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Les tambours renouent avec leurs origines

10 janvier 2019
Edition N°2411

Le concours, durant lequel les Jeunesses rivalisent de technique pour manier les baguettes chaque année au mois de janvier, revient dans le village qui l’a vu naître en 1980.

Le comité d’organisation – ici Noémie Boulaz, Roxanne Baud, Laurent Kohli, Lorena Pittet et Aurore Mezenen – a choisi de décorer la place de fête sur le thème de l’espace. © Carole Alkabes

«Il y a toujours une petite rivalité amicale entre les régions et ça nous tient à cœur de rappeler que ce concours a été fondé dans le Nord», note Laurent Kohli, vice-président du comité d’organisation de l’édition 2019 du Concours de tambours, qui a lieu dès ce soir et jusqu’à samedi à Croy. Cette année, la manifestation renoue avec ses origines puisque c’est là, en 1980, qu’elle avait été mise sur pied pour la première fois, à l’occasion du 250e anniversaire de la Jeunesse locale. Et à l’époque, c’était Etienne Roy, actuel préfet du Jura-Nord vaudois, qui présidait la société.

Il y a trente-neuf ans, le concours s’était déroulé à la grande salle, à nouveau réquisitionnée cette année. A la différence près que celle-ci ne suffira pas pour accueillir les 64 formations inscrites – 39 Jeunesses et 25 groupes d’anciens – pour la compétition, contre six en 1980. Les 24 organisateurs – tous membres de la Jeunesse de Croy – ont donc retroussé leurs manches pour édifier une place de fête qui comptera pas moins de quatre espaces pour accueillir entre 5000 et 8000 personnes, dont un caveau construit de leurs mains. Il faut dire que «cette manifestation a pris une ampleur importante», souligne Etienne Roy. Si les fondateurs n’imaginaient pas qu’elle existerait encore près de 40 ans plus tard, le préfet souligne toutefois qu’ils avaient vu «que cela avait eu un certain impact car, l’année suivante, la Jeunesse de Vaulion avait organisé le concours et il y avait déjà plus de dix sociétés qui y participaient».

Fondateurs à l’honneur

Fiers que la compétition retrouve ses terres historiques, les organisateurs d’antan n’ont pas hésité à ressortir leurs baguettes, puisque ce sont eux qui ouvriront les feux, samedi après-midi sur la scène, pour interpréter deux morceaux en guise de clin d’œil. «On s’est tout de suite dit qu’on allait marquer le coup», poursuit Etienne Roy, membre de l’Echo du tire-bouchon, une amicale qui regroupe les membres fondateurs du concours. Une seule répétition, samedi dernier, leur a suffi pour se préparer: «C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas!»

Il faut dire qu’à Croy, le tambour est une véritable institution au sein de la Jeunesse. A tel point que ceux qui aspirent à rejoindre la société se voient proposer des cours pour apprendre à manier les baguettes, l’année précédant leur adhésion. «Ils commencent avec des tambours muets, ça leur permet de s’entraîner sans déranger les voisins», sourit Laurent Kohli. C’est que la Jeunesse de Croy participe chaque année au concours, qu’elle prend très à cœur puisqu’elle vise les dix à quinze premières places. «Pour y participer, à Croy, on attend des jeunes qu’ils aient au moins un an de pratique», souligne Roxanne Baud, présidente du comité d’organisation.

Des anciens en lice

Et chaque année, à compter du mois de septembre, la société s’entraîne régulièrement en vue de la compétition du mois de janvier sous la houlette de Dominique Renaud, tambour militaire et ami de longue date de la Jeunesse. C’est lui, également, qui dispense les cours de préparation aux futurs membres de l’entité. Dans son répertoire, la société compte cinq morceaux interprétés sur la base de partitions, et autant de petites compositions libres héritées des anciens. Cette fin de semaine, pourtant, la Jeunesse de Croy ne sera pas sur scène pour manier les baguettes, trop occupée par l’organisation. Mais elle pourra compter sur un groupe d’anciens qui s’est constitué pour participer au concours, afin de défendre les couleurs du village.