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Les initiants dénoncent l’irrespect de la volonté populaire

26 juillet 2013

Le préavis municipal consacré à la route de contournement comporte des appréciations qui suscitent de vives réactions.

Une bonne partie de ce qui pourrait s’adapter à la route de contournement était déjà prévu (en vert).

«Nous en avons marre qu’on piétine la volonté populaire!» Les auteurs de l’initiative «Stop aux bouchons» sont fâchés, très fâchés, après avoir procédé à la lecture des préavis consacrés à la route de contournement (demande de crédit d’étude de 1,7 million de francs) et la construction de l’accès au Centre sportif des Isles (5,95 millions de francs) qui devrait faire partie intégrante de cette route communale à 50 km/h. Tout simplement parce que de nombreux passages sont, à leurs yeux, tendancieux, leur attribuent des choses qu’ils n’ont jamais dites -par exemple le passage par la rue Kiener-, ou font relation non pas à une volonté populaire clairement exprimée -l’initiative a obtenu l’adhésion de 62% des votants-, mais à AggloY, un projet par lequel ils ne se sentent pas liés: «Ce projet a fait l’objet d’une convention entre municipalités. Les Conseils ne se sont pas engagés.»

Complexe et coûteux…

Le comité d’initiative a le sentiment que l’autorité municipale rechigne à aller de l’avant. Et de citer par exemple le passage du préavis qui parle «d’exercice complexe au niveau foncier». «Sur le tracé demandé par l’initiative, soit Kiener-Moulins, Guimps-Graveline-Roseyres-PST, il n’y a que deux propriétaires concernés, M. Freymond (parcelle 3039) et la Commune d’Yverdon-les-Bains, maîtresse du PST!).

Cette dramatisation à l’excès transpire tout au long des textes. Serge Lovey se demande ainsi pourquoi le projet d’accès au Centre sportif des Isles a tellement besoin d’études: «Il a été étudié à maintes reprises, les dernières fois en 2009 et en 2011.» Cet initiant dénonce par ailleurs la multiplication des études sans suite. Pierrette Roulet-Grin souligne pour sa part qu’au niveau des études d’impact, le rapport «Concept TIM-transport individuel motorisé» rendu le 31 mai 2010, et qui a coûté plus de 100 000 francs, comprend toutes les données nécessaires: «La Municipalité veut jeter l’argent par les fenêtres à l’heure où elle se plaint de devoir se serrer la ceinture?»

Les initiants relèvent par ailleurs que le tronçon Sud (prioritaire) a été validé par le Conseil d’Etat en 2011, «toutes les oppositions à une route à cet endroit ayant été levées par le Tribunal fédéral».

Le juste prix

Un des aspects qui énerve le plus les initiants concerne l’usage de la menace et de la peur. L’autorité présente cette route de contournement comme un projet qui va engendrer 50 millions de francs de dépenses supplémentaires. La réalité est toute autre. A l’instar du tronçon Graveline-Moulins, pour lequel près de 6 millions sont demandés, la plus grande partie du projet est compatible avec ce qui était envisagé, du Barreau Ouest à Yverdon-Sud. Les initiants, sur la base d’études réalisées par des spécialistes, considèrent que le surcoût imputable à la route de contournement ne dépasse pas 15 millions de francs.

Et la volonté populaire?

Les initiants s’étonnent tout de même que l’autorité municipale se plaigne d’avoir à «réviser le plan des investissements». A leurs yeux, rien de plus normal puisqu’il s’agit de respecter la volonté populaire. Ils relèvent au passage que le plan d’investissements 2013-2022 prévoit 19 millions pour l’axe Midi-La Sallaz. Il suffit de réaliser en priorité la route de contournement, ce qui permettrait de libérer l’axe Midi-La Sallaz. Ils en ont en marre par ailleurs des menaces proférées, du genre: «Certains tronçons pourraient être réduits, voir leur construction définitive différée.»

Et Daniel Cochand de s’étonner du mélange des genres: «Dans tous les cas, la route de contournement devra s’insérer dans le concept final du projet d’agglomération.» Quid alors de la volonté populaire?

 

Isidore Raposo