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L’été bouillant de Guillaume Dutoit

26 juillet 2019
Edition N°2548

Tout juste rentré de Corée du Sud, où il a disputé les Championnats du monde sans parvenir à décrocher son sésame pour les Jeux Olympiques de 2020, le plongeur de Vuarrens s’apprête à repartir pour l’Ukraine, où se dérouleront les Championnats d’Europe.

Légèrement destabilisé sur la planche au moment de donner l’impulstion, Guillaume Dutoit n’a pas réussi à suffisamment joindre ses mains au départ de son plongeon. Une petite erreur qui ne lui aurait certainement pas coûté grand-chose l’année dernière. Mais les exigences ont augmenté depuis, et son saut a perdu de sa valeur. Cette imprécision lui a certainement valu une place en demi-finale, la semaine dernière à Gwangju.

Le plongeur de Vuarrens a dû se contenter de la 22e place, à 3 mètres, lors des Championnats du monde disputés en Corée du Sud. «Ce qui constitue un bon résultat. Je suis content de ma prestation dans l’ensemble très correcte et stable – alors qu’avec une soixantaine de concurrents, la compétition a duré près de quatre heures –, malgré la pression. Mais je reste sur ma faim. Je suis même frustré. J’aurais eu une chance d’obtenir mon ticket pour Tokyo si j’avais atteint la demi-finale (ndlr: qui réunit les 18 meilleurs des qualifications). Car tout peut se passer à ce stade de la compétition, et entrer dans le top 12 aurait été possible», affirme le lauréat du Mérite sportif vaudois de l’année 2018.

De retour de trois semaines et demie passées en Asie, pour un camp d’entraînement au Japon, puis les Mondiaux en Corée du Sud, Guillaume Dutoit profite de quelques jours de répit pour faire le plein d’énergie. À Gwangju, d’ailleurs, il n’a pas concouru à 1 mètre, une discipline non olympique, pour ne pas surcharger son programme. Il a par contre participé au concours de 3 mètres synchronisé avec son camarade du Lausanne Natation, Simon Rieckhoff. Les deux Vaudois ont terminé 16es.

Place aux Championnats d’Europe

Il reste deux compétitions au calendrier international pour tenter de valider une participation aux JO. Et la prochaine est pour tout bientôt, puisque le plongeur de 23 ans s’en va demain en Ukraine pour quelques jours d’entraînement avant les Championnats d’Europe. Mais à Kiev, la marche sera particulièrement élevée: il faut tout bonnement remporter le concours des 3 mètres pour décrorcher un sésame olympique. «Une mission quasi impossible.»

Classé 7e l’été dernier aux Européens de Glasgow, Guillaume Dutoit espère cette fois gagner au moins un rang. À 1 mètre, par contre, le jeune homme ose évoquer la possibilité d’accrocher d’une médaille autour de son cou, lui qui avait terminé au pied du podium en Écosse, à un cheveu du Graal. «Tous les meilleurs plongeurs européens étaient alors présents. Ce qui ne sera pas forcément le cas cette fois, notamment car certains ont déjà leur ticket olympique. Je le sais pour l’un d’entre eux.» De quoi, ainsi, ouvrir une fenêtre pour un petit exploit dans laquelle il compte bien plonger la tête la première.

Le chemin de Tokyo passe par Tokyo

Guillaume Dutoit sera également aligné en synchro aux Européens. C’est dire si les prochains jours seront chargés pour lui, comme le mois dernier, tant physiquement qu’émotionnellement. Après quoi il prendra quelques semaines de vacances, puis il sera déjà temps de préparer le dernier grand rendez-vous avant les JO: la Coupe du monde qui se déroulera en avril 2020, déjà dans le bassin tokyoïte.

Il lui faudra alors se hisser en demi-finale du concours préolympique pour avoir droit de reprendre l’avion pour le Japon durant l’été. Un moins bon résultat pourrait également suffire dans le cas où un ou  – mieux – plusieurs athlètes déjà qualifiés pour les Jeux se classent dans le top 18. Une compétition couperet que le Vaudois connaît bien, lui qui avait tenté sa chance, sans parvenir à ses fins, à pareille époque en 2016 à Rio. Depuis, le plongeur a progressé dans la hiérarchie, et il en est bien conscient: «Il y a trois ans, une qualification paraissait moins à ma portée et je m’étais rendu au Brésil sans vraiment avoir tous les résultats en tête, alors que cette fois, compte tenu des circonstances, j’épluche tout ce que font tous les autres.» Une manière d’affirmer qu’il est bien décidé à soigner tous les détails et qu’il ne laissera rien au hasard pour matérialiser son rêve olympique.