé Didier Forestier, ancien conseiller communal PLR, en rendant visite au bureau de rédaction de votre journal. Il s’insurge ensuite: «Ils ont enlevé la benne de recyclage des plastiques à la STRID. Si on veut recycler nos plastiques, on est donc obligés de passer par les sacs LEO. Ce qui va arriver, c’est que tout le monde va remplir ses sacs blancs et basta!» conclut Didier Forestier.

Contacté à ce sujet, Jean-Paul Schindelholz, directeur de la STRID, a tout de suite démenti en expliquant qu’«un contenant a été mis en place, devant la benne, pour collecter gratuitement les flaconnages. Ce remplacement s’explique pour des raisons d’organisation et de logistique.» Dès lors, il semble que Didier Forestier soit passé au mauvais moment. Informé à ce sujet, ce dernier se demande combien de temps cela va durer, avant que ce dispositif disparaisse…

Pour le moment, il est donc toujours possible d’aller déposer ses déchets plastiques gratuitement à la STRID, ce que confirme la Ville d’Yverdon-les-Bains en la personne de Brenda Tuosto, municipale en charge de la mobilité, de l’environnement et des infrastructures (MEI). Elle ajoute que «ceux qui ne souhaitent pas adopter le système LEO peuvent toujours rapporter leurs flaconnages aux points de collecte des magasins de grande distribution. Il reste également possible d’éliminer certains déchets plastiques dans les sacs taxés ou de les déposer dans les points de collecte sélectifs de la commune pour le PET. Les habitants ont la liberté d’utiliser ou non ce service.»

LEO Recycle, rappel

Pour rappel, la Commune d’Yverdon-les-Bains a mis en place une phase de test depuis le 1er janvier dernier, donnant la possibilité d’acheter des sacs LEO pour trier son plastique, afin que l’entreprise grandsonnoise LEO Recycle puisse revaloriser ces déchets. Basé sur la bonne volonté des citoyennes et des citoyens quant au tri des déchets, le processus est incitatif et non obligatoire. Il s’inscrit dans une démarche durable qui vise à améliorer la gestion des déchets plastiques ménagers. Il demande tout de même d’acheter des sacs spécifiques. Une dépense qui s’ajoute à la taxe annuelle et aux sacs blancs taxés, ce qui n’est pas du goût de tout le monde, notamment de Didier Forestier.

Une taxe de plus, vraiment?

Questionnée sur le sujet, Brenda Tuosto répond que «cette nouvelle prestation est entièrement financée par la taxe forfaitaire sur les déchets existante, sans augmentation de celle-ci. Ainsi, aucune taxe supplémentaire n’est imposée aux citoyens, même avec la mise en place d’une nouvelle collecte porte-à-porte gratuite. Les frais de collecte et de mise à disposition de l’infrastructure sur le territoire communal, ainsi que les frais fixes y afférents, sont couverts par cette taxe forfaitaire.»

La municipale socialiste ajoute que si le sac LEO reste donc payant, c’est pour couvrir toute autre prestation proportionnelle à la quantité de déchets, comme les coûts de traitement et de recyclage des déchets plastiques auprès de LEO Recycle.

Dès lors, il ne serait pas question d’un enrichissement d’une entreprise privée. À ce sujet, elle précise encore que «la collaboration entre les collectivités publiques et les entreprises privées est courante et permet de bénéficier d’expertises spécialisées pour offrir des services innovants et efficaces pour la population. La Ville fait régulièrement appel à des entreprises spécialisées, notamment dans des domaines nécessitant des infrastructures spécifiques et des compétences pointues.»


Décompte qui compte

Sur la question de la gestion des déchets plastiques, Greenpeace Suisse et Plastic Free Campus (soutenu par la Fondation Gallifrey) se sont associés pour organiser pour la première fois en Suisse The Big Plastic Count (Le grand décompte de plastique). Le but, recueillir des preuves décisives qui inciteront le gouvernement suisse et les membres du Parlement à prendre des mesures contre le plastique au niveau national tout en soutenant un ambitieux traité international sur les plastiques, actuellement dans sa dernière phase de négociation.

The Big Plastic Count, qui se tiendra du 31 mars au 6 avril en Suisse, offre ainsi à chacun et chacune l’occasion de découvrir ce qu’il advient de nos déchets plastiques une fois jetés.

Pour participer, il est nécessaire de s’inscrire sur le site pour recevoir gratuitement votre kit numérique contenant tout ce dont vous avez besoin pour participer, ainsi que la marche à suivre.

Infos:

thebigplasticcount.ch

om. /Réd.