Logo

Les masques de protection se sont envolés

26 février 2020 | Edition N°2692

Yverdon-les-Bains - Le phénomène du coronavirus inquiète aussi les habitants de la Cité thermale. À tel point que les pharmacies locales ne parviennent pas à répondre à la demande.

Bien chanceux celui qui réussit à se dégoter un masque de protection à Yverdon-les-Bains! Toutes les pharmacies que nous avons contacté depuis lundi sont en rupture de stock. Une situation exceptionnelle, même en période de grippe. «Un client sur deux nous demande si l’on a des masques», souligne un pharmacien.

C’est que, cette année, la population ne doit pas affronter une «simple» grippe. Depuis quelques semaines, c’est le coronavirus qui inquiète le monde entier. Après avoir été la cause de nombreux morts en Chine, le virus se rapproche de la Suisse. La Confédération a d’ailleurs annoncé le premier cas avéré de personne contaminée dans le pays, au Tessin (lire encadré).

Cependant, même s’il est extrêmement compliqué de se procurer un masque de protection, cela ne signifie pas que les yverdonnois se sont rués sur ces produits ces tout derniers jours. «Nous n’avons jamais eu de grandes quantités de masques en stock, indique Laura Francey, pharmacienne à la Pharmacie centrale, située au cœur de la rue du Lac. Il y a trois semaines, lorsque les médias ont commencé à parler du coronavirus, nous avons immédiatement vendus les quelques boîtes que nous avions. Depuis nous n’avons pas pu nous réapprovisionner.» Le seul lieu qui semble encore posséder ces masques semble être les établissements hospitaliers du Nord vaudois. «Le stock de masque aux eHnv couvre une période de plusieurs mois», rassure Loïc Favre, responsable communication de l’établissement, qui confirme que l’hôpital yverdonnois ne subit pas une pénurie.

Véritable protection?

Mais ces masques en ruptures de stock sont-ils vraiment utiles? «Il faut bien distinguer les types de masques, note Laura Francey. Les masques que l’on appelle standards servent à empêcher durant quelques heures une personne porteuse du virus de le transmettre. Ils n’apportent donc pas une protection optimale pour ceux qui ne sont pas contaminé.» C’est un autre dispositif qui serait efficace. «Les masques FFP2 ont des soupapes et sont hermétiques. Ces derniers peuvent être portés plusieurs jours et sont indiqués pour se prémunir du virus.» Un type de masque qu’il était déjà rare de trouver en pharmacie, même sans le phénomène coronavirus.

Si le virus s’approche de nos contrées, la pénurie, elle, dure depuis plusieurs semaines. Peut-on alors parler angoisse prématurée? «Les personnes qui ont rapidement acheté ces masques avaient principalement la volonté de les envoyer à leurs proches qui se trouvaient en Asie, soit au centre de l’épidémie, relève la pharmacienne yverdonnoise. Le problème avec le coronavirus, c’est qu’on ne sait pas si l’on est au début ou à la fin de l’épidémie. Il est donc difficile d’évaluer si les inquiétudes sont justifiées ou non.»

 


Premier cas détecté en Suisse

Un premier cas de coronavirus a été détecté en Suisse, a indiqué hier l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il s’agit d’un Tessinois, qui a hospitalisé et isolé. Ses jours ne sont pas en danger. Les personnes en contact étroit avec la personne malade seront informées et mises en quarantaine. Le Tessin et la Confédération cherchent à identifier si d’autres personnes peuvent avoir été en contact avec le patient afin de les placer en quarantaine et de surveiller leur état pendant les 14 prochains jours.

Cette personne a séjourné en Italie il y a une dizaine de jours. Elle se rendait à un évènement près de Milan. Au vu de la hausse du nombre de cas confirmés dans le monde et notamment dans le Nord de l’Italie, l’OFSP note que la probabilité que d’autres cas soient diagnostiqués augmente.

En revanche, ce premier cas diagnostiqué ne change pas l’évaluation du risque: le coronavirus ne représente qu’un risque modéré pour la population suisse, assure la Confédération.

Massimo Greco