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Les Rochats s’ouvrent aux réfugiés

14 avril 2014

La caserne située près de Provence va se transformer, durant trois ans, en centre d’hébergement d’une capacité d’accueil de 120 personnes.

Johny Favre, syndic de Provence, et Philippe Leuba, chef du Département de l’économie et du sport du Canton de Vaud.

Johny Favre, syndic de Provence, et Philippe Leuba, chef du Département de l’économie et du sport du Canton de Vaud.

Depuis que la révision de la loi sur l’asile a été acceptée en juin 2011, l’Office fédéral des migrations (ODM) pourrait imposer sans discussion l’implantation d’un centre d’hébergement d’asile dans des bâtiments appartenant à la Confédération. A ce dictat, il a été préféré la voie de la négociation avec les autorités communales de Provence et du Canton de Vaud. L’ODM a ainsi signé une convention avec la Commune de Provence et le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) pour l’occupation temporaire de la caserne des Rochats. Des travaux ont été effectués pour que le site puisse héberger 120 personnes. Leur coût est de 3,8 millions.

Cette mesure a pour objectif d’accélérer les procédures et de diminuer les coûts de la prise en charge des demandeurs d’asile. «Elle demande un sacrifice à notre armée, car la caserne des Rochats dépend de la caserne de Colombier (NE) comme celle des Pradières dans le Val-de-Ruz, qui a abrité des requérants durant trois ans et qui sera restituée à la troupe», a lancé le divisionnaire Roland Favre, commandant de la Région territoriale 1.«La présence des requérants d’asile a été une expérience très positive, a rapporté François Cuche, membre de la Municipalité du Val-de-Ruz. Les travaux d’intérêts publics réalisés par les demandeurs d’asile ont eu des retombées positives sur la collectivité.» Dans la salle, le public ne manifeste pas d’hostilité. Tout au plus, la moue de certaines personnes aux propos des intervenants trahit un mécontentement, voire une opposition.

 

Les installations militaires des Rochats hébergeront, dès le mois prochain, des femmes et des hommes arrivés seuls sur le sol helvétique.

Les installations militaires des Rochats hébergeront, dès le mois prochain, des femmes et des hommes arrivés seuls sur le sol helvétique.

En revanche, après la séance, les gens étaient plus loquaces. «Je trouve scandaleux que l’on puisse investir plus de trois millions pour améliorer les conditions d’hébergement de la caserne, alors qu’elles étaient jugées suffisantes pour les soldats», affirme Gaëtan Vuillermet, jeune habitant de Provence. Ou à l’opposé «Je trouve très bien que notre commune fasse acte de solidarité avec les requérants, il faut bien que ces personnes soient pris en charge», souligne Marie José Gaille.

«La condition de ne pas héberger des enfants en raison des problèmes de scolarisation sur notre commune est respectée», a relevé Johny Favre, syndic de Provence. En effet, les personnes hébergées aux Rochats seront des femmes et des hommes arrivés seuls dans notre pays. «La volonté du canton de ne pas agrandir le centre d’enregistrement et de procédure (CEP) a également été respectée, a confirmé Philippe Leuba, conseiller d’Etat. Nous avons des devoirs envers la Confédération et les réfugiés. La solution négociée satisfait toutes les parties.» De plus, pour avoir accepté d’ouvrir ce nouveau centre qui, administrativement, dépendra du CEP de Vallorbe, le Canton verra le nombre de réfugiés attribués par l’ODM diminuer de 120, soit l’équivalent de la capacité d’hébergement de la caserne des Rochats.

Pierre Blanchard