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«L’objectif est de remonter dans les deux ou trois prochaines années»

1 octobre 2015

Hockey – 2e ligue – A la veille du coup d’envoi du championnat, Thierry Despland, le président du HC Yverdon, ne regrette pas la décision prise en comité, six mois plus tôt, de reléguer volontairement l’équipe fanion.

Thierry Despland évoque une décision pragmatique, compte tenu de la réalité de la 1re ligue. © Michel Duperrex

Thierry Despland évoque une décision pragmatique, compte tenu de la réalité de la 1re ligue.

La nouvelle saison débute pour le HC Yverdon. Avec une différence majeure: son équipe phare, sa vitrine, n’évolue plus en 1re ligue, mais à l’échelon inférieur, depuis la décision de relégation volontaire formulée par les dirigeants yverdonnois, six mois plus tôt. Une option que le président Thierry Despland défend, à la veille du début de championnat de 2e ligue.

Thierry Despland, le club a tenu son assemblée générale en début de semaine. Comment la soirée s’est-elle déroulée?

Très bien! On a redonné les explications concernant notre choix de reléguer notre équipe de 1re ligue (réd: le club mettait en cause le montant astronomique des frais de formation des joueurs, qui plombe les budgets). Il y a eu peu de questions ou remarques. En outre, on a dégagé un petit bénéfice de 935 francs sur l’exercice précédent, notamment grâce à l’organisation de la retransmission des matches du Mondial de foot, à la patinoire.

Le but de la manoeuvre était de réduire les dépenses. Est-ce le cas?

Le budget de l’exercice qui débute sera de 380 000 à 400 000 francs, soit 70 000 francs de moins que le précédent. Ceci, avant tout grâce à la diminution des frais de formation. Cela dit, on maintient un budget élevé, car nous comptons deux professionnels qui s’occupent de la formation (réd: Jiri Rambousek et Matus Luciak), et nous avons plus d’équipes et plus d’heures de glace, notamment à Lausanne et à Vallorbe, deux clubs avec lesquels ont collabore, dans le cadre du Mouvement juniors (Moju).

Est-ce dire que vos sponsors sont restés?

Oui, tous! C’est la bonne nouvelle. Et ils n’ont pas négocié leur engagement à la baisse. On en a, également, trouvé quelques nouveaux.

Six mois après votre décision , vous ne regrettez donc rien?

Non. On a, bien évidemment, des regrets pour l’équipe, pour les joueurs, mais ce choix a été fait pour la pérennité du club. On a pris le taureau par les cornes, car on ne voulait pas laisser un trou, qui se serait creusé saison après saison, tant que les émoluments à payer pour la formation ne sont pas revus à la baisse en 1re ligue. Mais ça a été une décision difficile à prendre, pour tout le monde.

La bonne avancée de la création de la «Super 1re ligue», qui réunirait les clubs les plus fortunés et permettrait d’alléger les charges de ceux de la 1re ligue traditonnelle, ne vous fait-elle pas douter?

Une fois que celle-ci existera, notre position sera rediscutée et revue. L’objectif est de remonter en 1re ligue dans les deux ou trois prochaines années. Actuellement, on parvient à faire des réserves que l’on pourra engager le moment venu, dès l’instant où la situation aura évolué, pour avoir une équipe compétitive pour la promotion. Avec le concours, bien sûr, des joueurs qu’on forme actuellement.

Vous pensez donc qu’il était plus simple de reculer pour mieux avancer ensuite?

On a été avant tout pragmatiques. Il aurait fallu retrouver 50 ou 60 000 francs chaque année. C’est possible une fois, mais pas éternellement. On a préféré assurer nos arrières. Le HC Yverdon est un club formateur, et ce secteur, que l’on doit protéger, fonctionne très bien.

Pensez-vous que le public va comprendre votre décision et suivre l’équipe à la patinoire, cette saison?

Forcément, tout le monde n’acceptera pas. Mais, d’après nos projections, on ne devrait pas avoir beaucoup moins de spectateurs aux matches. On a de la chance d’avoir reçu l’approbation de beaucoup de gens. D’ailleurs, les repas de soutien du club et du Moju, que nous préparons, fonctionnent bien, tout comme le skateathon, qui marche du tonnerre.

Le niveau de jeu va tout de même s’en ressentir et, par conséquent, le spectacle. Cette équipe, c’est votre vitrine.

Il est clair que c’est moins sexy de ne pas avoir d’équipe en 1re ligue. Mais on ne souhaitait pas déroger à nos principes. On est réalistes. Et, je le répète, l’objectif sera de remonter à l’avenir. Par ailleurs, on devrait jouer le haut du tableau, ce sera du bon hockey. Et de la façon dont Jiri Rambousek mène son équipe -c’est un gagneur!-, il va tout faire pour qu’il y ait un excellent niveau.

N’a-t-il pas été difficile de convaincre l’entraîneur de rester?

Personne n’est satisfait, d’un point de vue sportif, de descendre. Mais non, il n’a pas été compliqué de le convaincre, ni même Matus Luciak.

 

Reprise demain

Le HC Yverdon débute le championnat de 2e ligue demain, en recevant le HC Bulle-La Gruyère, à 20h45 (cette saison, les matches à domicile auront, pour la plupart, lieu le vendredi soir).

Retrouvez l’interview de l’entraîneur Jiri Rambousek dans notre édition de demain.

Manuel Gremion