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L’oiseau des temps modernes

22 mars 2013

Sports extrêmes – Ancienne championne de snowboard freeride et adepte du base jump, Géraldine Fasnacht vit la montagne dans toutes ses dimensions: monter, glisser et voler. Cette passion lui donne la force d’avancer dans la vie, pas toujours clémente. 

Géraldine Fasnacht est venue partager sa passion de la montagne lors d’une conférence organisée par le Lions Club Azur d’Yverdon.

La montagne, c’est sa vie. La montagne fait sa vie. Géraldine Fasnacht en a besoin telle une drogue. «Une drogue saine, qui me fait du bien au corps et à l’esprit. C’est mon inspiration, l’endroit où je suis bien», raconte l’ex-championne de snowboard freeride. Elle en est tellement accro, qu’elle en a même besoin l’été. C’est pour cela qu’elle s’est tournée vers le base jump, le saut de falaises.

Invitée du Lions Club Azur d’Yverdon-les-Bains, la Vaudoise de Poliez-le-Grand a emmené le public dans son monde. Un monde où la plaine n’existe quasiment pas, un monde tout près des nuages, à l’air libre, bien loin des tentes sombres du Comptoir. «J’ai réellement découvert la montagne avec le snowboard. Une fois la planche aux pieds, on ne peut pas rester sur les pistes. L’envie de dessiner des lignes sur des pentes vierges est bien trop forte», explique la triple vainqueur de l’Xtreme de Verbier.

Le manque de descente

Rapidement, le bonheur procuré par le snowboard l’hiver lui manque l’été. Ni la grimpe, ni le parapente ne comblent ce vide. «J’adore escalader une montagne, mais c’est la descente qui me pose problème. Je suis malade en parapente et j’ai peur de la descente en rappel, car on dépend des relais fixés sur les rochers», rigole-t-elle. C’est alors qu’elle découvre, il y a douze ans au travers d’une vidéo de Sam Beaugey qui deviendra son mari, le base jump, «un moyen parfait, parallèlement au snowboard, pour tracer des lignes dans le ciel». Elle peut ainsi vivre la montagne dans toutes ses dimensions: monter, glisser et voler. Son rêve d’enfant, de pouvoir imiter les oiseaux, devient enfin réalité.

Les minutes de vol qui suivent le saut lui offrent les mêmes sensations que le snowboard l’hiver. «C’est quelque chose d’intense. En vol, tout se démultiplie. Une seconde dans les airs dure bien plus long qu’une seconde les pieds sur terre. Dès que l’on quitte le sommet d’une arête, plus rien n’existe autour de nous. On vit simplement le moment présent», s’enthousiasme Géraldine Fasnacht, qui a déjà plus de mille sauts de falaises à son actif.

Pratiquer pour progresser

Pour arriver à un tel niveau et essayer de minimiser les risques, rien ne remplace l’expérience et l’entraînement. «Le risque zéro n’existe pas, on le sait, on ne joue pas avec la montagne. Dès lors, on multiplie les sauts depuis des avions, des hélicoptères ou même des ponts. Mais entre un avion ou une falaise, je n’hésite pas une seconde. Je choisis la falaise!», confesse-t-elle, un large sourire aux lèvres.

Sa passion lui a donné la force d’avancer dans la vie, qui ne lui a pas réservé que de belles surprises, avec la mort de son frère et de son premier mari. Pourtant, Géraldine Fasnacht continue de se battre. «On a toujours le choix de rire ou de pleurer dans la vie, moi j’ai choisi de rire. On n’est pas longtemps sur Terre, ce n’est pas fait pour pleurer.»

La montagne lui a permis de réaliser beaucoup de ses rêves et lui a offert de magnifiques souvenirs. Que ce soit le premier saut en base jump du sommet des Drus, dans le massif du Mont-Blanc, ou ses onze victoires en Coupe du monde de freeride. Pourtant, Géraldine Fasnacht a encore des rêves plein la tête, «autant de rêves qu’il y a de montagnes dans le monde».

 

Grégoire Baur