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Les indélogeables corbeaux freux

13 mai 2014

Malgré le dépôt d’une pétition, les habitants de certains quartiers de la Cité thermale, excédés par les corvidés, risquent de devoir prendre leur mal en patience.

Les corbeaux freux : aussi coriaces qu’indésirables pour certains.

Les corbeaux freux : aussi coriaces qu’indésirables pour certains.

A bout de nerfs en raison des nuisances sonores et des déjections des corbeaux freux, les habitants de plusieurs quartiers de la Cité thermale ont adressé dernièrement une pétition, puis un courrier, à la Municipalité demandant quelles mesures allaient être prises pour «lutter contre la prolifération des colonies».

Sandro Rosselet, chef du Service des travaux et de l’environnement, admet que la population de corbeaux freux, estimée à 500 individus, a vraisemblablement augmenté à Yverdon-les- Bains. En revanche, le nombre de nids est moins important, le biologiste Alexandre Maillefer en ayant recensé 236 contre 211 en 2013.

En charge du comptage des corbeaux freux pour la station ornithologique de Sempach, Jean-Claude Muriset signale des mouvements importants au sein de la Cité thermale. Selon ses chiffres, le Bois des Vernes, qui regroupait une centaine de couples nicheurs l’an dernier, en accueille, par exemple, moins de dix. Ils ne sont plus qu’une trentaine à la réserve des Rigoles, contre environ cent auparavant. Cette année, les corbeaux freux ont particulièrement investi le centre-ville, avec, par exemple, une quarantaine de couples au Parc Piguet, mais rien ne dit que la tendance va se confirmer l’an prochain. «Ces oiseaux sont extrêment mobiles», indique Jacques Jeanmonod, qui s’occupe de leur recensement dans le périmètre de la Broye et du lac de Morat.

Imprévisibles quant à leurs déplacements, les freux sont par ailleurs difficiles à déloger. «Ils sont assez malins pour utiliser les perchoirs à disposition. La solution serait de couper tous les arbres de la ville», ironise Jean- Claude Muriset. Pour sa part, Jacques Jeanmonod évoque plusieurs mesures ayant rencontré un certain succès dans son secteur. «A Saint-Aubin (FR), les habitants ont fait du bruit avec des planches pour les déranger avant qu’ils nichent et à Morat, les pompiers ont aspergé les nids avec des lances d’incendie», commente-t-il. Du côté d’Yverdon- les-Bains, le service de Sandro Rosselet va soumettre, cet automne, des mesures à la Municipalité, privilégiant la taille des arbres à l’effarouchement des oiseaux, qui présenterait un coût conséquent au vu des nombreux sites abritant des corbeaux freux.

Ludovic Pillonel