Faute de ressources, les institutions de la Ville ne vendent plus de billets pour des tiers.
La fermeture du magasin historique de Manor, rue du Lac, et avec elle celle de la FNAC qui accueillait la billetterie Ticket Corner, provoque des dégâts collatéraux. Le Service de la culture de la Ville a informé les organisateurs que la billetterie des Théâtres de L’Echandole et Benno Besson ne pourra pas assurer ce service. Mais la Ville cherche une solution à l’interne, assure Raphaël Kummer, chef du Service de la culture.
Il est de plus en plus difficile, en particulier pour les personnes âgées et celles qui ne sont pas équipées d’un ordinateur ou d’un smartphone, de procéder à des réservations. C’est le résultat d’une évolution générale qui contraint le client à réserver en ligne et, par la même occasion, à délivrer des données personnelles qu’il préférerait souvent conserver pour lui.
En effet, même si, légalement, les plateformes doivent respecter les vœux du client, personne ne sait réellement ce qu’il advient des données, d’une éventuelle commercialisation de celles-ci, sauf bien entendu leur utilisation à but promotionnel avec à la clé une multiplication d’offres de toutes sortes.
Plus possible…
Jusqu’à il y a peu, les organisateurs privés qui louaient des salles de la Ville avaient la possibilité de faire appel aux services de la billetterie des théâtres, sise au Benno Besson. C’est désormais impossible.
Dans une lettre adressée aux organisateurs privés, notamment ceux qui louent La Marive, le Service de la culture explique que la billetterie des théâtres ne peut prendre le relais: «Malheureusement, la billetterie des théâtres de L’Echandole ainsi que du TBB ne peut pas actuellement pallier ce manque, n’ayant pas les ressources nécessaires pour couvrir les besoins des autres manifestations organisées par des structures privées externes à la Ville et à La Marive.»
Et le chef du Service de la culture d’inviter «dès à présent l’ensemble des organisateurs privés à vendre des billets à l’entrée de La Marive avant chaque spectacle».
Recherche d’une solution
Cela étant dit, Raphaël Kummer note que cette situation «pose un problème d’accessibilité aux événements privés organisés sur territoire communal pour la population yverdonnoise».
Joint par téléphone, le chef du Service de la culture, tout en relevant que cela ne concerne «qu’un petit nombre de personnes», admet que c’est problématique. Et d’ajouter: «Nous sommes en train de chercher une solution. On pourrait imaginer que des billets soient vendus à l’avance au guichet de l’Hôtel de Ville ou par exemple à la Bibliothèque publique.»
Mais bien évidemment, un tel service nécessite une organisation et il ne peut être proposé dans l’immédiat. La situation devrait se décanter durant l’automne.
Dernière pour Sweet People
L’éventualité que son public ne puisse réserver en ligne – une partie importante des admirateurs de Sweet People font partie des classes d’âge élevées – a suscité une certaine inquiétude chez Alain Morisod.
Mais le compositeur genevois a été rassuré par Raphaël Kummer: «Ils vont encore nous rendre ce service cette année. C’est nécessaire, parce que nos fans ont besoin d’être rassurés. Ils ne peuvent attendre le dernier moment pour acquérir un billet avant le spectacle. La réservation à l’avance est pour eux indispensable.»
L’auteur-compositeur genevois assure que, cette fois, ce sera bien la dernière tournée de Noël. Car ses problèmes de dos s’accentuent et il peine à tenir durant un spectacle de trois heures, même si le plaisir qu’il éprouve avec ses comparses de scène atténue bien des douleurs.
Cercle littéraire à l’abri
Partenaire de longue date du Théâtre Benno Besson, où il présente notamment son spectacle de fin d’année, le Cercle littéraire d’Yverdon (CLY) n’est pas touché par les dispositions qu’on espère transitoires.
«Nous n’avons pas reçu cette lettre. Nous avons des contacts réguliers avec la direction du TBB, dont nous sommes partenaires. Nous sommes intégrés à la billetterie du Théâtre», explique Florence Fleurimont, présidente du CLY depuis deux ans.
Il faut dire qu’outre le spectacle de fin d’année, le CLY, société plus que centenaire et sans doute l’hôte la plus ancienne du Benno Besson, participe à d’autres activités, notamment aux lectures. La troupe du CLY prépare déjà Le malade imaginaire de Molière, qui sera présenté dans une version revisitée en fin d’année, avec, en première partie, Le médecin volant.
En définitive, c’est principalement La Marive qui est concernée par la problématique de la billetterie, à un moment où elle doit reprendre son souffle. En effet, depuis le Covid, les organisateurs privés se sont faits très rares.
