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Les Verts à la conquête de la Ville(tte)

24 septembre 2020

Associés à «Solidarité & Ecologie», les Verts ont lancé leur campagne électorale dans un quartier populaire hier. Un message clair.

 

Les Verts ne s’en cachent pas: ils veulent aider Yverdon-les-Bains à basculer à gauche lors des prochaines élections, tant au niveau du Conseil communal que de la Municipalité. Pour y parvenir, la section yverdonnoise du parti a élaboré un programme en huit points, qu’elle a présenté hier. Les Verts n’étaient cependant pas seuls puisqu’Onurhan Küçuk, président de Solidarité & Ecologie, figurait en bonne place à la table.

Les deux partis de gauche ont en effet décidé de s’allier pour cette campagne, ce qui ravit tout le monde. «S&E» estime d’ailleurs avoir tout à gagner de ce rapprochement. «Nous avons très envie de revenir au Conseil communal. En 2016, on n’avait pas atteint le quorum de 5%, ce qui nous a bien sûr déçus, mais a aussi eu comme effet de faire perdre des voix à la gauche. On estime qu’il est important pour une ville comme Yverdon d’être représenté par d’autres formes de gauche que celles des partis traditionnels. Nous sommes convaincus qu’il y a la place pour une gauche alternative ici», explique Onurhan Küçuk.

Les Verts et Solidarité & Ecologie vont donc marcher ensemble, mais ils ne seront pas seuls, puisque les Jeunes Verts font également partie de ce comité commun appelé «Les Vert.e.s et solidaires». Leur représentante, Ella-Mona Chevalley, a des idées bien précises de son rôle: «Il y a eu beaucoup de manifestations au niveau national qui ont rassemblé énormément de monde. Nous en sommes ravis, et l’objectif est de s’engager au niveau local également. Nous voulons amener l’énergie des mouvements sociaux au sein des parlements et des autorités poliiques. Nous voulons bouleverser le statu quo.»

Cette attaque à trois têtes se veut ainsi très offensive, tout en s’appuyant sur des bases solides. «Lors des élections fédérales de 2019, les Vert.e.s, les Jeunes Vert.e.s et Solidarité & Ecologie affichaient un score cumulé sans appel de 24,3% des suffrages yverdonnois», avance le comité nouvellement formé, calculant que ce score propulse le trident «à la première place des forces politiques de la Ville».

Pour partir à la conquête d’Yverdon et lancer leur campagne, les «Vert.e.s et solidaires» avaient choisi un lieu qui leur tenait visiblement à coeur: le pavillon de la Villette, en plein coeur d’un quartier réputé parfois chaud. Younes Segrouchni a préféré parler de quartier populaire, regrettant une étiquette injustifiée selon lui. «J’ai habité longtemps juste à côté d’ici et la réputation du lieu ne correspond pas à mon ressenti. La vie est agréable ici et nous avons envie d’apporter des messages positifs aux gens de la Villette, raison pour laquelle nous y sommes réunis aujourd’hui. La Ville peut en faire plus pour ce quartier, comme pour d’autres. Tenez, simple exemple, nous sommes réunis dans le pavillon paroissial, car il est très difficile de trouver une salle ici… Il s’agit d’ailleurs d’un point de notre programme: on veut développer les maisons de quartier à Yverdon», explique le président du nouveau comité tripartite.

Les Verts entendent donc valoriser les quartiers d’Yverdon-les-Bains et ils entendent bien y faire campagne. «Ce n’est pas nouveau d’ailleurs, note Carmen Tanner, elle aussi membre de ce comité. On n’ira pas qu’à la Villette, d’ailleurs, il y a d’autres quartiers populaires à Yverdon.» Younes Segrouchni va dans le même sens: «On peut aller ailleurs qu’à la place Pestalozzi pour faire passer ses idées.» Carmen Tanner enchaîne: «Encore plus avec le Covid, je crois qu’on doit aller à la rencontre des gens, ne pas les attendre. On doit créer du lien social et l’entretenir, c’est notre rôle.»

Les trois alliés précisent que leur liste sera «représentative de la diversité de notre ville et paritaire hommes/femmes». La campagne est donc lancée à gauche, en attendant les informations en provenance du Parti socialiste.

 

Le ou les candidats seront connus plus tard

Les Verts ont fait les choses dans un ordre différent du PLR, qui a déjà désigné ses candidats à la Municipalité. «Ce sera en novembre», a dévoilé Younes Segrouchni. La nouvelle alliance de gauche trouve «plus logique» de présenter d’abord son programme, puis ses candidats dans un deuxième temps.

 

Photo: Michel Duperrex

Tim Guillemin