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L’Euro à l’horizon

28 mai 2025 | Textes: Manuel Gremion | Photo: Keystone / Anthony Anex
Edition N°La Région Hebdo No 13

Sandrine Mauron est de retour en équipe de Suisse au meilleur des moments. La footballeuse de Valeyres-sous-Montagny, qui rejouera à l’étranger la saison prochaine, a une place pour le tournoi de l’été à gagner.

Les bonnes nouvelles s’accumulent pour Sandrine Mauron. Après trois saisons passées sous les couleurs de Servette Chênois – un championnat et deux Coupes de Suisse à la clé –, la footballeuse de Valeyres-sous-Montagny s’apprête à vivre une nouvelle aventure à l’étranger. Et, dans l’immédiat, elle a été rappelée avec l’équipe nationale pour les derniers matches de Ligue des nations, un mois avant l’Euro en Suisse.

Celle qui partageait son temps entre le football, le matin, et son emploi d’employée de commerce, l’après-midi, depuis qu’elle était revenue en Suisse, à Genève, après trois saisons à Francfort, en Allemagne, a reçu une proposition pour repartir hors des frontières du pays. «Il s’agit d’une opportunité que je ne peux pas refuser», sourit la Nord-Vaudoise de 28 ans, qui n’imaginait pas forcément pouvoir encore séduire à l’étranger.

Elle ne peut pas encore dire où elle chaussera les crampons à la reprise, mais simplement qu’elle est ravie de la nouvelle expérience qu’elle s’apprête à vivre. «Je suis juste heureuse d’avoir cette chance», reprend celle qui aurait également volontiers accepté de poursuivre sa carrière en Suisse: «Je ne fermais aucune porte.»

L’entente est paraphée, et il faudra attendre quelques semaines pour que son prochain point de chute soit dévoilé. «Tout cela me redonne un petit coup de boost!»

L’ancienne du FC Zurich a également retrouvé l’équipe nationale, cette semaine. Souvent réserviste ces derniers mois, elle avait notamment été rappelée pour affronter la Norvège, déjà, en février dernier. La demi box-to-box avait même eu l’opportunité de jouer une demi-heure durant. Elle ne faisait par contre pas partie du groupe lors du rassemblement d’avril, seulement de piquet. La voilà de retour au meilleur moment, alors que l’Euro arrive. Un tournoi à domicile auquel elle rêve, bien évidemment, de prendre part en étant au cœur de l’action. «Au pire des cas, je me trouverai dans les stades en tant qu’ambassadrice, lâche-t-elle. Je préfère toutefois être sur le terrain.»

Depuis ses débuts avec la Nati, elle s’est souvent retrouvée dans cette situation un peu d’entre-deux. «J’ai toujours su que, pour moi, l’équipe nationale n’est jamais acquise. Alors, je suis toujours restée prête à répondre favorablement à une convocation, comme ça a été le cas en février.»

Les contacts avec Pia Sundhage ont toujours existé. En plus, une fois par mois, des entraînements avec le cadre national auxquels elle prend part ont lieu. Reste, à présent, à convaincre la sélectionneuse de lui garder une place pour l’Euro. «Avec mon expérience de deux Euros et un Mondial, je peux avoir un rôle au milieu, derrière des filles comme Lia Wälti et Geraldine Reuteler, capable de m’adapter à plusieurs postes, lance la désormais ex-Servettienne. Dans mon cas, je prends semaine après semaine. Ces prochains temps, il s’agira pour moi de jouer libérée, de montrer que je mérite d’avoir ma place.» L’équipe, elle, cherchera non seulement à se maintenir en Ligue A de Ligue des nations, mais aussi à faire le plein de confiance avant l’Euro.

Bon pour le moral

Ces nouvelles perspectives sont un sacré coup de fouet pour la droitière, après une fin de saison frustrante en club: Servette a été sorti en demi-finales de Coupe de Suisse par Bâle aux penalties; puis en quarts de finale de championnat par Grasshopper, également aux tirs au but. Le club n’a pas réussi à confirmer après son doublé de 2024. «On avait pourtant un super coach (ndlr: l’Espagnol José Barcala, qui s’est engagé au Bayern de Munich). Il nous a permis de beaucoup évoluer, prônant un jeu à l’espagnole, souligne Sandrine Mauron. Cette saison, on a toutefois été trop dans la jouerie et pas suffisamment efficaces.» Les matches de Ligue des champions ont également pesé sur les corps. «Après avoir rencontré Rome, on était cuites en automne.» Le passé est derrière, de nouveaux horizons se sont ouverts depuis.