Le domaine skiable des Rasses continue de ravir les skieurs de la région et les touristes, dans son décor enchanteur.
Par-delà la grisaille de la plaine, sur les hauteurs, brillent les derniers rayons du soleil. Perchées au-dessus de Sainte-Croix, surplombant les habitations nord-vaudoises et bien au-delà, Les Rasses semblent appartenir à un monde divin, totalement parallèle à celui de la plaine où règnent le brouillard et la sécheresse hivernale.
Pour un mois de décembre, c’est un privilège que de pouvoir déjà enfiler ses chaussures de ski et arpenter les pistes nord-vaudoises. Mais avec les belles tombées de neige des premières semaines, c’est le fin moment de mettre ses lattes et d’attraper la première arbalète des Rasses avec, comme promesse, un décor à couper le souffle à l’arrivée.
Après seulement quelques minutes de montée, une vue imprenable s’offre dès lors aux skieurs. Les pistes bordées de poudreuse qui filent entre les sapins en direction de la plaine semblent inviter les amateurs de glisse à se jeter dans le lac de Neuchâtel ou dans la mer de brouillard en contrebas. A plus de 1200 mètres, la petite station domine sans peine un paysage splendide menant jusqu’aux Alpes, là où le soleil de fin de journée dévoilera ses plus belles teintes orangées.
Non, ce décor paradisiaque n’est pas mensonger, mais certes un peu passé de date puisqu’on pouvait rencontrer ces conditions la semaine dernière et que, depuis, Dame Nature a décidé d’abattre ses pluies chaudes sur la région. Mais pas de panique. Car aux Rasses, ce n’est pas la pluie qui fait peur à l’équipe des installations. Ni aux skieurs d’ailleurs. «Les gens sont frappadingues! Ils viennent skier, même sous la pluie», s’exclame Alain Pointet, responsable du site et administrateur de la société coopérative des remontées mécaniques.
«Ils se disent que coûte que coûte ils iront skier. Nous, on a le luxe de pouvoir dire non, mais quand on a pris une semaine de vacances, loué et payé, on va skier et point! Ils sont complètement trempés et skient en K-way, mais ils sont contents!» Car si la station a tout de même dû fermer hier avec le redoublement des intempéries, elle est restée ouverte jusqu’à mardi soir. «Tout était ouvert, praticable et bien skiable. Les conditions étaient incroyables», positive Alain Pointet, qui fait le bilan pour potentiellement laisser «sécher» le domaine aujourd’hui afin d’ouvrir vendredi et ce week-end, qui s’annonce ensoleillé. «En bas, ça tient super bien avec les canons à neige, et en haut il y a une bonne couche. Les gens étaient contents, ils sont venus et ils avaient le sourire parce que ça glisse quand même, on skie partout grâce à la poudre du début. C’est génial. »
Et cet enthousiasme reste intact malgré le temps maussade de cette fin d’année, puisque la station a démarré sa saison sur les chapeaux de roues avec une ouverture le 11 décembre, soit quelques jours plus tôt que prévu. «On est très contents de ce début de saison et les gens le sont aussi d’avoir pu skier aussi tôt. Il y avait tellement de neige qu’il a fallu creuser pour aller chercher les téléskis! C’était incroyable. Les anciens disent qu’ils n’ont pas vu autant de neige à cette époque depuis vingt-quatre ans.» C’est donc constamment qu’Alain Pointet et son équipe se retroussent les manches pour faire tourner les installations à tout prix. Si la fréquentation des Rasses est légèrement en baisse par rapport à l’année dernière, il faut rappeler que la petite station était la première et la seule ouverte à cette époque. La France a cette année rouvert ses pistes, toutefois sous conditions du pass sanitaire. Et les restrictions actuelles risquent bien de faire du ski l’activité la plus prisée de l’hiver.
«Les gens sont super motivés. Les premiers courageux sont prêts à 9h devant les bornes, c’est fou. Le premier week-end déjà, le parking était plein. Si on a effectivement un retour de la neige qui est prévu autour du 10 janvier, je pense qu’on aura du monde. Pas mal de gens ne peuvent faire que ça avec les restrictions actuelles, et la France s’est tiré une balle dans le pied en imposant le certificat Covid sur les pistes», ajoute Alain Pointet, qui remarque également une recrudescence des sports tels que le ski de randonnée, le ski de fond et les raquettes. «Le parking des Rasses est réservé pour le ski alpin, mais lorsqu’on est fermé, il y a entre 50 et 60 voitures parquées. Il y a un regain incroyable au niveau des randonneurs.»
Prêt à remettre en place ses installations, Alain Pointet met tout en œuvre pour satisfaire les skieurs. Et ces derniers le lui rendent bien. «Les gens sont super sympas et bienveillants. Ils marchent avec nous! On reçoit beaucoup de messages, de remerciements, etc. Et ça, ça fait vraiment plaisir!» Tout comme le paysage qu’Alain Pointet et tous les skieurs des Rasses ne se lasseront jamais d’admirer.
Un jour de ski de fond gratuit ce dimanche
L’accès aux pistes de fond sera gratuit dimanche 2 janvier dans toute la Suisse romande. L’opération lancée par Romandie ski de fond (RSF) a pour objectif de promouvoir cette pratique sportive. Ce dimanche, pour autant que la neige soit au rendez-vous, les amateurs de glisse nordique pourront ainsi commencer la nouvelle année sur une bonne note ou plutôt sur une bonne piste.