Les livres sont descendus d’un étage

La librairie l’étage a démarré un nouveau chapitre en s’installant dans des locaux situés… au rez-de-chaussée, à la rue du Milieu.

«On sait qu’on va entendre la blague un moment, mais ça ne me perturbe pas plus que ça. On se devait de garder notre identité», sourit Céline Besson, responsable de la librairie indépendante l’étage depuis 2009 – qui s’appelait La Fontaine puis Fahrenheit 451 avant que l’Yverdonnoise reprenne l’échoppe.

Car voilà une dizaine de jours que les ouvrages et leurs quatre libraires ont quitté l’étage de la rue du Lac 44 pour s’installer dans les pittoresques locaux de la rue du Milieu 19. Les personnes qui affluent dans la boutique s’extasient. «On n’a entendu que des waouh depuis l’ouverture», se réjouit Céline Besson.

Une opportunité

Son nouveau fief compte 70 mètres carrés de plus, mais pas plus de livres, notamment parce que les plafonds sont moins hauts. Il faut dire que changer de locaux n’était pas un but en soi. Mais quand l’opportunité se présente il y a deux ans, Céline Besson et son équipe la saisissent. «On a vu le potentiel du lieu. Même si la librairie fonctionnait bien à la rue du Lac, il y a plus de passage à la rue du Milieu, et c’est une belle rue. S’installer là, c’était un peu comme dans le meilleur des mondes.» S’ensuit alors toute une période de demandes d’autorisation, de remise aux normes et de rénovation dans ce bâtiment qui est l’un des plus anciens de la ville.

Déménager des milliers de livres, «c’est beaucoup d’amis, de camions et de caisses». Il a fallu associer «le savoir-faire des libraires pour trier et ranger» à la bonne volonté des autres pour tout porter et déplacer, raconte Céline Besson.

Mobilier revalorisé

Le comptoir d’apothicaire à tiroirs bleu, précieux héritage des locaux de la rue du Lac, a suivi. Comme tout le reste du mobilier. «Je suis très fière que nous ayons pu revaloriser tous les meubles. Les bibliothèques avaient été faites sur mesure pour les anciens locaux. J’ai un ami qui a de grandes compétences et qui les a adaptées au nouveau lieu, notamment avec les différentes hauteurs de plafonds. La plupart des autres meubles ont été chinés en brocante. «Et les neufs, nous les avons fabriqués nous-mêmes.»

Quant à la prospérité d’’une librairie en 2025, Céline Besson n’est pas inquiète. «Les librairies indépendantes de Suisse romande se portent bien.»

Et avec le professionnalisme et l’amour de la lecture de Nathalie Wyss, collaboratrice depuis neuf ans, Ella Balisson, en place depuis trois ans et Julie Gremaud, qui vient de rejoindre l’aventure, c’est une nouvelle page réjouissante que la librairie l’étage a commencé à écrire.