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L’Exécutif au cœur du dialogue social

8 mai 2019 | Edition N°2493

Orbe – Sous l’impulsion du parti socialiste, le Conseil communal urbigène a approuvé in extremis une résolution demandant à la Municipalité de poursuivre ses efforts de médiation dans l’affaire Hilcona.

iers: en novembre dernier, plusieurs employés d’Hilcona dénonçaient les conditions précaires dans lesquelles ils travaillaient, à Orbe. Dans la foulée, la conseillère communale socialiste urbigène Virginie Pilault avait interpellé la Municipalité pour connaître sa position. Elle voulait notamment savoir si l’Exécutif comptait soutenir le personnel et «éventuellement proposer une médiation pour renouer le dialogue» avec l’entreprise spécialisée dans la production alimentaire.

Dans sa réponse du 12 février, la Municipalité affirme qu’elle «n’a pas voulu se substituer au Service de l’emploi» dans son travail d’inspection, mais reconnaît être «soucieuse de cette situation délicate dans une importante usine sise sur son territoire».

Salaires légèrement en hausse

Le syndic d’Orbe, Henri Germond, a alors rencontré la direction d’Hilcona et les représentants syndicaux, lors d’une réunion tripartite le 21 janvier dernier. Dans sa réponse, l’Exécutif souligne qu’en plus d’une augmentation du salaire horaire à 19,82 francs, Hilcona a joué la carte de la transparence en fournissant plusieurs documents, droits de visite et résultats des enquêtes des inspecteurs du travail. L’entreprise s’est dite prête à rencontrer à nouveau les représentants du syndicat Unia. Par cette intervention de médiation, les autorités communales ont donc permis de «renouer le fil du dialogue social».

«Nous nous félicitons de cette action et remercions la Municipalité», a lancé Virginie Pilault, jeudi dernier lors du Conseil communal. Toutefois, elle soutient que «les nouvelles ne sont pas toutes bonnes», affirmant qu’une série de mesures soulevées par l’Exécutif sont restées sans effet. Si le salaire horaire brut du personnel temporaire est passé de 17,11 francs à 19,82, «leur temps de pause n’est plus payé», a-t-elle indiqué.

«Il y a une petite amélioration», considère Nicole Vassalli, secrétaire syndicale chez Unia. S’il n’y a aucune obligation légale de payer les temps de pause, il reste encore «des inégalités de traitement entre les collaborateurs temporaires et ceux qui ont un contrat fixe. Nous poursuivons les discussions», ajoute-t-elle.

Le directeur d’Hilcona, Fortunat Dillier, assure que les salaires sont revus annuellement et confirme et que la dernière revalorisation pour le personnel temporaire a été faite au 1er janvier de cette année. «Les salaires pratiqués en 2019 sont au-dessus du minimum requis», explique le directeur. Et d’ajouter: «La commission tripartite a confirmé la conformité de notre pratique.» Pour rappel, cette commission est composée de représentants d’Unia, du patronat et du canton.

Résolution adoptée

En soutien aux employés de la firme, Virginie Pilault a proposé à l’organe délibérant d’adopter une résolution non contraignante, qui demande à la Municipalité de «ne pas relâcher sa vigilance, de continuer à proposer ses bons offices de médiation et de tenter de s’informer des deux côtés ». Si la gauche a voté en faveur du texte, la droite s’y est opposée en bloc. Quatre abstentions ont toutefois suffi à faire pencher la balance en faveur de la résolution, approuvée par 25 voix contre 24.

Par ailleurs, le Tribunal de prud’hommes prononcera prochainement son jugement sur une affaire de sous-enchère salariale, car une employée d’Hilcona était payée 15,66 par heure.

Valérie Beauverd / Guillaume Guenat

Guillaume Guenat