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Les Verts épargnés par le vandalisme électoral

17 octobre 2019 | Edition N°2604

Nord vaudois – Pratique devenue coutumière avec les années, les dégradations d’affiches pour les élections fédérales ont à nouveau sévi. Presque tous les partis ont été touchés.

Tous les partis politiques contactés, hormis les Verts, ont fait le même constat: certaines de leurs affiches ont été déchirées et souillées. À l’UDC, l’agacement est également présent et ces agissements sont qualifiés de détestables. «Les auteurs vont à l’encontre de la démocratie suisse et s’attaquent plus souvent aux partis de droite. À cause de ces actes de vandalisme, nous avons dû doubler le budget consacré aux affiches lors des dernières élections communales», réagit Roland Villard, président du groupe UDC yverdonnois.

De l’autre côté de l’échiquier politique, au sein de la coalition Ensemble à Gauche, la consternation fut de mise, lorsque La Région leur a appris qu’une croix gammée barrait leur slogan. «C’est injustifiable et complètement ridicule d’associer ce que nous représentons à ce symbole», fustige Onurhan Küçük, membre yverdonnois d’Ensemble à Gauche.

Au PS, la coprésidente de la section locale, Pascale Fischer, désespère d’observer des affiches déchirées qui partent en lambeaux: «Je n’ai pas vu d’insultes, mais ce genre de comportement est inacceptable. Heureusement que le parti cantonal a prévu des réserves pour les remplacer. Nous n’allons pas porter plainte, car cela ne sert à rien.»

Chez les centristes du PDC, Chantal Donzé condamne également ces pratiques tout en ayant recours à d’autres moyens pour se faire connaître: «J’ai renoncé aux affiches à mon effigie pour des questions environnementales et j’ai privilégié les réseaux sociaux. Il y a une tendance, au sein de notre société, qui prône une diminution du nombre d’affiches dans l’espace public. C’est intéressant.»

Les Verts seraient-ils les seuls à ne pas avoir subi les mêmes désagréments que les autres formations politiques, à Yverdon-les-Bains? «À ma connaissance, nos affiches n’ont pas été prises pour cibles. Nous regrettons que les autres partis aient à subir cela, car les électeurs et électrices ont le droit d’être informés», indique Benoist Guillard, conseiller communal. Peut-être que l’actualité focalisée sur le climat permet aux Verts de bénéficier d’un capital sympathie supérieur aux autres formations politiques.

Le PLR n’a, lui non plus, pas été épargné. Marc-André Burkhard, membre du parti et municipal en charge du Service des travaux et de l’environnement à Yverdon-les-Bains, se souvient qu’en 2002, lorsqu’il est entré en fonction, ces déprédations avaient déjà lieu. «La différence est qu’il y en a encore plus aujourd’hui. Je ne connais pas les motivations des auteurs, mais je pense qu’en s’en prenant à des affiches de candidats aux élections, c’est peut-être l’effet inverse de ce qu’ils espèrent qui se produit, à savoir que la personne dont le portrait a été déchiré peut en tirer profit, électoralement», évoque-t-il. En effet, l’affiche esquintée donne l’occasion au candidat de se poser en victime et ainsi attirer la bienveillance d’électeurs.

À Yverdon-les-Bains, les employés communaux effectuent une tournée par semaine pour remplacer les affiches détériorées. En Suisse romande, la Société Générale d’Affichage (SGA) possède plus de 20 000 emplacements prévus à cet effet. «C’est un constat récurrent qu’on observe un peu partout en Suisse. Il est difficile de retrouver les auteurs, alors nous ne portons pas plainte, sauf si la structure d’affichage est endommagée», déclare Daniel Meister, responsable du conseil vente pour notre coin de pays.

À noter que le PDC Claude Béglé, candidat à sa réélection au Conseil national, aurait engagé un détective privé pour découvrir l’identité de celui qui s’en est pris aux affiches sur lesquelles il apparaît.

Yanik Sansonnens