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Les mains d’un artiste au service du destin du LHC

16 mars 2012

Oliver Setzinger arbore son look playoffs. Atout offensif numéro un du LHC cette saison, l’Autrichien ne fuit pas les responsabilités.

Hockey – LNB – Oliver Setzinger, le top scorer du Lausanne HC, était de passage à Orbe cette semaine. Rencontre avant la série finale face à Langenthal.

A l’heure de la finale des playoffs de LNB, les yeux des passionnés de hockey sont rivés, comme à l’accoutumée, sur Malley, où le Lausanne HC tente, depuis la saison 2005-2006, de reconquérir sa place à l’étage supérieur. Un peu partout dans le milieu, il se murmure que «cette fois c’est la bonne». «C’est un peu chaque année ce discours», relativisait le capitaine Florian Conz, invité sur le plateau de La Télé en début de semaine.

Pourtant, le LHC montre cette saison des signes d’une domination jamais exercée depuis la relégation de 2005. Le top scorer autrichien des Lions Oliver Setzinger, impérial durant ces playoffs, est l’un de ceux-ci. Artiste aux mains en or, il était de passage chez des amis à Orbe mardi dernier. On en a profité pour évoquer avec lui la finale qui débute ce soir face à Langenthal.

La Région: Alors que vous aviez connu de bonnes saisons en LNA avec Langnau et Davos, le public s’est étonné de vous voir signer à Lausanne, en LNB, en 2010. Quelles sont les raisons de ce choix?

Oliver Setzinger: Je n’ai toujours entendu que des bonnes choses à propos de Lausanne. Le club a un beau projet pour remonter en LNA et je voulais vraiment prendre part à quelque chose de grand. J’ai joué dans plusieurs des meilleures ligues du monde, j’ai déjà tout vu, et je peux affirmer que ce n’est pas un mauvais choix! En plus, pour ma famille et moi, c’est génial d’être ici. Et l’ambiance à la patinoire est grandiose.

En tant qu’étranger, est-ce que vous ressentez plus particulièrement la pression sur vos épaules à l’approche de la finale?

J’ai des responsabilités, oui, mais c’est mon job de scorer, de produire. On est devant les dernières marches avant d’atteindre notre but et on sait qu’on est capables d’y parvenir. Mais je ne me sens pas seul. Les autres gars, les Suisses également, marquent des buts et peuvent nous faire gagner.

On a entendu vos coéquipiers relever avec fierté dans les médias que même vous, Oliver Setzinger, vous vous couchiez devant les tirs face à Viège, peu importe le résultat.

Dans chaque équipe il y a des leaders. Si les gars voient que ceux-ci sont prêts à bloquer les pucks, alors ils suivent tous.

L’an dernier, vous aviez été balayé par Viège quatre matches à zéro en finale. Qu’est-ce qui a changé cette saison?

En finale, on n’a pas très bien joué, moi compris. On n’a jamais marqué en premier. On avait de bons «punchers», mais ce n’était pas assez. Cette saison, on a dominé durant tout l’hiver et on possède quatre lignes très complètes, qui peuvent toutes faire la différence.

Les observateurs prétendent que lorsque vous évoluez au côté de Colby Genoway, vous êtes meilleur. Comment ressentez-vous cela sur la glace?

Je suis d’accord! Notamment parce que je joue à l’aile. L’an passé, j’ai joué au centre, dans un rôle de distributeur et le feeling est différent, c’est plus compliqué pour moi. A l’aile, je n’ai qu’à patiner. Si je joue bien, Colby joue bien également, et inversement.

A trois jours de la finale, vous ne connaissez pas encore votre adversaire (l’interview a été réalisée quelques heures avant la qualification de Langenthal). Quelle équipe préféreriez-vous affronter?

Honnêtement, peu importe, en finale on doit être capables de battre tout le monde! Langenthal est une équipe très organisée, mais leur offensive se résume principalement à une seule ligne. Face à La Chaux-de-Fonds, il y aurait plus d’émotion des deux côtés.

Itinéraire d’un surdoué

«J’ai toujours voulu jouer en Suisse»

Oliver Setzinger, 28 ans au compteur, est considéré comme l’un des joueurs autrichiens les plus talentueux. Le «Gretzky des Alpes» a patiné pour son équipe nationale à l’occasion des Jeux Olympiques 2002 de Salt Lake City et lors de huit Championnats du monde.

A 16 ans, il a fait le choix de quitter son pays pour parfaire sa formation en Finlande, où il a passé de longues années de sa carrière. «Car c’est là-bas qu’il y avait la meilleure formation. Je ne voulais pas aller au Canada et tomber dans un coin où je ne connaissais rien», invoque-t-il.

Alors qu’il tente sa chance en AHL, il choisit de revenir en Europe à la naissance de son fils, à Vienne, durant la saison 2007-2008. «Depuis petit, j’ai toujours voulu jouer en Suisse, se souvient-il. Alors âgé de 12 ans, j’ai participé à un tournoi en Suisse et j’ai pu assister à un match entre Zoug et Fribourg-Gottéron. J’avais été impressionné!»

Etabli à Etagnières avec son épouse et son fils, c’est désormais lui qui fait rêver les autres.

Manuel Gremion