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«Un livre, ça peut lier les gens»
Ramona et Dominique ont choisi de découvrir «La dame en noir». Leurs rencontres leur ont permis de lire ensemble mais également de discuter de l’ouvrage et de leurs vies. © Michel Duperrex

«Un livre, ça peut lier les gens»

2 mars 2018
Edition N°2197

Un projet pilote a permis de réunir des duos de lecteurs à la bibliothèque, constitués d’un habitué des lieux et d’une personne soucieuse de se perfectionner en français. L’expérience sera reconduite.

«Entre nous, ça a matché», sourit Dominique, 55 ans, en jetant un regard complice à Ramona, 30 ans. Attablées à la Bibliothèque publique d’Yverdon-les-Bains, elles racontent, entre deux éclats de rire, comment est né leur duo de lectrices.

Il y a quelques semaines, toutes deux ont choisi, chacune de leur côté, de participer à «L’aventure d’une lecture», projet pilote visant à réunir une personne fréquentant les cours de français de Lire et Ecrire ou de Caritas et un habitué de la bibliothèque (lire encadré). Dominique en fait partie. Membre du groupe de rencontre des lecteurs et auxiliaire au bureau des prêts, elle a rapidement adhéré à l’idée, portée par l’envie de partager sa passion pour la littérature et de faire des rencontres.

«Grâce à elle, j’ai progressé»

Restait à savoir avec qui Dominique formerait ce duo. Et c’est tombé sur Ramona: «J’étais ravie qu’elle soit Italienne car j’adore ce pays», sourit la quinquagénaire. Tout juste débarquée du pays de Dante, la jeune femme voulait rapidement perfectionner sa maîtrise de la langue de Molière. «Grâce aux rencontres avec Dominique, j’ai progressé», sourit-elle.

Au total, elles se sont rencontrées à six reprises pour découvrir ensemble «La dame en noir», mais également pour échanger, jusqu’à l’éclosion d’une jolie amitié. «On a parlé de nos vies et de notre famille», se souvient Ramona. Et Dominique d’enchaîner: «La lecture, c’est un acte assez solitaire, mais on peut faire beaucoup de rencontres autour d’un livre et ça lie les gens.»

Une jolie amitié

Si leur aventure littéraire touche à sa fin, toutes deux gagent qu’elles se reverront.  «J’aime lire et, grâce à elle, j’ai mieux appris le français, elle me corrige», glisse la trentenaire, qui a parcouru son deuxième ouvrage en français avec l’aide de son binôme. Soucieuse de tenir son rôle le mieux possible, Dominique a d’ailleurs toujours mis un soin particulier dans leurs échanges, même dans ses messages téléphoniques: «Je m’applique pour ne pas abréger les mots.» Pour Ramona, une chose est sûre: «On a eu de la chance de se trouver.»