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L’histoire de la région racontée en 250 objets
Yverdon, 17 septembre 2019. CP Musée d'Yverdon et Région, ouvrage "250 objets", France Terrier et Catherine Saugy. © Michel Duperrex

L’histoire de la région racontée en 250 objets

18 septembre 2019

Nord vaudois – Le Musée d’Yverdon et région a présenté le catalogue commémoratif de son 250e anniversaire hier. Sur fond de fête, l’ex-directrice, France Terrier, a fait ses adieux.

Catherine Saugy, ancienne professeure de langue et de culture française à l’Université de Lausanne, n’aurait jamais pensé qu’avec une simple pièce métallique elle pouvait faire un voyage dans le temps. Pourtant, en lisant un texte de Caroline Brunetti, elle est remontée jusqu’au 1er siècle avant J.-C. «C’est incroyable tout ce que l’on tire d’un modeste clou! On peut notamment dater des remparts et des fortifications.» Des exemples comme celui-là, la Veveysanne en a 250 en stock, car elle a relu et corrigé les 348 pages du nouvel ouvrage du Musée d’Yverdon et région. Présenté hier, ce catalogue, baptisé 250 objets, fait la part belle aux pièces historiques de l’institution et vient compléter le travail réalisé pour ses 250 ans.

Cinq ans de travail mis en page

Durant cinq ans, l’enseignante à la retraite a dû ressortir son stylo rouge. «Le défaut majeur des historiens, c’est qu’ils veulent absolument tout dire, ce qui peut donner des phrases indigestes que j’ai dû couper ou reformuler.» Catherine Saugy a passé des centaines d’heures à peaufiner l’ouvrage. «Je ne savais pas sur quelle croisière j’embarquais, mais j’ai adoré l’aventure, assure-t-elle. Que l’on arrive à faire parler des tessons de tasses pour en déduire des mariages entre populations transjurassiennes, cela me fascine. Je crois  que si je devais refaire des études, je choisirais l’archéologie.» Et la Veveysanne d’ajouter: «Ce qui m’a le plus frappée et touchée, c’est que les experts ont réussi à raconter l’histoire du Nord vaudois avec des objets dérisoires.»

Pour Elisabetta Gabella, membre du conseil de fondation, un tel ouvrage est un «fétiche» à collectionner: «La possession de ces objets que nous avons tant aimé regarder, sous forme d’avatars photographiques, dont nous sommes seuls maîtres est un plaisir fantasmatique et inavouable. Nous sommes le musée.»

Une page se tourne pour France Terrier

Le catalogue 250 objets était le dernier lien qui rattachait France Terrier au Musée d’Yverdon et région. L’ex-directrice de l’institution, qui «quittera ses fonctions» sans davantage d’explications à la fin du mois, a fait ses adieux. «Ce n’est pas beau de terminer ainsi?, lance-t-elle. Je suis super contente du résultat car on ne s’est pas arrêtés aux commentaires des pièces, on est allés plus en profondeur, tout en livrant des textes accessibles à tous.» Elle a aussi confié avoir glissé des messages dans l’ouvrage: remerciements, clins d’œil à l’Expo 02, décisions du musée. «J’en ai profité pour mettre par écrit ce qui ne l’a jamais été…»

Christelle Maillard