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Les prémices d’une fusion
Lauren Rosati, présidente du Conseil général, et Eliane Piguet, syndique. Photo: Isidore Raposo

Les prémices d’une fusion

21 décembre 2023

Politique communale – Les organes délibérants de Mathod et de Suscévaz ont donné leur feu vert à l’étude de la fusion.

Si, au départ, l’alliance était envisagée à quatre, ce sont finalement deux communes situées au sud de la colline de Chamblon, Mathod et Suscévaz, qui ont décidé lundi soir – les deux Conseils généraux ont siégé simultanément – de se lancer dans l’étude d’une éventuelle fusion. A Mathod, la décision a été prise à une très large majorité, seul un conseiller général déplorant que les autorités ne voient pas plus large.

Il faut dire qu’au début de cette année, le projet de départ réunissait les deux susmentionnées et celles de Chamblon et de Treycovagnes. C’est le refus d’entrer en matière manifesté au sommet de la colline qui a anéanti la première esquisse. En effet, après le refus du Conseil général de Chamblon, Treycovagnes a estimé que le projet n’avait pas de sens.

Fallait-il dès lors l’abandonner? Voire attendre encore quelques années pour relancer la machine? Les autorités de Mathod et de Suscévaz ont estimé qu’il valait mieux battre le fer pendant qu’il était chaud. D’où le préavis portant sur le crédit d’étude voté lundi dernier dans les deux communes. Le risque n’est pas énorme puisque la moitié des dépenses est assumée par le Canton, les trésoreries communales auront à débourser moins de 10 000 francs chacune à ce stade.

La commission de gestion et des finances de Mathod a recommandé de voter le préavis. Seul un conseiller est intervenu: «C’est une bonne idée, mais pourquoi ne pas regarder plus large. N’ayons pas peur de voir plus grand!» Et c’est sans doute pour déplorer le manque d’audace qu’il a été l’un des rares à refuser le préavis.

Bien évidemment, le projet de fusion aurait pris une autre dimension avec la participation de Chamblon et de Treycovagnes, deux voisines d’Yverdon-les-Bains, qui jouissent, tout particulièrement la première, d’une situation privilégiée.

Un déséquilibre

Syndic de Chamblon, Max Holzer justifie ce refus: «Au niveau des territoires et de l’organisation, cette étude pouvait avoir du sens. Mais à la fin, cela ne nous a pas semblé pertinent.» Et d’ajouter: «Il faut dire qu’au niveau de la Municipalité, on n’était pas très chauds. Notre taux d’imposition est le plus bas et en termes d’investissement, nous avons réalisé toutes nos infrastructures. Ce qui n’est pas le cas des autres.»

Sans être opposé à un rapprochement à plus long terme, Max Holzer explique qu’il n’y a pas urgence en la matière: «Nous avons une nouvelle dynamique au village, avec des jeunes qui sont revenus. Nous ne connaissons pas de problème lorsqu’il s’agit de renouveler les autorités. Pour le moment, les feux sont au vert.»

Au départ, l’Exécutif de Chamblon avait effectué un sondage auprès de la population. Le 60% des habitants qui ont répondu étaient favorables à la fusion. Mais cette majorité ne s’est pas confirmée au Conseil général. Lors du vote du crédit d’étude, l’organe délibérant a refusé le préavis.

Trop proches pour s’éloigner…

Suite au refus de Chamblon, Treycovagnes a finalement décidé de renoncer à ce projet. Le syndic Pascal Wüthrich explique que vu le retrait de Chamblon, voisine très directe du point de vue urbanistique, il devenait difficile de s’allier avec deux communes plus éloignées.

A ce stade, Treycovagnes ne connaît pas non plus de difficulté pour renouveler ses autorités. En ce qui concerne les infrastructures, d’importants investissements ont été réalisés ces dernières années, même si la situation n’est pas comparable à celle de Chamblon.

Bien évidemment, Mathod et Suscévaz, à la condition que le projet aboutisse, pourraient se rapprocher d’autres communes. On pense notamment à Champvent, qui a fusionné il y a dix ans avec Essert et Villars. Rances n’est pas loin. Mais, faisait remarquer un conseiller de Mathod à l’heure de l’apéritif de fin d’année, «nous n’avons pas grand chose en commun, car avant, ils étaient dans le district d’Orbe». Eh oui, il faut parfois du temps pour combler un peu plus d’un kilomètre de distance.


Un budget proche de l’équilibre

Il n’a fallu qu’une demi-heure au Conseil général de Mathod pour épuiser l’ordre du jour. L’organe délibérant a ainsi adopté, à l’unanimité, le budget 2024, qui prévoit un excédent de charges de quelque 76 000 francs sur un total de 3,748 millions. La commission de gestion et des finances a soutenu ce budget, le qualifiant de «prudent et cohérent».

Les municipaux ont donné des informations sur leur dicastère respectif, et profité, à l’instar de la syndique Eliane Piguet, de remercier les collaborateurs communaux et les partenaires, leur adressant leurs voeux pour les fêtes de fin d’année et l’année à venir.

On relèvera enfin que la dynamique présidente du Conseil général, Lauren Rosati, a annoncé son départ à fin juin 2024. Elle va en effet quitter le territoire communal. Elle a encouragé les personnes intéressées à s’engager, promettant de se tenir à disposition pour répondre à toutes les interrogations.