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L’été de tous les espoirs

24 février 2016 | Edition N°1688

Cyclisme – Du Tour de France, qui passera en Suisse, aux Jeux olympiques de Rio, Danilo Wyss ambitionne de prendre part aux grands rendez-vous d’une année 2016 alléchante.

Danilo Wyss a roulé dans la région en ce début de mois de février. Cette semaine, il court en France. © Michel Duperrex

Danilo Wyss a roulé dans la région en ce début de mois de février. Cette semaine, il court en France.

Le champion de Suisse de 2015 se rendra-t-il à Rio de Janeiro, en août prochain? Après avoir connu sa plus belle saison, Danilo Wyss s’apprête à vivre ce qu’on peut qualifier des mois les plus importants de sa carrière de cycliste. L’Urbigène, rentré à fin janvier d’Australie, va débuter sa campagne de séduction, le maillot à croix blanche sur les épaules, pour être des grands rendez-vous de l’été. Pour lui, 2016 constitue à la fois l’année de la confirmation et de tous les espoirs.

Les voyants sont au vert. De l’autre côté du globe, le jeune trentenaire a pu se préparer dans d’excellentes conditions. Le tour Down Under a répondu à ses attentes personnelles -une 4e place d’étape à la clé-et à celles de l’équipe. Il aurait même pu accrocher un podium mais, pensant au bien du groupe avant tout, il a laissé son coéquipier Rohan Dennis, qui jouait le général, empocher les bonifications d’un 3e rang.

L’épreuve australienne a, également, été l’occasion de rouler au côté de Richie Porte, nouveau venu chez BMC, pour la première fois. «Il partagera le leadership de l’équipe avec Tejay van Garderen, lors du Tour de France, souligne Danilo Wyss. C’était l’occasion d’apprendre à se connaître, tant hors que sur la route.» Une bonne entente pourrait valoir des points à l’heure de la sélection pour la Grande Boucle, l’autre événement majeur de l’été à venir. «C’est d’autant plus vrai que le Tour passera par la Suisse, rappelle le Nord-Vaudois établi à Estavayer-le-Lac. Y participer serait exceptionnel.»

Les récentes performances de Danilo Wyss lui ont permis d’acquérir un nouveau statut au sein de son équipe. «Je sens que ma place dans la hiérarchie a changé. Je suis un peu plus écouté, reconnaît celui qui est le plus ancien de la formation américano-suisse. Cela dit, je ne ressens pas plus de pression.» Constant durant sa carrière, il se sent capable de poursuivre sur sa lancée, de confirmer. «Cela signifie rouler au même niveau, mais pas forcément obtenir les mêmes résultats. Il y a trop d’incertitudes sur des courses d’un jour, comme les Championnats nationaux», tempère-t-il.

Le rêve d’une sélection aux Jeux olympiques va rythmer son programme. Il jouera son été dès ce printemps. Ainsi, le cycliste d’Orbe sera moins présent sur les classiques que par le passé. Ce qui n’est pas anodin: le parcours de la course en ligne de Rio est très difficile, bosselé, plus proche de ce qu’on trouve dans les épreuves par étapes que dans celles d’un jour. «Je vais beaucoup travailler en montagne, afin de prouver que j’ai ma place parmi les quatre sélectionnés», annonce-t-il.

Il s’élancera, notamment, sur les routes du Tour de Romandie et du Tour de Suisse. «Avec le maillot national, ce sera quelque chose de spécial», se réjouit-il. Ses performances à venir seront cruciales pour définir la suite de son parcours, qu’il espère sur les routes du Tour de France et de Rio. «Ce sont deux sélections difficiles. Ce n’est de loin pas fait d’avance, mais si je parviens à confirmer mes dispositions de la saison passée, c’est jouable.»

En plus des considérations tactiques, ses prestations personnelles, mais aussi celles des autres -de ses coéquipiers pour le Tour, de ses compatriote pour les JO-, entreront en ligne de compte à l’heure du verdict. «Le plus important est que je sois en forme en juin et début juillet», estime Danilo Wyss, qui devrait être en concurrence avec Cancellara, Albasini, et les grimpeurs Frank, Morabito et Reichenbach, notamment, pour Rio. De quoi mettre une importante pression sur les épaules du sportif vaudois de l’année 2015, qui vise aussi de participer au Giro. «Mes objectifs sont élevés, mais j’ai l’habitude de gérer ce genre de choses», lance le champion de Suisse en titre, sûr de son coup de pédale.

Manuel Gremion