Les principaux candidats sont connus à Yverdon
2 octobre 2014Après l’UDC, mardi, c’était au tour des socialistes et du PLR de présenter, hier à midi, leur candidat respectif, Séphane Balet et Valérie Jaggi Wepf, à l’élection complémentaire à la Municipalité de la Cité thermale, prévue le 30 novembre prochain. Tour d’horizon.
Le candidat d’une majorité municipale unie «face à une opposition divisée, minée par les conflits de personnes et les guerres d’ego, et dont on attend toujours l’esquisse d’un commencement de programme, d’un projet pour la ville». Le ton est donné. C’est en tout cas en ces termes que le président du Parti socialiste yverdonnois, Pierre Dessemontet, a présenté, hier sur le coup de 12h30, le candidat de sa famille politique en vue de l’élection complémentaire à la Municipalité. A savoir, et ce sans surprise, puisque nous l’annoncions déjà dans notre édition d’hier, Stéphane Balet.
Un homme qui, pour rappel, dans la course à la candidature, était opposé à Thierry Gaberell; candidat donc malheureux puisque, lors de l’assemblée générale extraordinaire du PSY de lundi soir, le choix de Stéphane Balet a été largement plébiscité. Ce dernier a récolté 26 voix sur 35 bulletins rentrés. «Un score qui a le mérite de démontrer la légitimité de notre candidat», a jugé Pierre Dessemontet, avant d’assurer que Thierry Gaberell avait pris la défaite «avec beaucoup de sportivité et pas mal de classe».
La majorité reste importante
Stéphane Balet, 47 ans, marié, père de deux enfants, et actuellement maître principal au sein l’Ecole technique et des métiers de Lausanne, a, pour sa part, expliqué les raisons de sa candidature du fait «que seul le maintien d’une majorité de gauche permettra de mener à bien les nombreux projets initiés jusqu’ici par la majorité municipale». Et aux municipaux de gauche actuellement en place, soit Nathalie Saugy (PS), Jean- Claude Ruchet (PS) et Marianne Savary (Les Verts), de citer, par exemple, la bonne santé de la culture yverdonnois, grâce, entre autres, au rayonnement de la Maison d’Ailleurs, les importants projets en matière d’urbanisme, de mobilité ou encore la création des quartiers solidaires, ainsi que les démarches communautaires à la gare d’Yverdon-les-Bains.
Sans oublier les questions «de logements à loyers modérés, d’accueil de jour et de croissance générale gérée et harmonieuse» pour lesquelles le candidat a promis de particulièrement s’investir en cas d’élection. Reste, le cas échéant, à savoir depuis quel dicastère ce dernier comptera défendre ses vues. «Pour l’heure, nous ne nous sommes pas encore posé ce genre de questions», a assuré Pierre Dessemontet, même si Stéphane Balet n’a pas caché que «celui qui lui poserait le moins de problèmes serait les énergies».
Raphaël Muriset
Au lendemain de l’annonce de la candidature de l’UDC (La Région d’hier), le PLR a choisi de jouer la carte de l’union sacrée. Mardi soir, lors de l’assemblée générale extraordinaire, la cinquantaine de membres présents ont ainsi désigné, à l’unanimité, Valérie Jaggi Wepf. «Et avec les applaudissements », précise Christian Weiler, le président du parti. Le second candidat à la candidature, Daniel Cochand, s’était retiré auparavant.
La désignation de Valérie Jaggi Wepf, 49 ans, n’est de loin pas une surprise. Cette fille de commerçant yverdonnois, responsable de l’agence BCV de Chavornay depuis une quinzaine d’années, est une figure du Conseil communal, qu’elle a présidé entre 2011 et 2012. Cette maman d’une fille de 9 ans, mariée, est également active dans la vie associative, notamment en présidant le ski-club local depuis bientôt vingt ans.
Pour la PLR, la décision de se présenter à la Municipalité est un vrai choix de carrière. «Si je suis élue, je devrais quitter mon emploi, ne pouvant pas concilier les deux», souligne celle qui a également travaillé pendant près de dix ans au Credit Suisse. «Je m’investirais totalement pour la Ville», souligne-t-elle, ajoutant qu’elle s’engagera pour améliorer le bien-être des Yverdonnois, entre autre, par davantage de sécurité et la création d’emplois, ainsi que le maintien d’un centre-ville vivant et facilement accessible.
La droite entre deux candidats
Mais, reste l’épine de la candidature de l’agrarien Pascal Gafner, qui divisera les forces de droite, en tout cas au premier tour. Le PLR ne souhaite pas polémiquer sur le sujet. «Nous sommes déçus, mais pas abattus, répond Christian Weiler. Nous allons relever le défi.» Il insiste: «Nous possédons la candidate capable de gagner la majorité à la Municipalité.» Pour l’heure, enfin, le parti se défend de penser à la syndicature, préférant se consacrer sur la campagne à venir.
De son côté, Maximilien Bernhard a fait savoir, également hier, qu’il n’avait jamais été candidat à l’investiture, malgré certaines sollicitations. N’ayant rejoint les rangs du PLR que depuis une année, en provenance de l’UDF, l’homme a préféré privilégier son intégration dans sa nouvelle famille politique. Il s’engagera aux côtés de Valérie Jaggi Wepf. Les petits partis de centre-droit, UDF et Vert’Libéraux, qui se réuniront prochainement en assemblée, devraient également soutenir la candidate PLR.
L’UDC ne devrait pas être soutenu par les autres petits partis de droite
Alors que l’on s’acheminait vers un traditionnel face-à-face PLR-PS, suite à la démission, début septembre, du syndic Daniel von Siebenthal, l’UDC a brouillé les cartes, mardi matin, en lançant Pascal Gafner, conseiller technique en arts graphique de 31 ans, dans la course. Le parti agrarien conteste la légitimité des libéraux-radicaux à revendiquer un quatrième siège à la Municipalité (en plus de ceux déjà occupés par Jean- Daniel Carrard, Marc-André Burkhard et Gloria Capt) et de représenter à eux seuls la droite à l’Exécutif.
Cette posture de combat n’est cependant pas partagée par les autres formations de droite. L’UDF et les Vert’Libéraux, même s’ils n’ont pas encore formellement pris leur décision en assemblée, devraient, vraisemblablement, se ranger derrière la candidature de Valérie Jaggi Wepf. «Notre parti est pragmatique, travaillant pour l’avenir, souligne le vert’libéral Pierre Cherbuin, présent, hier, à la conférence de presse du PLR. Nous ne pouvons que déplorer la défense d’intérêts égoïstes de court terme».
Reste que la candidature de Pascal Gafner embarrasse la droite et conduira très certainement à un second tour, qui aura lieu le 21 décembre. Le jeune politicien dévoilera les grandes lignes de son programme, ce soir, lors du congrès cantonal de son parti, qui se tiendra à Yverdon-les-Bains.