Logo

Les sentiers de la gloire

4 juin 2015

Kick-boxing – L’Urbigène Arben Sylejmani prépare un combat pour le titre mondial WKU, qui pourrait lui ouvrir les portes du professionnalisme.

Arben Sylejmani est prêt à faire le saut vers le combat professionnel © Michel Duperrex

Arben Sylejmani est prêt à faire le saut vers le combat professionnel

Bercé par les films de Jean-Claude Van Damme, Bruce Lee et tous les autres, Arben Sylejmani emprunte, à son tour et à son échelle, les sentiers qui mènent à la gloire. Le 31 octobre prochain, il montera sur le ring pour le titre mondial WKU de K1 -79 kg. Un combat qui peut lui ouvrir les portes du professionnalisme: «Mon but est de remporter la ceinture, et de pouvoir intégrer l’un ou l’autre des circuits mondiaux les plus cotés; le Glory, le Superkombat ou le W5, glisse l’actuel technico-commercial en tuyauterie. J’aimerais pouvoir affronter les champions, les têtes d’affiche, au moins quelques années.»

Il y a, aussi, une autre dimension, plus familiale, dans ce combat pour le titre. L’Urbigène marche ainsi sur les traces de son père, Adem. «Il avait été challenger, en 2001, chez les lourds, raconte le fils. J’ai vraiment envie de ramener cette ceinture pour lui.» Arben Sylejmani a, d’ailleurs, fait ses gammes auprès de son papa, au sein du club familial. «Enfant, j’ai même rencontré Andy Hug, une fois, avec qui mon père s’entraînait, se souvient-il. J’ai beaucoup été marqué par sa carrière. C’est incroyable de voir qu’un Suisse est devenu une telle icône au Japon.»

Le parcours du Nord-Vaudois de 26 ans l’a mené du judo au kick-boxing, en passant, durant l’adolescence, par le karaté et le taekwondo. Une dernière spécialité qu’il se prend à regretter d’avoir abandonné: «C’est un art martial qui me correspondait bien, car je suis souple. Et c’est un sport olympique», relève-t-il, sans masquer son ambition.

Six mois de préparation

Arben Sylejmani a emprunté une voie différente, et pour laquelle il escompte bien mettre toutes les chances de son côté. Ce qui signifie se rendre à la salle de sport tous les jours (y compris les matins de weekend), après le travail pour lequel il s’est levé à 6h. «Je gagne ma vie grâce à mon job. Alors, si je n’étais pas passionné par mon sport, je ne consentirais pas tous ces sacrifices, tranchet- il. Il est même possible que je prenne quelques semaines ou un mois sabbatique pour me consacrer entièrement à la préparation du combat.»

Une phase entamée au début du mois de mai. L’Urbigène s’est, ainsi, attaché les conseils d’un nutritionniste, afin de suivre un régime strict. Il accumule les heures à la salle du Team Adem, à Yverdon, ou plus loin, là où il déniche des sparring partners. Il s’est d’ailleurs rendu récemment à Strasbourg, pour s’entraîner avec le multiple champion du monde Steve Valente. Cet été, il s’en ira en Croatie pour un camp et il n’exclut pas de remonter sur le ring, une fois, avant la grande échéance, afin de garder les sensations de compétition.

Entre les séances de renforcement musculaire au fitness voisin, de course à pied, de crossfit et à taper dans le sac, il peaufine aussi sa stratégie. Son adversaire, le Grec Giannis Sofokleous, est un combattant agressif. Arben Sylejmani compte sur son envergure (il mesure 1m86) pour le tenir à distance, lorsqu’il se retrouvera face à lui, sur le ring de Volketswil/ ZH. «Il va falloir que j’utilise mes genoux», prévoit le challenger, en route pour la gloire.

 

Carte de visite

Nom: Arben Sylejmani.

Age: 26 ans.

Domicile: Orbe.

Nationalités: Suisse et Kosovare (il combat sous les couleurs suisses).

Profession: Technico-commercial en tuyauterie acier.

Parcours sportif: Judo dès 5 ans, karaté dès 7-8 ans (il est ceinture marron), puis taekwondo et, enfin, kick-boxing dès ses 15 ans, avec ses premiers combats dès l’année suivante.

Palmarès: deux titres suisses de karaté chez les jeunes, deux titres suisses de kick-boxing, deux ceintures européennes de K1 en -79 kg.

 

Liridon Osmanaj titré

Un autre combattant du Team Adem est désormais détenteur d’un titre européen WKU. Le Payernois Liridon Osmanaj (-67 kg) a remporté le sien au 1er round, en mettant au tapis l’Allemand Fabian Tritschler. Les autres membres du club yverdonnois se sont illustrés sur le circuit national: Liridon Koxha (muay thaï) s’est imposé deux fois. En K1, Ludovic Delisle et Jonas Dietrich (pour leur premier combat) ont également levé les bras au ciel, tout comme Yoann Creste et Florent Avduli.

Manuel Gremion