Nord vaudois – La sexagénaire à l’origine de plusieurs incendies était devant la justice hier. Elle ne bénéficiera pas de la libération conditionnelle.

L’incendiaire niait avec obstination ses méfaits lors de son procès en mai 2015. Elle a admis, hier, qu’elle devait en être l’auteure, vu qu’elle a été incarcérée.
Elle avait été condamnée, au début du mois de juin 2015, à cinq ans de prison et à l’internement pour une durée indéterminée par le Tribunal criminel de la Broye et du Nord vaudois, une autorité judiciaire qu’elle a retrouvée hier matin. Elle, c’est la sexagénaire qui aurait provoqué ou cherché à déclencher une quinzaine d’incendies entre novembre 2012 et mai 2014 à Gossens, mais aussi à Yverdon-les-Bains et à Grandson.
Il s’agissait, en l’occurrence, d’examiner si les conditions pour la libération conditionnelle de cette femme en détention à la prison de la Tuilière, à Lonay, étaient réunies. Après quarante-cinq minutes de délibération, les juges ont décrété qu’il était prématuré de prendre une telle option. Lors de la communication du dispositif, le président a relevé que le personnel médical et les intervenants du réseau avaient également émis un préavis négatif pour le même motif. «Encore dans le déni partiel», cette mère de deux enfants n’a pas convaincu le Tribunal qu’elle aurait «un comportement correct» une fois libérée, un avis partagé par le procureur. «L’évaluation criminologique a fait état d’un risque de récidive moyen. La protection de la société prime», a déclaré ce dernier.
Des prémices de changement
Tout n’est pas figé pour autant. Les parties ont relevé et salué les signes encourageants d’ouverture observés par le Service de médecine et psychiatrie pénitentiaires dans son rapport de la fin du mois dernier. Des signes qui «laissent entrevoir la possibilité d’un suivi thérapeutique» -la mesure soutenue par la Défense-, même si l’incendiaire indique toujours ne pas avoir le moindre souvenir de ses agissements. «Le Tribunal le doit à ma cliente. On en aura ainsi le cœur net. Si cela ne fonctionne pas, un retour à l’internement est possible, le code le prévoit», a expliqué son avocat dans sa plaidoirie.
«Votre dossier n’est pas envoyé aux oubliettes. Votre cause n’est pas perdue. Vous pourrez revenir devant nous quand vous serez prête», a conclu le président.