Yverdon-les-Bains – L’ensemble des Service défense incendie et secours du canton entamera, le 1er novembre, son opération de charme, comme chaque année.
Les pompiers recrutent! Comme chaque automne, des affiches sont placardées partout, afin d’inciter hommes et femmes à s’inscrire dans un corps de sapeurs-pompiers. Le Nord vaudois n’échappe pas à la règle, comme l’ensemble des trente Service défense, incendie et secours du canton (SDIS).
Le SDIS Nord vaudois compte quatre détachements de premier secours, soit Yverdon-les-Bains, Grandson, Yvonand et Concise. Ces corps de miliciens ont de plus en plus de mal à recruter. Car la charge est lourde. «Je souhaite lancer un cri d’alerte, concède le major instructeur Eric Stauffer, commandant du SDIS régional d’Yverdon-les-Bains. Nous peinons de plus en plus à recruter, car les volontaires ne peuvent pas se libérer facilement. Il nous manque davantage de personnes la journée que la nuit, car les employeurs sont de moins en moins d’accord de libérer leurs employés. Je les comprends! Imaginez que vous donniez votre voiture à réparer et qu’en fin de journée, le patron vous annonce qu’elle n’est pas prête parce que le mécanicien a dû tout laisser tomber pour aller sur une intervention… Sans oublier que les nombreuses formations que doivent suivre les miliciens sont gourmandes en temps.»
Le commandant Eric Stauffer peut compter sur deux personnes de permanence. Mais il devrait en avoir cinq, comme chaque détachement de premiers secours. «Nous sommes censés avoir en permanence quatre porteurs d’appareils respiratoires, un tonne-pompe et des échelles», relève-t-il.
Dans le canton, seule la ville de Lausanne dispose de pompiers professionnels. Dans les grands centres, à l’image d’Yverdon-les-Bains, des miliciens assurent les secours. Des permanents, soit des salariés à la journée qui redeviennent miliciens le week-end et la nuit, sont intégrés. Certains sont volontaires pour la journée, dans la ville ou le village où ils travaillent, d’autres le sont la nuit, dans le lieu où ils résident. Quelques-uns sont mobilisables de jour comme de nuit.
On peut être pompier dès 18 ans
Ce jeudi, dès 19 heures, les jeunes qui rêvent de devenir pompier et qui seront âgés au minimum de 18 ans en 2019 pourront assister à une présentation du métier. Une visite de la caserne suivra et les candidats pourront s’inscrire le soir même. Ils seront ensuite convoqués le 24 novembre pour une matinée de tests. Travail en équipe, vertige, rapidité, physique: plusieurs critères permettront aux cadres de trier parmi les candidats. Ensuite seulement, ils pourront intégrer le corps et être formés. «Chez nous, les femmes ont autant de chance d’être prises que les hommes. Nous sommes totalement égalitaires. Il y a de la place pour tout le monde», assure le commandant.
Jeunes à la rescousse
Pour résoudre le problème récurrent de recrutement, le commandant Eric Stauffer est d’avis que la création d’un corps d’une centaine de Jeunes sapeurs-pompiers (JSP) pourrait être une solution. Le Conseil intercommunal du Service défense incendie et secours (SDIS) Nord vaudois a déjà inclus un montant de 27 500 francs dans son budget pour la formation des jeunes sapeurs-pompiers, et 6 000 francs d’entrée représentant leurs cotisations. Mais avant de pouvoir recruter et fusionner les trois corps de JSP existants à Yvonand, à Treycovagnes et à Yverdon-les-Bains, soit en tout quelque 50 JSP déjà, le SDIS doit modifier les statuts de son article 5. Après quoi, celui-ci devra être soumis et accepté par les 40 communes membres. Un seul «non» suffirait à arrêter le processus. Puis le Canton devra à son tour accepter ces statuts. Alors seulement, le recrutement pourra commencer. Animé d’un bel optimisme, le SDIS Nord vaudois souhaite démarrer en 2019 déjà.
